Jean-Gaston Bardet : Le nombre des élus. La série : 1 . 3 . 6 . 21 . 231

Aujourd’hui, dans toute grammaire hébraïque – qu’elle soit d’ailleurs juive, chrétienne ou agnostique –, on attribue aux 9 premières lettres de l’alephbeth les 9 premiers nombres naturels. Pour le 2ème novaire, cet ordre naturel est multiplié par 10 : pour le 3ème novaire, par 100. Cette classification en unités, dizaines, centaines, liée à l’usage du zéro, ne peut donc dater que d’un millénaire, époque où les « zéros » sont intervenus dans la numération de position (d’origine hindoue), par le canal des Arabes. Cette numération que vous retrouvez dans les grammaires grecques ou arabes, ne peut donc être le fait des Esdraïques.

Aleister Hardy : La statistique appliquée à l'expérience religieuse

Depuis mes années d’étudiant, j’ai pressenti qu’il y a dans la religion quelque chose de fondamental, je dirais d’une importance d’ordre biologique. Rien, je crois, sinon la jalousie sexuelle, n’est plus chargé d’émotion que les sentiments religieux ou les grandes idéologies. Les guerres de Religion ont toujours été plus acharnées que celles dont les objectifs étaient économiques ou territoriaux. Voyez les conflits entre hindous et musulmans, musulmans et juifs, catholiques et protestants. Je suis convaincu que Freud a parfaitement raison : c’est bien la relation parent-enfant qui se trouve personnifiée dans le sentiment d’une communication privilégiée avec un au-delà. Cependant, il me semble que le surmoi n’explique pas entièrement le phénomène.

Maryse Choisy : La psychologie du radja yoga et ses techniques mentales

Il est une expérience mystique naturelle de première importance : c’est la saisie de l’âme non seulement dans l’exercice de ses opérations spirituelles, mais dans son fond spirituel lui-même. Le grand paradoxe de la condition humaine, c’est que l’esprit y soit naturellement rendu mystérieux à lui-même par son incarnation et l’extraversion qu’elle entraîne. Le R. P. Gardeil a montré comment l’expérience mystique surnaturelle implique une radicale conversion, un passage de l’extra- à l’introversion.

André Niel : Originalité de la Pensée Zen, considérée dans ses rapports avec les mystiques chrétienne et bouddhiste

Les deux mystiques chrétienne et bouddhiste ont toutes deux leur point de départ dans le sentiment spontané — tout de suite constitué en certitude — de la division-contradiction de l’être, d’où elles déduisent, par exemple, la dualité irréductible d’un Absolu-incréé (parfait et immuable), et d’un monde-relatif des Apparences (monde du changement, de la douleur et du péché). Ainsi s’explique leur commune prétention de vouloir nous relier, malgré notre condition d’individus séparés-créés, à l’Incréé-absolu. Bouddhisme et Christianisme sont, en effet, des écoles de perfection et de salut. Notre condition humaine est malheureuse parce qu’elle est en réalité une condition déchue, inférieure relativement à l’état existentiel absolu, parfait, immuable, divin.