Annik De Souzenelle : Les lettres hébraïques : des énergies vivantes 2

Je veux encore vous faire remarquer qu’en hébreu il n’y a pas de présent, il n’y a qu’un participe qui sert de présent, sauf pour le verbe « être ». Toute la Bible va être écrite pour signifier le présent au futur en rajoutant une petite lettre qui va rendre le futur passé et qu’on appelle « conversif ». Si bien que par exemple en lisant la Genèse, on se trouve devant un futur qui est aussi un passé, c’est-à-dire ni futur, ni passé, donc présent. La forme verbale va rendre compte d’un verbe qui est de tous les temps, qui est de l’instant, mais qui s’incarne aussi bien dans le passé que dans le présent et le futur. Le verbe être est pourtant employé une fois au présent dans l’Exode IX, un peu avant que Moïse va se mesurer avec le Pharaon. Dieu dit à Moïse : « Tu diras à Pharaon que s’il ne laisse pas sortir les Hébreux d’Egypte, la main de Yod-He-Vov-He est sur Pharaon, sur son troupeau, sur son peuple, sur tout le pays, etc. » Cette phrase si grave contient deux fois Yod-He-Vov-He une fois par la main et une fois par lui-même.

Annik De Souzenelle : Les lettres hébraïques : des énergies vivantes 1

D’après les Hébreux ces lettres sont de « petites lettres créées par rapport aux « grandes lettres » archétypiques qui sont les énergies divines, incréées. De même qu’il en est pour le corps humain en tant que symbole, elles sont reliées à leurs archétypes par ce que j’appelle « un cordon ombilical », un cordon nourricier, qui nous informe constamment.

Annik de Souzenelle : L’arbre de vie 8 : Le dernier étage

Mais pour arriver à cette vision ultime, il va falloir passer par des expériences qu’expriment les mains qui sont la connaissance, non pas intellectuelle, mais celle du vécu, de celui qui va nous obliger à descendre dans les ténèbres de nos profondeurs. Bien des mythes vont reprendre le thème de la cécité, dont celui d’Œdipe dont nous avons déjà parlé et qui, sous la plume de Sophocle est devenu moralisant, perdant sa signification profonde.

Annik de Souzenelle : L’arbre de vie 7: l'épreuve du feu

Toute la tradition orale identifie Satan à l’Ange déchu, au mystère de la chute des Anges. Je ne me permets pas de le contester, mais il faut bien saisir qu’il y a au niveau du « Faire divin » une obligation pour que, à un moment donné, l’homme devienne divin, pour détruire ce qu’il était et pour l’obliger à se refaire germe pour passer à un niveau supérieur. Ce processus de destruction est indispensable, c’est pour les Hindous, ce que représente Shiva qui détruit et qui reconstruit avec les mêmes matériaux qui vont être transmutés. Le mot Satan en hébreux, de par la composition et la signification des lettres qui le désignent, signifie « celui qui nous introduit au cœur de notre être pour trouver la lumière ».

Annik de Souzenelle : L’arbre de vie 6: traversée du désert

Il est important de faire la distinction entre les vertus psychiques et les vertus spirituelles. Les premières ont un temps pour être pratiquées, elles sont le fruit d’une tension. Les secondes sont celles qui permettent de gravir les échelons, l’homme étant tout d’un coup projeté par des circonstances exceptionnelles, dans une action qui le dépasse. Ne nous apitoyons pas davantage sur la souffrance d’autrui, car comme l’a dit le Christ aux Apôtres qui voulaient consoler Marie-Magdeleine : « Laissez-la pleurer et gémir, l’Esprit-Saint travaille en elle. » Ne nous substituons pas à l’Esprit-Saint. Il faut parfois aller jusqu’au bout de sa souffrance, il faut toucher le fond, car ce n’est qu’au bout de l’expérience qu’on fait son ascension.

Frédéric Lionel : Mysticisme et gnose

A défaut de Sagesse l’homme finit par tomber dans la fange de la plus profonde des superstitions. Ce fut le cas lorsque le courant gnostique fut condamné par les théologiens, non seulement parce que bien des courants paragnostiques le discréditèrent, mais aussi parce que, prétendirent-ils, l’évolution des hommes ne les avait pas préparés à pénétrer le sens caché d’une transmission initiatique comportant des pouvoirs donc des dangers.

Mgr Germain : L'orthodoxie aujourd'hui: une gnose vivante

En entrant dans l’Eglise Orthodoxe il faut se débarrasser de toute conception juridique de type culpabilité, rachat ou péché qui consisterait à ne pas assister à la messe une fois par semaine, ou encore de tout dilemme entre le mérite et la récompense. On se trouve avec elle, en effet, dans une Eglise «primitive» au cœur de laquelle rayonne non la bonne organisation basée sur l’autorité mais le symbole et le rite. Elle sait en outre que par la seule méthode de l’instruction intellectuelle, d’ailleurs inévitable et indispensable, c’est-à-dire par l’instruction scolaire ou universitaire, comme par le catéchisme, il est impossible d’avancer dans la connaissance vraiment spirituelle. Dans cette méthode on demeure en dehors ou à côté du contenu.

Marie-Magdeleine Davy : Symboles et signes dans la parapsychologie

L’erreur fondamentale – et la plus couramment formulée – consiste à envisager uniquement le phénomène parapsychologique dans une seule dimension spatio-temporelle. Celle-ci peut survenir, mais elle risque d’être précédée par une autre forme d’accomplissement. Dans ce cas la manifestation s’affirme au niveau de l’intériorité avant de se concrétiser extérieurement. Prenons un exemple : lors d’une apparition ou d’une prédiction, un fléau est annoncé ; il concerne une épidémie provoquant de nombreux décès. Aussitôt l’interprète va comprendre, qu’il s’agit d’une maladie contagieuse. A ce propos il évoquera les grandes épidémies qui, au Moyen Age, décimaient les populations. Or cette épidémie peut concerner non les corps mais la psyché.