Olivier Clément : L'Église orthodoxe : L'Église des sept premiers conciles

Créé « à l’image de Dieu », l’homme est appelé à la « similitude », c’est-à-dire à une participation à la vie divine où son humanité ne s’abolit pas mais s’accomplit. La « grâce incréée », la « lumière thaborique », constitue, comme dit Maxime le Confesseur, « son origine, son milieu et sa fin ». La création de l’homme implique une sorte de retrait sacrificiel du Créateur dont la toute-puissance, culminant dans la surgie d’une autre liberté, se transforme en une vulnérabilité infinie car, disent les Pères, « Dieu peut tout, sauf contraindre l’homme à l’aimer ». Dans cet « espacement » mystérieux qui est celui de la liberté de l’homme et de l’amour divin crucifié, la grâce est cette « lumière de la vie », dont parle saint Jean, lumière que Dieu communique à l’homme pour peu que celui-ci, dans la liberté souveraine de la foi, découvre à travers le défiguré de Gethsémani, le Transfiguré du Thabor.

monseigneur Germain de Saint-Denis : Qui était saint Joseph ?

Lorsque l’esprit n’est pas nourri à Dieu, il vient se nourrir aux énergies psychiques de l’âme et à ce moment-là il « absolutise » les réactions de l’âme, parce qu’il est absolu et que l’âme est incapable de nourrir l’esprit. Mais elle le fait quand même et alors on entend des réactions de ce type : « mais, Monsieur, s’il y a un Dieu, vous n’allez pas me faire croire que des choses pareilles soient possibles. Ma fille est morte, ne me dites pas qu’il y a un Dieu ! ». L’âme a une émotion devant le scandale, la mort, et comme l’esprit n’est pas alimenté, il a absolutisé la douleur, donc la confusion est entre eux.

monseigneur Germain : L'aptitude de l'esprit et du corps humain à porter et montrer dieu

Il y a beaucoup de gens qui viennent me trouver pour me dire : « Il y a des guerres à notre époque, comme il y en a toujours eu, quel scandale !… Monsieur, Dieu n’existe pas… » C’est un argument classique. Que se passe-t-il là ? Ces gens profondément sincères sont bouleversés par toutes ces difficultés, ces catastrophes, ces persécutions, que sais-je… Pourquoi ? Parce que leur âme est remplie d’émotions, mais leur esprit n’est pas éveillé. Il est là, mais les mouvements de l’âme et ses énergies sont puissants, donc « Dieu n’existe pas » devient une évidence.

monseigneur Germain : Harmonie et déséquilibre entre école de méditation et école de prières

J’estime qu’il est bien pour nous, les hommes, d’avoir des idées claires et je remarque que dans notre tête il y a souvent des confusions. Certaines personnes méditent en pensant qu’elles prient et il y a des personnes qui prient en pensant qu’elles méditent, il y en a qui font les deux et cela ne signifie pas forcément la même chose. Alors mon but, c’est d’apporter autant qu’il est possible et selon la tradition dans laquelle je vis, la Tradition Orthodoxe, un peu de clarté dans ce type de sujet.

monseigneur Germain, évêque de Saint-Denis : Les hiérarchies angéliques

Ces neuf cercles ou cieux — et c’est là leur immense intérêt — peuvent être appliqués à l’homme. Car si on prend le corps de l’homme comme étant le Temple de tout ce monde angélique, le corps de l’homme, de même que le cosmos sont des Temples, on peut faire correspondre la première hiérarchie inférieure à l’âme tournée vers le monde. La deuxième hiérarchie médiane peut correspondre à l’esprit humain. La troisième au Divin ou à l’homme intérieur et Dieu.

Mgr Germain : L'orthodoxie aujourd'hui: une gnose vivante

En entrant dans l’Eglise Orthodoxe il faut se débarrasser de toute conception juridique de type culpabilité, rachat ou péché qui consisterait à ne pas assister à la messe une fois par semaine, ou encore de tout dilemme entre le mérite et la récompense. On se trouve avec elle, en effet, dans une Eglise «primitive» au cœur de laquelle rayonne non la bonne organisation basée sur l’autorité mais le symbole et le rite. Elle sait en outre que par la seule méthode de l’instruction intellectuelle, d’ailleurs inévitable et indispensable, c’est-à-dire par l’instruction scolaire ou universitaire, comme par le catéchisme, il est impossible d’avancer dans la connaissance vraiment spirituelle. Dans cette méthode on demeure en dehors ou à côté du contenu.