Hors de ces péripéties, tenant lieu d’essentiel, l’éducation se contente du statut médiocre que lui assignent nos sociétés. Sans doute pour être finalement plus « domesticatrice », selon l’expression de Paolo Freire, l’économie attend d’elle des tâches ancillaires, serviles, autrement dit : une fonction « domestique ». Il n’y a pas et il n’y aura sans doute jamais de « Prix Nobel » de l’éducation. Il y a peu de politiciens de métier, ayant quelque talent, prêts à consacrer du temps et de l’énergie à ce travail herculéen. Peu importe si, parallèlement, le gâchis social s’accroît, au fil des décennies ; si les problèmes éducatifs rebaptisés pour la circonstance : « problèmes de civilisation » (délinquance, violence, toxicomanies, prostitution, etc.) s’accumulent et sont confiés, pour être commémorés plutôt que traités, à des commis ad hoc (M. « Drogue », Mme « Prostitution », etc.) ; si des pays technologiquement avancés comme le nôtre se retrouvent finalement en état de désalphabétisation croissante.