Pierre d'Angkor : Sagesse d'Orient et d'Occident
Est-il certain que nos activités mentales soient ainsi, toujours et nécessairement, inspirées par un désir ou un sentiment égoïste ? L’homme serait-il donc incapable d’oubli de soi-même et d’une pensée sincère de désintéressement personnel ? Nos conceptions philosophiques et religieuses sont-elles nécessairement aussi le produit de ces causes subjectives, désir ou crainte, du « moi » ? Sont-elles ces constructions factices d’un mental toujours avide ? N’apparaissent-elles pas, plutôt et depuis les premiers âges, comme les intuitions naïves, vagues encore, et toutes approximatives et symboliques d’une vision directe de l’univers où nous vivons, vision que le mental primitif des hommes s’est efforcé de traduire en des formules le plus souvent puériles ?