Robert Linssen : Krishnamurti et le problème du cerveau

Krishnamurti a toujours insisté sur l’importance de l’attention. Encore faut-il préciser que pour être parfaite, l’attention implique une foule de conditions qui ne sont presque jamais prises en considération, exception faite pour les formes supérieures des mystiques anciennes. L’attention véritable implique une perception globale immédiate, comprenant à la fois une qualité d’intelligence et un élément d’affectivité de qualité supérieure.

Robert Linssen : Méditation

Les paroles qui sont énoncées émanent de la transparence suprême des Grandes profondeurs. A ce niveau, il n’y a plus de distinction, ni de séparation entre « toi » et « moi ». Les paroles que tu entends ne sont plus celles de l’orateur. Ces paroles tentent d’énoncer le langage sans nom de tes propres profondeurs. Il ne s’agit plus seulement de « ta » transparence ni de la mienne, mais de la Lumière unique, souveraine, universelle. Tu n’es pas seulement le corps que tu éprouves par les points de contacts avec !e sol sur lequel tu reposes. Ta chair et ton sang ne sont pas seulement ce que tu as pensé et éprouvé par ta chair et ton sang. Il existe une chair étrange d’un corps de pure lumière.

Robert Linssen : Dédramatisation du problème de la mort

L’approche de la mort est-elle différente en ce XXème siècle qu’au temps de nos ancêtres ? Les progrès techniques et les évasions innombrables que nous offrent les villes tentaculaires n’ont elles pas pour conséquence d’augmenter la superficialité de l’homme moderne et de le mettre dans l’incapacité d’aborder la mort avec la sérénité de la Sagesse ? Pour être correctement approchée, la mort nécessite de notre part une profonde exploration intérieure mettant en lumière les différentes couches du conscient et de l’inconscient afin de saisir, au-delà d’elles une Réalité intemporelle qui n’est pas affectée par la naissance et la mort.

Robert Linssen : Le sens véritable de la vacance et des loisirs

« Etre vacant » ne signifie pas seulement une absence des activités routinières de la vie quotidienne, emploi dans un bureau, fonctionnaire dans une administration, dans un magasin, ouvrier dans une usine, représentant de commerce ou professions libérales quelconques. « Etre vacant » dans le sens supérieur, signifie que l’on a pris soin d’observer la ronde sans fin de nos distractions, de nos recherches de plaisir de nos évasions multiples. Une tâche s’impose à nous : celle de mieux nous connaître, de prendre conscience de nos contradictions, de nos tensions conflictuelles et de voir à quel point nous sommes superficiels et fragiles.

Robert Linssen : Perception globale du cœur et de l’esprit

La plupart des êtres humains vivent essentiellement au niveau des mots et ne se rendent pas compte de la superficialité de leur vie intérieure. Nous admettons tous, intellectuellement que le « mot n’est pas la chose » et que la « carte n’est pas le territoire » ainsi que l’exprimait Korzybsky. Mais nous n’en tenons pas compte et nous sommes malgré tout prisonniers des mots, images et ceux-ci ont une influence considérable sur notre vie intérieure. De ce fait, nous sommes très superficiels et confus.

Robert Linssen : Vieillissement biologique et régénération spirituelle

La longévité souvent exceptionnelle que l’on constate parmi la plupart des êtres humains profondément engagés dans la recherche spirituelle ne résulte peut-être pas de simples coïncidences ni du hasard. Nous avons connu personnellement Alexandra David-Neel, la célèbre exploratrice du Tibet, auteur d’ouvrages remarquables sur le Bouddhisme. Elle mourut au seuil de sa 102ème année. Le maitre D.T. Suzuki, auteur d’ouvrages importants sur le Bouddhisme, sur le Zen décéda vers 92 ans et le penseur indien Krishnamurti est plus actif que jamais au seuil de sa 88ème année. Wei Wu Wei, l’un des plus remarquables écrivains sur le Ch’an et le Taoïsme a le même âge. Sam Tchen Kham Pâ, l’un de nos instructeurs tibétains est âgé de 105 ans et l’un des maîtres les plus profonds du Ch’an, le Sage Hsu-Yun mourut en Chine à l’âge de 129 ans, au début du XXème siècle.

Jean Couvrin : Alors j’étais libre

J’ai gardé de mon enfance le goût des belles histoires, des « il était une fois… ». Ces contes, fables et légendes sont plus riches d’enseignements qu’il n’y parait à première vue. Ainsi la parabole du roi Chaos (attribuée à Chuang Tzu, 300 avant J.-C.). Je l’ai rencontrée pour la première fois dans un livre de Douglas E. Harding, où elle servait d’illustration à son enseignement. Il me plairait ici de la dégager de ce contexte, de la regarder indépendamment de cette interprétation particulière et peut-être limitative.

Robert Linssen : Le piège des chargés de mission spirituelle

Le parcours de la pleine connaissance de soi et du dépassement de soi est plein d’obstacles. Parmi ceux-ci, il en est un qui se présente souvent. Il consiste dans la certitude d’être un être privilégié, un « élu », spécialement choisi par la nature, ou l’Etre Suprême etc., etc….

Robert Linssen : Le sens suprême de la passion

Beaucoup de personnes, même familiarisées avec les valeurs spirituelles évoquées fréquemment dans les ouvrages consacrés à l’étude de la vie intérieure, sont choquées à la lecture de textes évoquant l’intensité des expériences religieuses. Disons immédiatement ici, que le terme « expérience religieuse » est utilisé dans un sens très large et totalement indépendant de l’appartenance à une religion ou à une secte particulière.