Éloi Leclerc : Les clartés de la nuit

Cette signification cosmique et religieuse de la nuit nous in­troduit dans la dimension pro­prement psychique du sym­bole. Il est aisé de voir, en ef­fet, que, sous le symbole ma­ternel et nourricier de la nuit, l’âme a affaire à ses propres profondeurs nocturnes, celles de son inconscient et celles de son mystère total. L’homme se regarde et se retrouve dans l’image qu’il se fait de la nuit et de ses clartés. De ses clarté surtout. Elles sont un miroir…

A.M.J. Claessen : Le soufisme et la réalité

Regardons le monde dans lequel nous vivons. Il n’y a aucun terrain où notre vie commune fonctionne convenablement. Qu’il s’agisse de religion, de science, d’éducation, de commerce, de l’argent, de l’industrie, de la santé, de la circulation ou des communications, du sport etc. etc. – l’homme a perdu la maîtrise. La politique, les impôts, l’aide sociale – tout est en proie au désordre, conséquence de cette perte de maîtrise. La nature est violée, l’environnement menacé. La seule chose qui échappe encore à notre connaissance est de savoir si nous n’avons pas atteint le point de non-retour.

l'higoumène Chariton De Valamo : Le cœur fervent dans l'orthodoxie grecque

Le monde spirituel est ouvert à celui qui vit au-dedans. En demeurant à l’intérieur de soi-même et en contem­plant cet autre monde, on éveille peu à peu en soi une chaleur spirituelle qui se fait sentir dans le cœur ; et, à son tour, cette chaleur nous incite à vivre davantage au-dedans et nous fait prendre une conscience de plus en plus nette de l’existence de ce royaume intérieur et spirituel.

Paroles recueillies

À l’instant même où l’objet du désir est obtenu surgit une brève explosion de joie intense dont la cause est attribuée à tort à l’objet désiré, qu’il s’agisse d’une chose, d’un être, d’une situation ou d’une réussite. Mais cette joie s’émousse, alors qu’on la voudrait perma­nente. La répétition des conditions qui, croit-on, l’ont initialement procurée, n’apporte plus la même intensité, la même saveur exaltante. Ainsi est-on amené à chercher une autre source de joie. Ainsi s’égare-t-on dans la dans la poursuite sans fin des êtres et des choses.

Nargis : Extraits du disciple devant la porte

La preuve des Vérités spirituelles ne peut être donnée par un homme à un autre parce que les choses appartenant à l’âme doivent être vues avec les yeux de l’âme et pour chaque homme la preuve lui appartient à lui seul ; il est impossible d’expliquer des vérités spirituelles à quelqu’un dont les yeux spirituels sont fermés. Ce serait exactement la même chose que d’expliquer la couleur à un aveugle né ; il pourrait bien croire ce qu’on lui dit mais on serait dans l’impossibilité de lui en apporter quelque preuve physique que ce soit, tandis que si ses yeux étaient ouverts, il verrait immédiatement pour lui-même. Il en est ainsi des choses appartenant à l’esprit ; rien sinon la vision spirituelle ne peut donner de preuve ; et on doit se souvenir qu’il y a des degrés de vision spirituelle comme il y en a de physiques. En vérité il y a beaucoup plus de choses invisibles que de visibles, même pour ceux dont les yeux sont ouverts, et même beaucoup de celles qui sont visibles ne seraient pas comprises sans instruction.

Fugace image

Comment remonter à la Source, la source de ce que l’on EST ?
Il n’y a personne pour le faire, aucune `Source’ à trouver —
toutes deux des concepts — n’est-ce pas une fantaisie relative ?
Il n’y a que l’acte de concevoir, et c’est cela la `Source’.

Murshida Fazal Mai Egeling : La vraie vie

La vérité se cache sous un grand nombre de voiles. Toute beauté est voilée. La beauté de l’âme humaine est cent fois recouverte. Les vertus de l’homme se dissimulent sous de multiples enveloppes et il lui faut plonger tout au fond de soi-même pour découvrir l’image de Dieu.

Louis Hoyack : Sur la métaphysique de la lumière

Dans le cadre de ces idées la matière devient une sorte de tombeau pour la lumière, un voile qui la couvre. Suhrawardi (mort en 1191) en arrive à une conception d’allure moderne, à savoir que la matière est une condensation de la lumière, et finalement de la lumière divine. Nous trouvons cette même conception chez Hazrat Inayat — peut-être pour quelques-uns en occident est-ce un enseignement très inhabituel — mais pourtant comme une annonce nouvelle d’un ancien savoir. Ainsi il considère la lumière du soleil comme « la forme la plus dense de l’Intelligence » et pour lui l’Intelligence est « La lumière de l’Intelligence ».

Gérard-Henry Baudry : La vie intérieure de Pierre Teilhard

Plus que jamais Dieu se manifeste à lui comme « le Seul Suffisant et l’Unique Nécessaire ». « Je vous avoue, confie-t-il à un correspondant, que si je ne L’avais pas comme une sorte de Lumière m’attirant au fond et au-delà de toutes choses, non seulement je ne garderais pas une minute de plus sur les épaules le fardeau de choses indéniablement caduques qui rendent parfois la discipline et la vérité chrétiennes dures à porter, mais je ne verrais plus aucune raison sérieuse de me livrer à un travail scientifique. »

Léon Bensimon : Deux expériences intérieures en inde

Ce que nous éprouvons réellement dans les profondeurs de notre âme ne peut être reproduit d’une manière authentique par le moyen de l’écriture ou du discours. Ceci parce qu’il existe un monde des idées sans forme et c’est là qu’il nous faut pénétrer, si nous désirons saisir ce qui est derrière et au-delà des paroles. Là existe un plan dont la dimension n’est pas communément saisie par le mental, le rationnel, le mécanisme courant du cerveau avec ses possibilités actuelles limitées. D’ailleurs la voie de l’Intelligence n’est-elle pas de voir au-delà des mots ?