Serge Bramly : Les tarots

L’origine du nom, Tarot, a été le sujet d’innombrables thèses, qui, si aucune n’a su définitivement s’imposer, aident chacune à la compréhension générale du jeu. On a successivement avancé que Tarot était une corrup­tion des noms des dieux égyptiens Ptah et Râ, respecti­vement Maître de la Création et dieu-Soleil (que les Bohé­miens adorent toujours comme leur principale divinité masculine)… Que le mot était un anagramme de Rota, qui signifie « Roue » ou « Cercle » et que l’on avait ajou­té un T afin de bien montrer que le début et la fin sont semblables… Une déformation de Thot, nom du dieu des sciences ésotériques de l’ancienne Égypte, dont l’équiva­lent grec est Hermès, que l’on prit comme inspirateur et patron des cartes… Qu’il dérivait de l’hébreu Thora, « la Loi », mot qui désigne les cinq premiers livres de la Bible, identifiant ainsi les cartes à un texte sacré… Ou encore venait du sanscrit Tar – ô, l’Étoile polaire, le guide… Ou du latin Orat (« il prie ») renversé…

Jean Dubuis : La pierre cubique, un symbole alchimique et cabalistique

La Pierre Cubique est le symbole de l’Homme dans son évolution. L’Homme du Commencement, l’Homme avant l’involution est la pierre brute. L’Homme à la fin de son évolution est devenu la pierre polie. La Qabal dit que l’Homme, le microcosme, est en petit la reproduction du macrocosme, la Création, l’Adam Kadmon, l’Homme-Univers.

René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 3 La géométrie symbolique

Qu’entendons-nous par l’expression : « géométrie symbo­lique » ? Nous avons naguère essayé de distinguer aussi pré­cisément que possible les « synthèmes » et les symboles à partir de la différence qui sépare des signes de liens mutuels, de nature sociale et profane, des signes d’une ou de plusieurs liaisons, de nature religieuse et sacrée, attestée soit par des initiations, soit par les rites. Les « synthèmes » suggèrent des rapports rationnels descrip­tibles ; les symboles évoquent, dans leur essence, des rela­tions spirituelles qui ne sont ni mesurables ni exprimables de façon totalement adéquate. De plus, nous avons indiqué qu’entre les synthèmes sociaux et les symboles sacrés se situaient les emblèmes, bases du langage de l’art. Ainsi peut-on concevoir qu’une géométrie puisse être synthématique, emblématique ou symbolique, selon sa structure propre et sa finalité.

Henri Gault : À table aussi les symboles sont rois

Ainsi, il faut d’abord définir ce qui, à côté de ses évidences nutritionnelles et organoleptiques, donne à l’alimentation humaine des dimensions non mesurables. Tout comme l’art ou l’amour, que transcende ou colore l’inexprimé, l’alimentation et ses perversions, telles que la cuisine, suscitent chez l’homme des arrière-pensées, des tabous, une gestuelle et des observances comparables à l’exercice d’une religion, comme si le primordial, ici, opérait sur l’esprit de l’individu et le comportement des sociétés de la même manière, là, que le métaphysique.

Alexander Ruperti : Le Symbolisme de l’univers

Dans notre expérience de l’existence il y a deux éléments que l’on peut considérer comme les plus fondamentaux : la réalisation que tout change constamment mais que, derrière ce changement, on peut discerner un certain ordre, une périodicité, des lois structurales. Chaque existant est une réalité spatiale et temporelle ; c’est un tout différent de, mais lié à tous les autres tout et son existence a une certaine durée. Pendant ce temps – la vie de l’existant – ce qui est potentiel à la naissance cherche à s’actualiser aussi pleinement que possible. On peut donc déceler un certain processus, structuré sous forme de phases définies. Un cycle devient évident, qui structure le processus dont l’existant est une expression…

Jean-Gaston Bardet : Le symbole des symboles : le Tétragramme hébraïque

Nous connaissons, désormais, la structure du Tétragramme et comprenons que ce n’est pas un mot humain à deux bouts pouvant se lire linéairement. Ne le traduit-on pas : l’Éternel !… Il ne peut avoir ni commencement, ni fin. Il ne doit donc pas se lire linéairement, mais se spirer circulairement, d’un seul souffle. Il est, d’ailleurs, interdit, aux copistes patentés, de s’arrêter en le graphiquant.

Joël Thomas : La Croix : Quatre directions pour exalter le centre

[…] la croix est loin d’être l’apanage du christia­nisme : partout dans le monde, et depuis fort longtemps, la croix est associée à ce que l’on s’accorde à considérer comme trois autres symboles fondamentaux, le cercle, le carré et le centre ; elle intègre leurs valeurs et les inscrit dans une dynamique de l’évolution ontologi­que ; c’est donc avant tout un symbole énergéti­que, d’une « charge » et d’une richesse peu communes, puisque les civilisations et les mouvements spirituels les plus divers peuvent se reconnaître en lui ; il prend alors, dans chaque situation, une coloration particulière, mais sa valeur fondamentale est inchangée, et on ne sera pas étonné de le retrouver, dans la cosmo­logie des Bantou, associé au symbolisme de la spirale…

Joël Thomas : La spirale, symbole de la vie et du temps

En quoi la spirale est-elle un symbole aussi remarquable et aussi efficace ? C’est tout d’abord qu’elle introduit une dimension supplé­mentaire par rapport à la symbolique du cercle et du cycle : sa grande supériorité est de pouvoir transcrire la notion de mouvement et, partant, d’évolution. Sur la roue zodiacale, le printemps revient chaque année ; mais les printemps, l’un après l’autre, sont différents, et leur point de coïncidence est purement formel : ils sont sé­parés par l’épaisseur du temps écoulé, ce temps qui transforme le cycle en spirale. C’est pourquoi la spirale est sans doute le meilleur symbole de la vie, et de son corollaire, le temps. Elle nous rappelle que tout ce qui est manifesté se trouve à la fois en mouvement et en inachèvement…

René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 2 Les origines de la franc-maçonnerie

Au lieu d’essayer de découvrir les origines de la maçonnerie dans les faits historiques, dans les dates, dans les documents et dans les chartes qui peuvent trop souvent être falsifiés, nous recher­cherons ces sources dans le symbolisme initiatique lui-même, c’est-à-dire dans les formes précises que revêt l’influence mystérieuse transmise par l’initiation. Or ce symbolisme est de nature géométrique. Les principaux instruments sacrés d’une loge sont ceux de l’« art du trait », l’équerre et le compas, sans lesquels aucune figure régulière ne peut être obtenue dans la pratique de la construction architecturale…

René Alleau : Les sociétés secrètes modernes : 1 Les sociétés secrètes chinoises

Au cours de sa longue histoire, la Chine a connu toutes les formes possibles de sociétés secrètes, dont elle a tou­jours été la terre d’élection. Cet immense pays a compté d’innombrables variétés de groupements clandestins qui liaient entre eux les représentants des activités économiques et sociales les plus diverses, les agriculteurs, les commer­çants, les hommes politiques, les militaires, les religieux et même les mendiants et les voleurs…