Le Son de l'Âme entretien avec Jean During

On peut s’appuyer sur une icône comme support de méditation, comme cela se pratique dans le Christianisme, particulièrement en Grèce, mais la musique, elle, joue sur plusieurs plans à la fois. On y trouve la dimension du temps, celle de l’espace, de l’espace sonore, tous les niveaux de l’être que nous évoquions à l’instant ; ce pour­quoi on arrive plus facilement à une expé­rience totale… … La thèse qui sous-tend les musiques spirituelles dans tout l’Islam, depuis les premiers textes soufis jusqu’aux derniers maîtres contemporains — tous sont unanimes sur ce point — est qu’il existe des sens spirituels.

Dominique Dussaussoy : Le souffle et le miroir

De la préhistoire la plus reculée à nos jours, jamais, dans aucune culture, cette foi en la puissance musicale ne s’est affaiblie. Les chamanes sibériens battent tou­jours le tambour sur cadre et les Indiens entonnent leurs chants du peyotl. Partout, on fait de la musique. Pour élever l’âme, exalter les émotions, bercer, charmer, mar­cher, danser, travailler, rêver. Et chacun saisit intuitive­ment que ce pouvoir musical est le plus grand qui soit, le pouvoir même du verbe : le pouvoir de créer.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : L'Épée ou la cohérence opérative de l'énergie

À Première vue, contrairement au symbolisme du feu ou du serpent, celui de l’épée paraît simple et de peu d’envergure : signification guerrière, séparatrice, diaïrétique, axiale. Cependant, replacé dans une théorie générale de la circulation des Énergies, et grâce à l’apport de la tradition judaïque et chrétienne, ce symbole révèle une grande richesse et une utilité indubitable. L’épée représente la quaternité cohérente, orientée, flamboyante et opérative ; elle complète tout naturellement nos trois études précédentes.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Serpent

Le serpent est en rapport avec les cinq éléments (terre, eau, air, feu et éther), avec l’ombre et la lumière, la lune et le soleil, le cercle, l’hélice et la spirale, l’homme et la femme, avec les forces telluriques et célestes, la vie, la mort et la renaissance, la magie et la gnose, avec les nombres 2, 3, 7, 8, 12, 43, 55, 72, etc. D’innombrables traditions et exégèses en font le support de valeurs multiples, au point qu’on peut se demander s’il n’est pas LE symbole primordial, fondamental, mystérieusement lié à la nature même de l’homme, à la structure de sa pensée et de sa vision du monde. En tout cas, pour ne pas redire ce qui a été si abondamment exposé, nous allons tenter de montrer que ces valeurs multiples font partie d’un champ homogène, et qu’on peut les ramener à des lignes de force simples et claires, voire à un seul principe d’explication.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Miroir

De nombreuses significations, disparates et même contradictoires, sont traditionnellement rattachées au thème du miroir. Pour y mettre un peu d’ordre, un seul moyen, qui n’a guère été utilisé jusqu’ici : établir la métaphysique du miroir. Il s’agit essentiellement de cette clef ontologique que constitue le passage du UN au DEUX, principe du déploiement des nombres, et arcane de la Vie divine comme de la Création. La Vie divine, en effet, selon ce que nous apprennent la spéculation et l’expérience théologiques, est polarité, échange, amour. Son expression chrétienne est la notion de Couple éternel Dieu-Père et Dieu-Fils : le Fils étant l’image, l’icône, le miroir, l’Alter Ego du Père, sur tous les plans. « Qui m’a vu (tel que Je suis) a vu le Père », dit le Christ…

Pierre D'Angkor : La destinée humaine, suivant les traditions parallèles de la Sagesse ésotérique

le Principe métaphysique de la matière universelle, laquelle, grossière ou subtile, forme tous les corps : c’est le Principe plastique, féminin, de la matière et de la Forme, la Mère universelle. Personnifiée comme sagesse divine en Minerve, chez les Grecs, ou comme force divine (Shakti) par les déesses de l’Inde, elle était représentée dans le Christia­nisme primitif par le St-Esprit. Celui-ci ayant été masculinisé, le culte de la Vierge fut instauré. Jésus enseignait qu’une étincelle du Verbe est en chaque homme : c’est l’incarnation divine en l’âme humaine. Épanouie en lui et transfigurant sa personnalité mortelle, son « moi » humain, Jésus représentait, dans sa plénitude et sa perfection, cette incarnation du Verbe en sa personne, et son enseignement visait à préciser la voie royale à suivre par chacun pour réaliser pareillement cet état divin, en se haussant à la conscience universelle, la Conscience du Père. En effet la conscience, la perception et la réalisation de tous les pouvoirs de la Vie-une constituent cet état divin. Les degrés atteints au cours de cette ascension représentent effectivement la hiérarchie des êtres sur une échelle infinie et dont les hauts échelons échappent à notre vision limitée. La réalisation de l’état divin est donc pour l’homme « le grand œuvre ».

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Feu

Élément particulièrement fascinant, le Feu n’a cessé d’inspirer les poètes, les psychologues, les théologiens, les mystiques, les gnostiques, les philosophes, comme symbole de l’Énergie une et multiple, de la vie et de l’action divines, de l’essence de l’homme, et des processus de transmutation. Ne pouvant tout dire sur un sujet aussi vaste, nous avons organisé notre réflexion sur les rapports entre Feu cosmique, Feu divin et Feu humain, pour une prise de conscience de l’unité du dynamisme universel.

Pierre D'Angkor : Le Jésus historique et son enseignement ésotérique

Je dois faire remarquer ici combien la thèse talmudique peut paraître confirmée par la découverte des manuscrits de la mer morte. On sait depuis longtemps les rapports étroits existant entre l’essénisme et le Christianisme primitif, rap­ports si étroits que le problème de Jésus essénien, ou réfor­mateur de l’essénisme, s’est souvent posé, et qu’on s’est demandé aussi si la brusque disparition de l’essénisme ne résulte pas tout simplement du fait qu’il s’est fondu finalement dans la religion nouvelle.

Mohammad Iqbal : Prière

Nous Te cherchons et Tu es loin de nos yeux ; mais non, nous sommes aveugles, et Tu es présent. Ou bien écarte ce voile du mystère, ou bien enlève-nous cette âme privée de vision. L’arbre de mon esprit désespère de porter des feuilles et des fruits : envoie donc une hache, ou alors la brise du matin. Tu m’as donné la raison, donne-moi aussi la folie, montre-moi la voie de l’extase intérieure. La science demeure dans la pensée ; l’amour fait son nid dans le cœur vigilant. Si la science ne bénéficie pas de l’amour, elle n’est qu’un théâtre d’idées : ce spectacle n’est qu’une magie…

Alexandra David Neel : L'Inde hier aujourd'hui demain

Comme tout est simple et machinal dans nos gestes. Même aux moments les plus douloureux de notre existence, rien, en général, ne décèle nos déchirements intimes. J’ai pris congé en souriant, des amis qui m’ont accompagnée, j’ai gravi l’escalier de la cabine, me suis assise dans un fauteuil puis est venue la course habituelle le long des voies d’atterrissage, la légère secousse que donne l’envol du monstre quittant le sol, l’ascension… C’est fini, j’ai quitté l’Inde.