Bruno de Jesse : Bouddhisme et Vedanta : les deux faces du miroir

L’on oppose parfois l’une à l’autre la doctrine bouddhique et la pensée védantique; certains vont même jusqu’à les considérer comme des démarches fort éloignées l’une de l’autre. L’une comme l’autre cependant proviennent d’une détermination à « retrouver le chemin oublié », à rendre sa complétude à la conscience humaine; l’une comme l’autre sont, à l’origine, influencées par la sagesse de la forêt, la pensée upanishadique. Nous allons essayer de voir comment ces deux courants, dont l’étude est l’un des instruments majeurs que nous ayons à notre disposition pour notre éclairement, sont difficilement séparables.

Charles D'Hooghvorst : La lettre et l'esprit

La lettre ne doit pas être rejetée, elle est nécessaire. Elle est comme le support de l’esprit, de même que le corps de l’homme sert de support à son esprit. Sans le corps, l’esprit ne peut s’exprimer. « L’esprit n’est pas séparé de la lettre », ont dit les Pères de l’église, fidèles à la tradition primitive, « il est contenu et d’abord caché en elle. La lettre est bonne et nécessaire parce qu’elle conduit à l’esprit, elle est son instrument et sa servante. »

L.J. Delpech : G. Calligaris

G. Calligaris était le fils d’un médecin d’Udine dans la province de Frioul; il eut deux frères dont l’un mathématicien; il prit la même carrière que son père, c’est-à-dire médecin, et poursuivit des études à Rome avec le célèbre docteur Mingazzini. Quand les universitaires durent prêter le serment d’allégeance au fascisme, il refusa, et se retira dans la clinique que son père avait à Udine. Un de ses frères s’occupait de la partie matérielle de l’établissement avec sa fille. Lui-même était aidé par sa fidèle secrétaire Nucci Toppani, une ancienne malade qu’il avait sauvée d’une encéphalite léthargique au moment où une épidémie de cette maladie avait envahi l’Europe. Le Docteur Calligaris lisait parfaitement le français : ses auteurs préférés étaient E. Zola et P. Loti; tout en comprenant notre langue il lui était impossible de la parler et nos dialogues étaient exprimés chacun dans sa propre langue.

L.-J. Delpech : Préface à Bardet: Les clefs de la recherche fondamentale

Mais je veux revenir sur l’immense sens de l’humain qu’on rencontre chez le philosophe mystique Gaston Bardet ou « Jean de la Joie » d’après sa définition charismatique et fonctionnelle. Sens de l’humain que, comme St François d’Assise, il a su élargir à la biosphère, voire au Cosmos, et je ne puis m’empêcher de reproduire la si belle et si touchante dédicace de « Demain, c’est l’an 2000 » : « A nos frères et sœurs cadets du Zoo et de la Pampa qui m’ont soufflé ce sain message à l’intention de leur Roi-Fou. Je les confie tous frères, fou et message à Marie Médiatrice Universelle ». Quelle magnifique complémentarité de la nature et de la surnature !

Parapsychologie et philosophie entretien L.-J. Delpech et R. Amadou

Le premier point de vue, c’est celui de la définition signalétique. On détermine de quoi il s’agit en gros et cette définition conditionne la recherche.
Et puis, vient, secondement, la définition idéale. Elle est toujours à chercher. Léon Brunschvicg a montré que c’est une illusion de croire l’avoir trouvée. On ne pourrait, en effet, fournir une définition exhaustive d’une discipline que quand elle serait achevée. Or, toutes les disciplines sont en route

André Dumas : Ils parlent des langues qu'ils n'ont pas apprises

Il s’agit du parler ou de l’écriture (xérographie), par un médium qui ne l’a pas apprise, d’une langue étrangère existante. Existante, le mot « xénoglossie » est destiné à souligner cette distinction, par opposition à d’autres faits de même apparence qui, avec les précédents jusqu’à Richet, ont été désignés sous le terme général de glossolalie. Celle-ci se présente sous deux formes : d’une part, un jargon incompréhensible et vide de sens, d’autre part, un langage fictif, mais intelligible, possédant une structure grammaticale et un vocabulaire constant : c’est une invention « subliminale », une création d’une zone subconsciente de l’esprit du sujet.

Yves Albert Dauge : Lumière de l'ésotérisme, pérennité et actualité

Ainsi peut-on comprendre que l’ésotérisme soit vraiment la découverte de l’intériorité, de l’essentiel ou du nouménal qui constitue, au-delà du flou des apparences, des voiles et des langages, la source de notre personne, son axe et sa fin. Novalis remarque : « C’est vers l’intérieur que va le chemin mystérieux. En nous, ou nulle part, est l’Éternité avec tous ses mondes », ou encore : « Tout me ramène en moi-même » ; Shabestarî enseigne : « Contemple le monde entièrement inclus en toi-même » les Dialogues avec l’Ange insistent : « Mais où est le Ciel ? Là-haut ? Ici-bas ? En vérité, il se trouve en vous-même… »

Roland de Miller : Nature mon amour

C’est dans la mesure où les individus prennent conscience de leur intériorité, en eux-mêmes, qu’ils seront conduits à comprendre les richesses naturelles autour d’eux. L’absence du monde végétal et naturel peut parfois en activer le désir et l’intériorisation. (Les artistes citadins connaissent parfois cette sublimation solitaire). Jusque dans les prisons, le souvenir de la fleur ou les espaces vierges a un pouvoir de référence et de rédemption. Ce qu’il y a de plus important, c’est la communion de l’homme avec sa propre nature profonde. Il est probable que les paysages naturels seront sauvés in extremis non pour eux-mêmes mais pour les hommes, leur santé menacée, ou plus rarement, pour leur unité intérieure, retrouvée.

Yves Albert Dauge : Une nouvelle race de gnostiques

Un signe certain du bouillonnement accéléré de la pensée gnostique est la multiplication des « recherches unitaires », aspects d’une quête fondamentale de l’Unité qui postule la complémentarité-convergence de tous les éléments du Logos, ou du Verbe. « Si vous savez Le reconnaître pour l’Unique, alors vous savez tout; mais si vous ne savez pas Le reconnaitre pour l’Unique, toute votre science n’est qu’ignorance », proclamait Kabir au XVe siècle.

Yves Albert Dauge : Éléments sous forme de dictionnaire pour un yoga du cœur

De même, pour se corriger d’un défaut, il ne faut pas se concentrer sur son éradication, comme s’il s’agissait de quelque chose qui puisse être retranché. Ce qu’on nomme défaut n’est autre que l’aspect négatif ou excessif d’un ensemble énergétique qui ne doit pas être mutilé, mais seulement modifié. Il suffit donc de développer son aspect positif, créateur, pour que disparaisse de lui-même, peu à peu, l’aspect contraire.