L'homme à l'écoute du cosmos, entretien Alfred A. Tomatis et Christine Hardy

Pour moi, je crois que nous sommes en train de développer délibérément une psychologie de la haine, qui est à l’inverse de la progression et ceci au bénéfice de quelqu’un. Ce quelqu’un, c’est une même synarchie qui dirige tout à l’envers. Les gens n’arrivent jamais à atteindre un plan assez haut pour se rendre compte que celui qui suscite les guerres militaires, de religion ou de partis fait partie d’une même synarchie. Et notre travail c’est de l’éviter. Plus vous chercherez une vérité, plus vous aurez cette synarchie aux trousses. Et nous devons être frappés d’humilité. Je pense qu’à tout moment nous devons nous rappeler que nous ne sommes rien : 80 % d’eau… et quelques sels minéraux. Mais nous devons aussi nous rappeler que nous sommes un rien qui écoute.

le Dalaï Lama : "La connaissance ne peut ignorer la science"

Le bouddhisme a une perception de la réalité du monde qui nous entoure toute différente des hommes de science, des rationalistes. Les choses, les êtres, ont à nos yeux une existence apparente qui nous empêche d’accéder à la connaissance ultime. Prenez cette table. Si l’on cherche à connaître réellement l’objet désigné — la table elle-même — c’est impossible. Si je démonte la table, si j’analyse les qualités de la matière table, si je la décompose, je ne trouverai jamais le tout qu’est la table. En fait, nous faisons, directement en nous, la distinction entre le Tout et les éléments du Tout, de telle sorte que chaque chose nous apparaît comme étant un Tout ou l’élément d’un Tout. En réalité cela n’est pas. Cela ne veut pas dire que la table n’existe pas. Nous l’utilisons bien, nous la fabriquons. Ce mode d’existence-là est conventionnel.

Kyudo: La voie de l'arc, entretien avec Jacques Normand

Héritiers de l’art millénaire des archers chinois, les Japonais l’ont transmuté en une profonde Voie de développement spirituel : le Kyudo, la Voie de l’arc. Fortement marqué de l’empreinte des enseignements Zen et Shinto, le Kyudo demeure actuellement l’Art traditionnel le moins dévoyé, le plus proche de l’esprit du Budo, la Voie du samouraï.

Aspects physiologiques du Zazen

La plus grande partie des expériences réalisées pendant la pratique de zazen utilisent la technique E.E.G. Grâce à cette technique, on peut enregistrer l’activité électrique de la surface du cerveau. Elle permet d’obtenir des informations sur le niveau d’excitation du cortex cérébral, mais les renseignements obtenus sont globaux puisqu’ils correspondent à l’activité de milliers des neurones présents dans la région où est réalisé l’enregistrement. L’E.E.G. a l’allure d’une oscillation rythmique, en général assez complexe. Mais on peut facilement reconnaître différents types de tracés correspondant à différents niveaux de vigilance.

L'Éther constitutif, entretien Lucien Romani et Christine Hardy

Ce que j’ai démontré ainsi, et qui est tout à fait révolutionnaire, c’est que l’éther n’est pas comprimé comme l’air ou comme un gaz moléculaire, il est comme un morceau de caoutchouc : au repos, il n’est pas tendu : il se tend quand il se met en marche, il est tendu par le mouvement. Il décrit des trajectoires courbes, c’est la force centrifuge qui tire dessus et qui le tend et c’est pourquoi il peut transmettre aussi bien les ondes transversales que longitudinales. Il faut le concevoir comme une sorte de caoutchouc tendu se déformant dans tous les sens. À partir de là, il n’y avait plus aucune difficulté, toutes les contradictions étaient levées. J’ai de plus démontré que toutes les ondes d’éther se propagent à la même vitesse : la vitesse de la lumière. Il y a donc une différence avec les corps solides pour lesquels la vitesse dépend du type d’onde. Dans l’éther, la vitesse d’une onde quelconque est celle d’une perturbation de pression dans le fluide. Ainsi, la vitesse de la lumière dans l’éther correspond à la vitesse du son dans l’air (mais elle est beaucoup plus grande).

Dany-Robert Dufour : La modernité, le désarroi et la formation

Puisqu’il y a un « espace aveugle derrière tout espace rempli », Törless « voit les choses sous un double aspect, toutes les choses et aussi bien les pensées ». Mais l’esprit mis sous cette tension dédouble de plus en plus fortement chacune des situations. Ce qui est obscur, ce qui est non rationnel l’est au point où ça échappe radicalement aux réseaux d’intelligibilité et où ça perdure et ressurgit après même que ç’ait fécondé, par voie de défi, la connaissance rationnelle : « aussi clairement que je sens une pensée prendre vie en moi, je sens « ce quelque chose » en moi s’éveiller à la vue des choses, au moment où les pensées se taisent. C’est quelque chose en moi d’obscur, au-dessus des pensées, je ne le puis mesurer rationnellement, c’est une vie que les mots ne cernent point et qui est pourtant ma vie »

Vision de l'unité, entretien Basarab Nicolescu et Christine Hardy

Cela veut dire que ce que l’on met en doute ici, c’est la notion même de l’identité précise d’une particule, et on essaie de lui substituer la notion de relation entre particules. Ainsi, ce sont les relations entre les particules qui sont responsables de l’apparition d’un objet qu’on appelle particule. Il n’y a pas d’objet en soi, ni d’identité propre qu’on puisse définir d’une manière séparée ou distincte des autres particules. Une particule est ce qu’elle est parce que toutes les autres particules existent à la fois…

Le Zen et le miracle Japonais, entretien avec Taisen Deshimaru

Le zen n’est pas une réponse spirituelle à un monde matérialiste. C’est une façon de contrôler les rapports de l’un et de l’autre. C’est une réponse à la fois matérielle et spirituelle. Le rôle du maître zen consistant uniquement à éduquer, en donnant une réponse antithétique à une question thèse, C’est donc une sorte de dialectique orientale, et même si tous les jeunes Japonais ne sont pas soumis à un enseignement zen, ils en sont imprégnés de par la tradition mentale de la société dans laquelle ils évoluent.

Le champ unitaire causal, entretien Émile Pinel et Christine Hardy

Par conséquent, m’attaquant à la cellule vivante, je me suis trouvé devant un problème très particulier (au point de vue mathématique), à savoir que l’on a l’habitude de fixer la position de quelque chose par rapport à trois dimensions (hauteur, largeur, profondeur). Or je ne pouvais pas trouver des axes fixes, puisque le noyau bouge tout le temps et que le cytoplasme, lui aussi, se déforme. J’ai donc été amené à investiguer en mathématiques un domaine dans lequel les phénomènes se présentent dans des espaces mouvants, et c’est ce calcul, qu’on appelle calcul tensoriel, que j’ai utilisé, celui dont Einstein s’était servi pour faire sa relativité physique.