Robert Linssen : De la conscience personnelle à l'état de Satori

J’ai tenté d’exposer au cours de mes « Essais sur le Bouddhisme Zen », le rôle négatif et destructeur de nos habitudes mentales. Certaines lacunes existant dans mes trois volumes de l’édition française, j’ai jugé utile d’ajouter différentes notes complémentaires qui sont publiées dans la récente édition anglaise dont je reproduis ici un extrait.

Robert Linssen : La relation entre maître et disciple dans la pédagogie spirituelle de Krishnamurti

La définition du maître telle que Ramakrishna l’entend diffère un peu de l’image traditionnelle que l’on en a : il insiste sur le fait que le guru n’apporte rien à son disciple qui ne soit déjà en ce dernier. Le guru renvoie juste au disciple une lumière qu’il ne peut voir, mais qui lui est intérieure. Elle est donc sienne, mais il n’a pas encore appris à se connaître. Les présents commentaires sur la nature des rapports entre Maître et disciple dans l’enseignement de Krishnamurti ne concernent évidemment que la période située entre 1929 et sa mort, en 1986.

Robert Linssen : A propos de la méditation transcendantale

Il est utile de temps à autre de faire appel au sens critique de chacun et de rappeler que le « mot n’est pas la chose ». Le spécialiste de sémantique générale Korzybsky a insisté sur ce point. « La carte n’est pas le territoire », le « mot n’est pas la chose ». Mais en dépit du fait que cha­cun donne son adhésion intellectuelle à un tel énoncé, chacun se laisse duper par la magie des mots. Chacun sait que le mot « Dieu » n’est pas Dieu, que le mot « amour » n’est pas l’amour, que le mot « méditation transcendantale » n’est pas la chose mais en dépit de cela, tous ces mots provoquent une réaction nerveuse, émotionnelle et mentale.

Robert Linssen : Je Ne Sais Pas

L’intelligence pure n’a rien de commun avec les ruses de l’esprit qui nous donnent l’étonnante capacité de répondre rapi­dement à la plupart des problèmes. Elle est étrangère aux dispo­sitions qui nous permettraient de résoudre aisément des équations de mathématique transcendantale. Car disons-la une fois pour toute, l’Intelligence Pure n’est pas une chose qui se conquiert par le « moi », ni par l’accumulation d’informations. N’importe quel cerveau électronique peut en faire autant, et peut-être bien mieux. Ceci est d’ailleurs démontré.

Robert Linssen : De la souffrance à la plénitude

Du point de vue psychologique, l’humanité actuelle est victime d’une pseudo-civilisation qui a déifié la pensée, la technique, les conquêtes de l’espace et du temps. L’égoïsme règne en maître et l’homme exploite l’homme. Les êtres humains sont engloutis dans le mirage de l’ego, de ses ambitions démesurées, de sa soif de pouvoirs, de son désir de possession. L’homme moderne a coupé les liens qui le relient aux équilibres profonds de la Nature. Le culte du mental, l’affirmation de l’ego ont entraîné l’être humain dans une situation d’exil et d’isolement. Les sciences ont, jusqu’au début du XXe siècle conduit l’homme dans un « anthropocentrisme » qui se révèle de plus en plus ridicule et absurde. Pour beaucoup d’êtres, l’horizon intérieur des préoccupations prédominantes se limite au compte en banque, aux plaisirs alimentaires ou sexuels, au club de football, à la conquête du pouvoir.

Robert Linssen : De la solitude a la plénitude

Chaque jour la technique moderne découvre les moyens de créer de nouveaux paradis artificiels. Nombreux sont les jeunes qui noient leur angoisse fondamentale dans les faux paradis qui les transforment en épaves dont les ultimes sursauts se traduisent par la violence ou le suicide. Il y a, hélas, peu d’espoirs pour eux en dépit de certaines exubérances tapageuses. Un regard superficiel pourrait interpréter leurs amusements comme l’expression d’une joie de vivre authentique. Ce n’est pas toujours le cas. De nombreuses personnes affichant un sourire quasi permanent pour la galerie peuvent se trouver intérieurement dans un état de solitude désespérante. Il est reconnu que la plupart de ceux qui rient et font rire en société ont des moments de solitude profondément dépressifs.

Robert Linssen : Au-delà de la méditation

Nous nous pensons nous-mêmes, consciemment ou inconsciemment comme étant des êtres séparés, isolés par notre peau. Ceci est une erreur élémentaire de perception. Nous nous considérons comme des « sujets » et avons tendance à nous séparer arbitrairement de l’univers manifesté. Nous le considérons comme un « objet ». Ces distinctions duelles sont fausses et graves dans leurs conséquences.

Robert Linssen : L'absence de but et de plan dans la genèse de l'Univers

Lorsque les formes supérieures de la vie mystique ou de la gnose parlent d’une absence de but et de plan, elles se placent évidemment au niveau spirituel formant les profondeurs ultimes de l’Univers : le noumène, le « non-manifesté », l’Intemporel ou le « divin » (terme que l’on hésite à utiliser en raison des anthropomorphismes puérils auxquels il a été associé).