J’ai déjà dit qu’il ne s’agit pour Bousquet ni d’aspiration, ni de recherche spirituelle. Aspiration et recherche ne sont que les échecs de la poésie et du mysticisme. Elles sont l’artifice par lequel se voile leur défaite. Ne nous trompons point à leur accent touchant. Si le mouvement humain qu’elles évoquent n’a jusqu’ici que très peu émergé de l’inconscient, s’il nous a légué plus de témoignages de faillites que de succès gardons-nous de le parer des attributs de ces faillites ! Gardons-nous ainsi d’évoquer Dieu à propos de mysticisme. Dieu en est l’échec, même dans l’union. Une véritable unification de l’individu dans sa propre essence doit éliminer toute idée de principe, de divinité, de cause. Ces précautions dont je m’entoure au sujet du mot mysticisme en ce qui concerne Bousquet sont essentielles.
Catégorie : Poésie, littérature et Spiritualité
L'œuvre poétique de Maître Yâmuna Paul Martin-Dubost
Grand philosophe et poète du sud de l’Inde, Yâmunâcharya, le Maître Yâmuna vécut, selon la tradition de 918 à 1038. Il est le véritable fondateur du système du non-dualisme qualifié (vishistâdvaita) qui trouvera, au XIe siècle, en la personne de Râmânuja, son plus fervent prosélyte. Son nom même de Yâmuna lui aurait été donné par sa mère qui le mit au monde lors d’un pèlerinage dans le nord de l’Inde, sur les rives du fleuve Yamunâ. Au pays tamoul, on le connaît aussi sous le nom d’Alavandâr, le Vainqueur, car très jeune et déjà puissamment doué, il aurait défait au cours d’une joute philosophique un lettré shivaïte de la cour du roi Chola de Tanjâvûr.
Noutte Sunier : Poèmes
Quand de la chair l’invisible portée trace vers l’horizon
son jet rouge et brûlant,
le sol frémit et son événement se transfigure en songe
qui demeure par delà les écroulements de ses internes forges.
Werner de l’Ile : Vivre
Nous avons compris, qu’il n’y avait
Rien à comprendre —
Nous avons saisi, que l’insaisissable
Doit être vécu,
Nous ne cherchons plus à donner
Un nom ou une forme à la vie.
Nous ne parlons plus ce langage de
Mots, nous chantons la Vie sur les
Flots du moment présent.
Claude Barbat : Les mains du soleil
Le « JE » émergeant, dans une grâce indicible, de la divine comédie de notre existence en fait apparaitre le Feu initial et final. Il nous instaure ou plutôt nous restaure — dans la Fonction créatrice aux mille bras de Shiva.
Louis-Georges Beaupré : As-tu déjà?
As-tu déjà écouté l’autre
Lorsque ça fait mal
Les réponses montent
Et que l’autre parle ?
Les adieux de Padma
L’importance de la poésie — de la véritable, qui se lit à plusieurs niveaux, et qui est « ésotérique » — n’est plus à démontrer. C’est la communication des expériences profondes, où le JE essentiel noue des alliances avec le cosmos et le Divin; la révélation des échelles de lumière où montent et descendent les Énergies créatrices; l’enchaînement des visions prophétiques où l’Éternel fait irruption dans le temps; le récit des pérégrinations du Feu sacré entre Terre et Ciel. C’est la Vérité dans toute la richesse de la Vie et dans toute la splendeur de la Beauté. Le fruit et l’école de l’émerveillement.
Jacques Rayen : Regards
En lui-même, l’Univers n’a guère de sens
mais à chaque seconde de notre vie
nous lui donnons sens
grâce aux sens qu’il nous a donné…
Robert Linssen : La Divine Demeure: Pensées
O Vie Immense et sans borne…
Immortelle et radieuse splendeur…
Tu est désormais mon Unique Demeure.
Pierre D’Angkor : Poèmes: La grâce, la joie divine & Communion directe
Une joie ineffable, une douceur extrême
Jugée inaccessible est pourtant près de moi.
Lointaine, elle est en moi l’essence de moi-même
Ma demeure vivante et ma suprême loi.
Les passions du moi l’obnubilent d’un voile :
Tel le brouillard épais nous cachant le soleil.
L’égoïsme entrave notre marche à l’étoile
Nous recouvrant de l’UN le visage vermeil.