Rupert Sheldrake : Champs biologiques et résonance morphique

Plus forte encore que l’idée de l’évolution des lois est l’idée selon laquelle les lois de la nature évoluent un peu à la façon des habitudes ou des coutumes, car cela présuppose une sorte de mémoire. Il n’est pas nécessaire de voir dans cette mémoire un phénomène conscient (nos propres habitudes ne sont pas toujours conscientes). De même que la mémoire de l’univers est elle aussi une mémoire qui n’est pas forcément consciente. Ce qui se produit aujourd’hui dépend de ce qui s’est produit par le passé et du nombre de fois où ces choses se sont produites.

Fugace image

Comment remonter à la Source, la source de ce que l’on EST ?
Il n’y a personne pour le faire, aucune `Source’ à trouver —
toutes deux des concepts — n’est-ce pas une fantaisie relative ?
Il n’y a que l’acte de concevoir, et c’est cela la `Source’.

Murshida Fazal Mai Egeling : La vraie vie

La vérité se cache sous un grand nombre de voiles. Toute beauté est voilée. La beauté de l’âme humaine est cent fois recouverte. Les vertus de l’homme se dissimulent sous de multiples enveloppes et il lui faut plonger tout au fond de soi-même pour découvrir l’image de Dieu.

Louis Hoyack : Sur la métaphysique de la lumière

Dans le cadre de ces idées la matière devient une sorte de tombeau pour la lumière, un voile qui la couvre. Suhrawardi (mort en 1191) en arrive à une conception d’allure moderne, à savoir que la matière est une condensation de la lumière, et finalement de la lumière divine. Nous trouvons cette même conception chez Hazrat Inayat — peut-être pour quelques-uns en occident est-ce un enseignement très inhabituel — mais pourtant comme une annonce nouvelle d’un ancien savoir. Ainsi il considère la lumière du soleil comme « la forme la plus dense de l’Intelligence » et pour lui l’Intelligence est « La lumière de l’Intelligence ».

Swami Siddheswarananda : Hommage à Sri Aurobindo

J’avais à peine douze ans lorsque j’eus le premier contact avec la renaissance de notre pays ; c’était dans une petite salle de réunion où se trouvait, à la place d’honneur, la photographie de Sri Aurobindo. Plus tard, faisant mes études secondaires, j’achetai la revue Arya, qu’il éditait ; et c’est en grande partie par ses écrits que ma génération s’est tournée vers Shrî Râmakrishna et le Swâmî Vivekânanda, pour lesquels Sri Aurobindo exprimait une très grande admiration.

le Dr Jean-Pierre Schnetzler : Non-mental et méditation

Le point important est que la pratique de la concentration nécessite une activité mentale orientée vers la recherche d’un résultat, la concentration sur tel objet défini, donc une attitude mentale sélective de fermeture à ce qui n’est pas l’objet de la méditation. Cette attitude fondamentalement dualiste (si elle n’est pas un jour transcendée) engendre nécessairement certaines conséquences.

Jean-Louis Siémons : A la recherche des vies passées

Nous voulons des preuves, ici et maintenant. Il faut nous pardonner, nous avons si longtemps cru sur parole. Nous avons été nourris de révélations divines, de dogmes coulés dans le bronze, d’arabesques métaphysiques. L’autorité des Grands, des Anciens, nous tenait lieu de démonstration. Mais voici : l’aube s’est levée sur une pensée nouvelle qui s’est voulue libre, appuyée sur des observations que chacun peut faire, qu’il soit illustre ou indigne.

Krishnamurti : L'homme et le moi

Je me rends bien compte de l’indifférence, de la majorité des hommes à l’égard de la Vérité: ils ignorent jusqu’à son existence. Ils sont comme des prisonniers qui seraient nés dans leur prison et qui ne savent pas qu’elle a une sortie, mais qui souffrent à cause de leur emprisonnement. La Vérité, qui est la Vie, ne supporte aucune limitation. Pour la découvrir, nous devons nous libérer; et pour nous libérer, nous devons être poussés, par le désir de comprendre, à trouver la cause de nos limitations. La certitude à laquelle nous parvenons alors est le résultat de nos propres luttes, de notre compréhension, de notre doute. Cette certitude, personne ne peut nous la donner.

Jacques Salomé : A propos de la tendresse

Je crois que la tendresse est un chemin, souvent difficile, connu ou inconnu, qu’on peut suivre ou ne pas suivre. Pour le suivre, peut-être faut-il accepter de dépasser des peurs et des préjugés. Je crois que nous sommes dans une culture, dans une civilisation où la tendresse paraît redoutable car elle est associée à une possible érotisation des relations et à une crainte plus ou moins développée de la dépendance. On a peur de tomber sous l’emprise de quelqu’un en acceptant de se laisser aller à « recevoir » de lui.

Dorion Sagan : Sexualité et créativité

Ce dernier point est très important. Il montre que quelque chose doit être en œuvre pour contenir, diriger, filtrer le flot incessant des associations qui germent dans l’esprit du créateur, et pour choisir parmi celles-ci. L’effet exercé par la logique sur le chaos indifférencié des idées artistiques et scientifiques en formation est presque semblable, à un point qui en est presque alarmant, à celui exercé par la sélection naturelle sur l’évolution des espèces vivantes. Peut-être que l’hémisphère gauche de notre cerveau, linéaire, digital, verbal, et conceptuel s’entraîne dans l’exercice de cette faculté sur l’hémisphère droit, analogique et non verbal.