L’examen des modèles orientaux nous a fait toucher du doigt la difficulté du discours métaphysique. La doctrine peut tantôt affronter courageusement les réalités de l’Être, en s’engageant dans des voies sibyllines pour le profane, tantôt demeurer dans le monde intermédiaire de l’allégorie, avec le risque permanent de tomber dans le « réalisme » où va se cantonner le catéchisme exotérique, en disant : « les âmes bonnes iront au ciel et goûteront le bonheur dans leur prochaine incarnation, les autres iront en enfer ». Sans prétendre que les modèles philosophiques, de l’hindouisme à la Théosophie, offrent toute-la-vérité sur l’itinéraire de l’être spirituel, nous y avons collecté au moins — dans des langages différents mais convergents — les principaux points forts où s’appuie toute la doctrine. On les retrouvera donc de quelque manière dans les autres schémas doués d’une certaine cohérence. Avec le parfum ajouté par le génie propre de chaque peuple.
Jean-Louis Siémons : De l'antiquité au christianisme - coup d’œil sur les avatars de la réincarnation
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