Dans la religion du Feu le monde était uni, avait les mêmes aspirations, les mêmes espoirs, à travers les diverses formes des religions dites païennes. Le courant dit Chrétien étant une synthèse typique à tendance eschatologique de cette religion fondamentale de l’Orient, il trouvera en Occident un sol propice et déjà préparé pour commencer son œuvre de Christianisation qui au fond n’était qu’une œuvre de transformation et d’adaptation aux données ésotériques de l’école de Nazareth et l’établissement du code moral israélite et rabbiniste.
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le pasteur A. De Zeeuw : Christianisme et Spiritualité
La formation physique de l’homme lui fait ignorer son essence la plus intime qui le distingue des autres êtres, de la pierre comme de la plante et de l’animal ; c’est son moi Divin, son âme, son étincelle Divine. Les Hindous l’appellent Manas, les Chrétiens Dieu. C’est par ce moi inexprimable et incommunicable que l’homme s’élève au-dessus de tous les êtres terrestres, des animaux et de toute la création. Et c’est par lui seul qu’il communique avec le moi infini, avec Dieu.
Marie-Madeleine Davy : Guides et méthodes de la vie intérieure chrétienne
Toute démarche concernant la vie intérieure commence et se poursuit par l’ascèse. Sans ascèse, l’homme intérieur est condamné à l’inauthenticité. Elle n’est pas un but, mais un moyen. Se contenter d’une ascèse extérieure concernant seulement le corps est insuffisant. A quoi bon se priver d’aliments si le cœur ne jeûne pas, si les pensées multiples dans leur mobilité dissipent l’esprit ? L’ascèse tend à trancher les racines du narcissisme, ou mieux à les déraciner et cela perpétuellement car telle l’hydre à sept têtes dès que l’une est coupée, une autre repousse. Les « moi » sont nombreux : quand l’un d’eux semble mort, un autre surgit.
Henry Corcos : Le Pacifisme et la Bhagavad Gita
Gandhi traduit non résistance par « non violence », ce qui signifie qu’il convie à souffrir éventuellement la violence SANS LA RENDRE, mais non pas à s’abstenir d’y résister. Car il ne souscrit pas au développement : « si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre », non plus qu’à celui-ci : « si quelqu’un veut te citer en justice pour t’enlever ta tunique, abandonne-lui aussi ton manteau ». Voici quelques extraits (tirés des Lettres à l’Ashram), pour préciser la pensée de Gandhi :
Ahimsa ne signifie pas uniquement ne pas tuer. Himsa signifie causer de la souffrance ou détruire une vie, soit par colère, soit sous l’empire de l’égoïsme, soit avec le désir de faire du mal. S’abstenir d’agir ainsi est ahimsa (Young India, 4 novembre 1926). La non-violence complète est absence totale de mauvais vouloir envers tout ce qui vit. La non-violence, sous sa forme active est bonne volonté pour tout ce qui vit. Elle est amour parfait (Young India, 9 mars 1920).
monseigneur Germain : L'aptitude de l'esprit et du corps humain à porter et montrer dieu
Il y a beaucoup de gens qui viennent me trouver pour me dire : « Il y a des guerres à notre époque, comme il y en a toujours eu, quel scandale !… Monsieur, Dieu n’existe pas… » C’est un argument classique. Que se passe-t-il là ? Ces gens profondément sincères sont bouleversés par toutes ces difficultés, ces catastrophes, ces persécutions, que sais-je… Pourquoi ? Parce que leur âme est remplie d’émotions, mais leur esprit n’est pas éveillé. Il est là, mais les mouvements de l’âme et ses énergies sont puissants, donc « Dieu n’existe pas » devient une évidence.
André Niel : Originalité de la Pensée Zen, considérée dans ses rapports avec les mystiques chrétienne et bouddhiste
Les deux mystiques chrétienne et bouddhiste ont toutes deux leur point de départ dans le sentiment spontané — tout de suite constitué en certitude — de la division-contradiction de l’être, d’où elles déduisent, par exemple, la dualité irréductible d’un Absolu-incréé (parfait et immuable), et d’un monde-relatif des Apparences (monde du changement, de la douleur et du péché). Ainsi s’explique leur commune prétention de vouloir nous relier, malgré notre condition d’individus séparés-créés, à l’Incréé-absolu. Bouddhisme et Christianisme sont, en effet, des écoles de perfection et de salut. Notre condition humaine est malheureuse parce qu’elle est en réalité une condition déchue, inférieure relativement à l’état existentiel absolu, parfait, immuable, divin.