René Fouéré : Le désir de sécurité, la pensée et ses images

Krishnamurti dit, en substance, que si la pensée forme des images, c’est parce que ces images, possédant une stabilité dans le temps, satisfont chez l’individu humain un besoin de sécurité que les êtres ou objets réels, qui sont toujours instables, ne parviennent pas à satisfaire au même degré. L’image, en somme, serait un masque rassurant, construit avec les éléments du passé, qui aurait pour objet de nous dissimuler les fluctuations réelles, souvent déconcertantes, sinon inquiétantes, des êtres et des choses présents. Il est certainement vrai que les images jouent ce rôle et que, par leur intermédiaire, la pensée, créatrice et manipulatrice d’images, est mise par l’individu au service de sa recherche d’un sentiment de sécurité.

René Fouéré : La vérité ne se conquiert pas

Si nous ne découvrons pas d’abord notre propre vérité, le sens de nos propres actions et intentions, toute autre vérité que nous essaierons d’appréhender sera faussée, pervertie, par nos tensions internes, nos préoccupations secrètes. Or, la découverte authentique de la vérité sur nous-mêmes n’est qu’un autre nom de cette illumination spirituelle qui éveille en nous un autre regard. Une telle illumination est donc la condition préalable à la découverte de toute autre vérité qui ne serait pas simplement formelle ou d’ordre purement technique.

Jacques de Backer : Conscience, Langage, Vérité

Il m’a paru intéressant d’établir une relation entre la parole et la conscience, car on peut penser qu’il y a coïncidence entre le « champ » de la conscience et la parole comme expression de la pensée. En fait, si « l’être conscient » est aussi un pensé, la parole sera, pour une part nécessairement, l’expression du pensé de la conscience.

Robert Linssen : Le silence intérieur

Les progrès surprenants de la science et de la technique ont, en moins d’un demi-siècle, bouleversé la face du monde. Les rythmes trépidants de la vie moderne éloignent l’homme du vingtième siècle des richesses intérieures, et même extérieures, d’une vie naturelle, simple et heureuse. Nous ne sommes plus harmonieux. Nous fuyons, la plupart, le silence et la solitude. Le silence est pourtant une source inépuisable de forces physiques, nerveuses et spirituelles. Nos races agitées, inquiètes, névrosées, en ont un immense besoin. L’envahissement du bruit, à tous les niveaux de l’existence est l’un des maux de notre époque.

Robert Linssen : Le rôle du supramental dans les recherches scientifiques

Il n’entre pas dans notre intention de mettre en lumière les processus de la pensée, envisagés comme unique manifestation de l’instinct de conservation du « moi » voulant « durer » sur le plan psychique. Le sujet est trop vaste et fera ultérieurement l’objet d’une étude approfondie. Nous nous bornerons à noter que dans les faits qui vont être étudiés, le rôle de la pensée intervient nettement à titre secondaire et dérivé devant celui d’une faculté plus profonde et surtout infiniment plus lucide.