Quantique entretien avec Jean-Marc Lévy-Leblond

Ce qui m’intéresse, moi, dans cette interaction du microscopi­que et du macroscopique, c’est de demander à la physique : si les objets quantiques sont aussi radi­calement différents des objets classiques, comment se fait-il qu’en très grand nombre, ils redonnent des objets macroscopi­ques de type classique ?

Vers une autre matière entretien avec Brian Josephson

Dès que l’on atteint des plans plus subtils de conscience, on peut opé­rer par fonctionnement psychique sur le plan matériel. Cela ne veut pas dire que l’exploration délibé­rée des pouvoirs psychiques soit nécessairement une bonne chose, pas plus que l’exploitation sans discernement des découvertes de la physique. Si la science peut aider à développer les dons psychi­ques, il faudrait veiller à ce qu’ils ne puissent être asservis à une quelconque volonté égoïste. Qu’ils soient utilisés pour créer davan­tage d’harmonie dans le monde. Les effets des pouvoirs psychiques sur le plan matériel sont une chose, mais je crois que leur impact peut être beaucoup plus important sur la conscience des individus. Cela peut transformer les états d’esprit, les comporte­ments…

Le Son de l'Âme entretien avec Jean During

On peut s’appuyer sur une icône comme support de méditation, comme cela se pratique dans le Christianisme, particulièrement en Grèce, mais la musique, elle, joue sur plusieurs plans à la fois. On y trouve la dimension du temps, celle de l’espace, de l’espace sonore, tous les niveaux de l’être que nous évoquions à l’instant ; ce pour­quoi on arrive plus facilement à une expé­rience totale… … La thèse qui sous-tend les musiques spirituelles dans tout l’Islam, depuis les premiers textes soufis jusqu’aux derniers maîtres contemporains — tous sont unanimes sur ce point — est qu’il existe des sens spirituels.

Hélène Barrère : L'agressivité compétitive, entretien avec Henri Laborit

La peur, c’est quand un événement survient dont vous avez l’expérience. L’anxiété, c’est l’inhibition de l’action : c’est quand vous ne pouvez pas agir. Il y a des moments où il y a un « ras le bol ». D’ailleurs, en géné­ral, l’inhibition n’est pas rentable. Il y a une agressivité autorisée : c’est le suicide, parce que tout le monde s’en fout. Un homme de plus ou de moins sur la terre… Alors vous pouvez tourner votre agressivité vers vous-même… c’est la dernière parole que vous prononcez à l’environnement social en lui disant « merde »… … bon… en dehors de ça, vous n’avez pas tellement de moyens… vous avez la fuite dans l’imaginaire, la créativité et puis la psychose…

L'homme des arbres entretien avec Richard St Barbe Baker

Si on veut doubler son stock de nourriture, il faut consacrer vingt-deux pour cent du terrain dont on dispose à la plantation d’arbres, à des ceintures de protection placées de façon judicieuse. En Alberta, les résultats ont prouvé qu’en consacrant 22 % du quart d’une section, soit 60 hectares, aux arbres nous arrivions à doubler le volume des récol­tes. Les arbres créent des microclimats, réduisent la vitesse du vent, élèvent le niveau des eaux et per­mettent aux vers de terre de proliférer. Darwin a dit tout ce qu’il fallait savoir sur les vers, mais il ne nous a pas dit comment les contrôler. Si les pay­sans savaient comment les mettre à leur service, ils pourraient alors doubler leurs récoltes. Ce sont les arbres qui apportent la solution.

Jean Klein : Attention et Concentration

On parle souvent de concentration, d’attention, il me semble important de clarifier ce que nous entendons par ces expressions. L’attention est un mouvement naturel d’énergies, elle fait partie de la nature même du cerveau, elle n’est pas contaminée par le moi, le je, elle est sans direction : l’œil est là sans qu’une chose soit vue, l’audition et rien n’est entendu, elle n’entraîne aucune réaction. Si cette lucidité se maintient, elle s’ouvre, s’épanouit, s’élargit, elle est intelli­gence, elle occupe notre globalité. On peut dire qu’elle croît en quelque sorte et devient conscience…

Le sentiment de présence. Entretien avec Nisargadatta Maharaj (1981)

Il est inutile de vous concentrer sur cette présence, elle est toujours là. L’essence de vos actions, peu importe les­quelles, est le corps-nourriture. Laissez le corps-nourriture faire son travail mais comprenez bien que ce qui effectue le travail n’est pas vous, vous êtes uniquement le sentiment de présence. Quels que soient vos efforts, physiques ou intellectuels, il s’agira essentiellement d’efforts du corps-nourriture. Pour vous il n’y a rien à faire. Tout ce qui doit se produire se produira de lui-même, accompagné de la conviction d’être totalement à l’écart du corps et de l’intellect.

Un objet unique rechercher ce que Jésus a dit. Entretien avec Émile Gillabert

La science contemporaine remet en cause la réalité des objets. Cette table, ce cendrier apparaissent comme des objets solides alors que le chercheur en micro­physique voit de l’énergie en mouvement. Cette vision du monde va dans le sens de la non-dualité gnostique. C’est par suite d’une illusion que je vois les choses séparées. Le savant et le métaphysicien sont d’accord sur l’interdépendance de toute chose ; l’un et l’autre comprennent cette parole de Jésus : « Il y a de la lumière au dedans d’un être lumineux, et il illumine le monde entier » (log. 24).

Le théâtre et le sacré entretien avec Wolfram Mehring

Si l’on veut accéder à une vie sacrée il nous faudra d’abord assumer celle qui nous emprisonne actuellement et la rendre consciente. Sinon nous risquons toujours de parler du sacré tout en conti­nuant à appartenir, sans le savoir, au profane. Tel qu’il se présente actuellement, le théâtre me paraît immobile, arrêté. Le foisonnement de formes différentes, cette agitation culturelle où chaque chose nouvelle vieillit aussitôt pour laisser place à la nouveauté du jour ne font que le confirmer. Le théâtre est soumis aux modes au lieu de traduire des changements de fond. On change sans cesse les meubles de place mais continue à habiter dans la même chambre. Au lieu de faire éclater les murs qui nous emprisonnent nous nous enfermons chaque jour davantage dans la sécurité d’une pensée utilitariste et pro­fane. Cette production théâtrale est en étroite relation avec la société qui la finance ; elle la sert consciemment ou inconsciemment. Elle veut influer sur le public, le convaincre ou simplement l’in­former. C’est un théâtre de la vulgarisa­tion, qu’elle soit politique, culturelle, esthétique ou métaphysique.

Jean Klein : Une observation non sélective

Pédagogiquement parlant, je vous conseillerais d’observer ce qui est perçu : votre corps, vos sensations, votre émotivité, vos pensées, votre entourage, tout ce qui fait partie de la mani­festation ; vous verrez qu’en réalité, votre attention est distraite, partielle, meublée par la mémoire, par vos insécurités, vos peurs, vos anxiétés, etc. Cette constatation va aiguiser votre lucidité qui, par la suite, perdra son caractère volitif. Une fusion s’élaborera, à ce moment-là, entre l’observateur et l’observé. Si vous regardez avec plus d’acuité, un peu plus en pro­fondeur, vous vous apercevrez que l’objet de votre intérêt existait uniquement parce qu’il était maintenu, alimenté par le méditant. Lorsque celui-ci perd sa qualité, l’objet en question ne trouve plus d’argument pour subsister et meurt en quelque sorte. Seule la disparition du contrôleur permet donc une véritable transformation.