Laisser l’intérieur agir Jean Klein

Ce silence intérieur fait accepter, aimer, comprendre ce qui se présente et que nous considérons à ce moment-là comme un cadeau. Toute perception, toute pensée est une énergie en mouvement, retournant automatiquement à son origine. Laissez donc l’objet s’épanouir, il se perdra et révélera votre conscience ultime, accueillez chaque rappel, qu’il soit sous une forme ou sous une autre, sans immixtion d’aucune sorte entre lui et votre présence.

Avant le silence

Quel est exactement la nature de l’esprit ? En résumé, l’esprit n’est autre que la connaissance de soi. Se connaître, c’est reconnaître le jeu de la conscience, être conscient des impressions reçues ou des images captées par elle. Etre conscient de ce jeu, est une expérience absolue et pure, qui n’enferme ni sujet « connaissant », ni objet « connu ». Ces deux éléments se sont fondus en une seule entité : le sentiment pur. Les sages du bouddhisme et ceux de toutes les religions, ont prouvé au cours des siècles le caractère intrinsèque et indivisible de cette entité.

Entretien avec Nisargadatta maharaj 1980

Il n’est besoin ici d’aucun « comment ». Gardez en mémoire le sentiment « je suis », fondez-vous en lui jusqu’à ce que pensée et sentiment deviennent un. En renouvelant les tentatives, tôt ou tard vous obtiendrez le juste équilibre entre attention et affection et votre intellect sera alors fermement ancré dans cette pensée-émotion « je suis ». Quoi que vous puissiez penser, dire ou faire, ce sentiment immuable et chaleureux d’être demeurera en tant qu’arrière-plan permanent de toute activité cérébrale.

Michel Waldberg : Alchimie de Jung

Dans cette perspective, l’inconscient cesse de paraître — ou de disparaître — à la façon d’un iceberg (contre lequel le navire investigateur vient s’écraser) ; l’inconscient n’est pas une hypothétique « concrétion », mais au contraire un processus, de sorte que loin de se tenir dans le statique rapport d’antagonisme sous lequel on se représente ordinairement sa fonction (comme négatif d’un positif qui serait le conscient), l’inconscient tout au contraire médiatise le conscient lui ouvre les espaces que sa « myopie » congénitale lui annule ordinairement, provoquant ainsi « une évolution, voire une métamorphose véritable de la psyché ».

L’accueil comme voie, entretien avec Jean Klein

Bien souvent, nous ne savons pas être ouverts, réceptifs aux pensées, aux sensations qui nous assaillent. Laissez-les venir, n’intervenez pas afin qu’elles se livrent à votre regard vierge. Cette écoute sans choix est détendue, paisible, nous voyons l’espace s’agrandir peu à peu. Hors de toute préhension, de toute mémoire. Le contenu de notre psychisme se révèle, s’actualise, nous contemplons d’une façon désintéressée nos agressions, nos fureurs, nos peurs, nos anxiétés. Tôt ou tard, elles se résorberont dans notre observation et la transformation, la transmutation se font dans cette résorption. Malheureusement, nous n’allons pas jusque-là, la personne se défend, elle n’approfondit pas complètement ces constatations, elle remet cette étude à plus tard, n’en ayant soi-disant pas le temps, sans vouloir comprendre le motif qui la guide. Cultivez l’observation, ne refusez pas une approche attentive, cet approfondissement vous rendra autonome.

Rui da Silveira : Théorie des catastrophes : Une approche systémique pour une topologie de la réalité

La théorie de Thom connaît par ailleurs des applications remarquables dans différents domaines, dont la physique (thermodynamique, théorie de la stabilité, optique, par exemple). Je voudrais quant à moi essayer de faire partager au lecteur toute l’élégance et la simplicité qui se dégagent des applications de la théorie à un domaine qui nous est particulièrement familier et auquel nous sommes tous sensibles : le monde des formes.

Gilbert Durand : De la psychologie des profondeurs à une sociologie profonde

Cette « psychologie des profondeurs » dont le but n’est pas de chasser les images réduites à des fantasmes mais bien au contraire de pêcher dans les eaux profondes du fleuve héraklitéen des configurations constitutives de la substance même du moi, le soi psychique, on peut se demander dès lors si elle ne consonne pas avec une sociologie profonde puisque finalement ce sont des images culturelles qui constituent la réalité thérapeutique et psychagogique de l’âme.

Françoise Bonardel : «Heureux qui comme Ulysse»... ou les rapports de la philosophie hermétique et de la psychologie des profondeurs dans l'œuvre de Jung

Sur un autre plan, plus historique et culturaliste, Jung opère aussi en hermétiste. Car ayant montré les similitudes existant entre les images issues de l’inconscient de ses patients et celles, parfois très anciennes de l’alchimie, c’est un autre lien que Jung a restauré, qui est également reconstitution d’une vision plénière de l’homme. Le rationalisme progressiste du XIXe siècle, dans sa grande entreprise de nettoyage intellectuel, n’avait été nullement gêné de jeter au rebut ou de ravaler au rang de curiosité, les produits de la fantaisie et de la pensée prétendue obscurantiste des alchimistes.

Stephen Jourdain : Une unique expérience

Pour beaucoup de personnes s’intéressant à ce genre d’expérience, il semble qu’il existe, qu’il doive nécessairement exister une contradiction entre ce qu’ils nomment l’« expérience ultime » et la vie quotidienne. Moi je n’ai jamais entrevu, jamais même commencé d’entrevoir cette contradiction. Je n’ai jamais senti la moindre brouille entre le fait de jouer au billard, par exemple, ou le fait d’avoir une activité sexuelle quelconque, et la nécessité de vivre cette « chose ». La nature de cette « chose » exclut une telle contradiction, de la même façon qu’elle n’exige pour briller aucune sorte de sacrifice. Cette opinion que la contradiction existe pourrait provenir du fait que, n’ayant pas l’« ultime expérience », connaissant par ouï-dire ce moi mystérieux de qui elle est l’avènement, les gens se figurent qu’il a perdu la qualité humaine. Alors, tout naturellement, ils sont amenés à imaginer une contradiction entre la vie humaine, la vie quotidienne, et « l’éveil ».