Ralph Gun Hoy Siu (1917 – 1998) était un chercheur américain distingué. Il était l’auteur de nombreux livres dont The Tao of Science. Dans leurs efforts pour dépasser le monde de l’intellect, les bouddhistes zen ont toujours mis l’accent sur l’importance de l’instantanéité. Il ne devrait pas être permis à la réflexion de freiner la […]
Catégorie : Science & Religion
André De Possel-Deyrier : Microcosme et macrocosme
Pour l’instant et pendant un long avenir, nous devons nous en tenir à une constatation de fait : la manifestation existe, elle emplit l’univers, elle dépasse les limites de perception de nos sens et de nos instruments. Notre intelligence, notre science s’efforcent chaque jour de pénétrer davantage sa puissance, sa mystérieuse profondeur. Nos connaissances acquises dénotent l’existence d’une puissance incommensurable, infinie, mais ordonnée, rationnelle, qui dirige le cosmos. Les mondes et les êtres qui le peuplent suivent ces lois immuables qui tendent à l’union, à l’harmonie universelle. Le but final de l’évolution apparaît dans l’unité par le retour à l’identité avec l’Absolu d’où émanent toute vie et toute forme. Les hypothèses scientifiques s’accordent sur ce point aux données de l’occultisme. Elles envisagent l’unité de la matière. La réduction du nombre des corps simples tend de plus en plus à la démontrer…
Bruno Guiderdoni : Savants doubles
L’histoire des sciences nous offre ainsi de nombreux exemples de savants qui ont apporté des contributions majeures à la science, tout en fondant leurs travaux sur des conceptions philosophiques « curieuses », souvent religieuses, mystiques ou spiritualistes, et en menant quelquefois des recherches « parallèles » sur des sujets mal famés.
Talmud et biophysique entretien avec Henri Atlan
Tout d’abord, le Dieu de la Bible, ce n’est pas forcément le Dieu auquel les gens pensent lorsqu’ils disent qu’ils sont croyants. Le Dieu de la Bible, pour moi, c’est d’abord le sujet d’un texte. Plus exactement encore c’est le sujet dont parle un texte, et ce sujet qui parle et dont on parle, porte de nombreux noms. D’ordinaire, les traductions rendent ces noms de manière tout à fait indifférenciée. Lorsqu’on essaie de pénétrer dans ce texte, on s’aperçoit que les traductions sont tout à fait malvenues. En fait, il faudrait traduire chacune des désignations de Dieu par des noms différents. Du coup, bien sûr, se pose la question de l’unité éventuelle entre toutes ces désignations. Certains noms ont un caractère singulier, d’autres sont au pluriel…
Henri Blocher : Genèse et big-bang
Peut-on faire coexister la vision des origines du monde telle qu’elle est décrite dans le livre de la Genèse et les propositions que font les scientifiques ? Peut-on établir un lien entre les six jours de la Bible et les treize milliards d’années, sinon plus, qu’évoquent les chercheurs ? Trois conceptions : fidéiste, concordiste et créationniste, s’y sont employées. Sans y réussir pleinement.
Pierre-Sylvain Filliozat : Les Veda et la rationalité hindoue
L’hindouisme invite les hommes à se détacher du monde mais ne leur interdit pas de chercher à le comprendre. Ce qui explique que l’esprit scientifique ait toujours existé chez les Hindous qui, depuis les temps les plus reculés, ont su faire clairement la différence entre connaissance naturelle et surnaturelle. La prédilection des lettrés pour tout ce qui concernait la parole et la dialectique les a amenés à développer une véritable linguistique et à s’intéresser à l’homme plus qu’à la nature.
Biologie et foi
La science et la foi sont deux modes de connaissance. Mais elles diffèrent par leur source, leur méthode, leur objet. Les sciences de la Nature étudient la matière inerte et les êtres vivants. Astronomie, physique, chimie, biologie s’efforcent de découvrir les lois qui régissent ce qu’elles étudient. D’autres branches sont plus descriptives, comme la paléontologie. Mais toutes les sciences tentent de connaître comment les choses se passent ou se sont passées. Pour y parvenir, le moyen qui a fait ses preuves est la méthode expérimentale. Tout cela est bien connu. La foi se situe sur un tout autre plan. Elle ne repose pas sur une expérience de type scientifique. Elle n’est pas un catalogue de propositions résumées dans un Credo. Elle est d’abord adhésion à Quelqu’un dont la science ne me dit rien. L’objet de la foi, c’est Dieu se révélant. De même que les premiers disciples de Jésus l’ont écouté et suivi, de même le croyant accueille le message de Dieu afin d’y trouver le sens de sa vie. S’il s’engage dans la voie que Dieu lui propose, s’il fait « l’expérience de la foi », il éprouve alors la conviction d’être dans la vérité. Vous m’avez parlé de conflit entre science et foi. Je ne vois pas comment deux types de connaissance situés sur des plans aussi différents pourraient entrer en conflit.
Credo de scientifique : Science et foi
D’une certaine manière, la démarche scientifique en général, et mathématique en particulier, nous apprend surtout ce que Dieu n’est pas. Elle permet d’éviter tout un ensemble d’idolâtries qui fait partie du patrimoine de l’humanité. La science a, comme vertu, non pas de tuer Dieu, mais de décaper son image, de faire en sorte que la partie idolâtre s’amenuise peu à peu.
Pourquoi la science est née dans l'Occident chrétien ? Entretien avec Pierre Chaunu
En définitive, tout ce qui est fondamental se passe une fois dans l’histoire de l’humanité. Le XVIIe siècle, dans sa novation, est à l’instar de ce qui s’est produit il y a quelque dix mille ans. Là aussi avait émergé quelque chose de fondamental. Cette fois là, la chose s’était produite dans un coin qui est à cheval entre la Syrie, le Liban et éventuellement un petit morceau du plateau d’Anatolie. C’est là que l’on a fait pousser le premier grain de blé. Encore une fois, c’est dans cette chrétienté occidentale, selon un axe qui passe du Nord de l’Italie au Sud de l’Angleterre, un petit peu à droite et un petit peu à gauche, que s’est produite cette rupture définitive. Or, cette émergence radicale est en relation profonde avec deux traits substantiels de la pensée chrétienne. La première c’est l’idée de Création. Je dois constater que lorsque la science est née, elle est née dans un monde où existait cette idée étrange. La Création, c’est elle qui permet la constitution d’une connaissance qui ne soit pas globale ni ontologique, bref une connaissance qui n’ait pas la prétention d’expliquer la racine de l’Être.
Gérard Simon : Quand la science était métaphysicienne
Il s’en faut d’ailleurs que l’invocation métaphysique ait été simplement un palliatif. Bien au contraire : l’inquiétude philosophique et religieuse, l’angoisse devant l’effondrement de vieilles certitudes, ont été une motivation essentielle pour nombre d’acteurs de premier plan de la révolution scientifique. Ce n’est pas un hasard si Luther et Copernic sont contemporains. La crise de l’Église fut aussi celle de sa représentation philosophique du monde. Devant cette crise, tous deux ont la même réaction : ils reviennent, par-delà toutes les interprétations, directement au message divin, le réformateur religieux aux Écritures, le réformateur de l’astronomie au grand livre de la Création. Comment au surplus, sans une profonde conviction métaphysique, faire le pari fou qu’il existe dans la nature, sous-jacent aux apparences, un ordre mathématique caché ?