Écrire sur un monde qui ne sera peut-être jamais est en soi un refus de céder à la domination ou à l’exploitation. Elle préserve le vocabulaire qui pourrait nous permettre de reconnaître des alternatives significatives à l’ordre actuel. Ainsi, l’essai impossible lutte pour la préservation d’une certaine imagination. Bien que la vision ne puisse se manifester dans le présent, l’écriture veille à ce qu’elle perdure. Les générations futures rencontreront de tels essais, comme un répertoire de valeurs, de principes et de possibilités. L’écriture est, en ce sens, un geste d’espoir qui ne repose pas sur les résultats, mais garantit que la vision persistera.
Colin Todhunter : Idéalisme tragique et l’art de « l’impossible »