Michel Maffesoli : Rituels de l'ombre

la violence est toujours présente. Plutôt que de la condamner d’une manière par trop rapide, ou encore de dénier son existence, il vaut mieux voir de quelle manière on peut négocier avec elle. Quelle forme de ruse on peut employer à son égard. C’est à partir d’un tel principe de réalité qu’il est possible d’apprécier la qualité de l’équilibre plus ou moins grand qui caractérise toute société.

Jacqueline Kelen : La femme, le désir et la peur

Il est difficile d’entrevoir des solutions à cette violence, à cette peur, car elles renvoient au cœur humain et non à une quelconque loi de sécurité. Au lieu de se construire un abri antiatomique, l’être humain a pour tâche urgente de s’ouvrir, de s’éveiller, de lâcher prise. Car avoir peur c’est presque toujours avoir peur de perdre, avoir peur de mourir.

Josette Brydelnevo : Les planètes de la violence

L’astrologie est un moyen, parmi d’autres, de déterminer le potentiel de violence qui existe chez chaque homme. Il convient tout d’abord de rappeler brièvement ses principes de base. Elle étudie les rapports qui existent entre les « symboles d’en haut », les planètes, et les « symboles d’en bas », les hommes ; les unes étant le reflet des autres. Son langage est symbolique et utilise des termes de correspondance et d’analogie. Le thème natal est le cliché exact de la position des astres dans le ciel au moment du premier « inspir ». Leur emplacement dans tel signe zodiacal, telle maison, leurs aspects (ou rapports angulaires entre planètes) indiqueront les possibilités dont dis­pose l’individu et qu’il sera amené à développer et à concrétiser sa vie durant. Ce cliché n’est pas statique. Les astres, continuant leur course dans le ciel, dynamiseront à chacun de leur passage (ou transit) tel point clef du thème, libérant ainsi l’énergie contenue en germe à la naissance.

Jean-Yves Leloup : Peut-on regarder en face l'homme que l'on tue ?

La tradition métaphysique dont s’inspire Lévinas affirme à travers l’épi­phanie du visage la réalité de l’autre. La tradition métaphysique de Sankara (de Hegel aussi, à certains points de vue) ne voit dans le visage qu’un moment transitoire du mouvement cosmique ou historique. Le visage de l’homme est un mirage qui s’évanouit dès qu’on s’en approche.

Michel Triet : Meurtre à l'étouffée

Par une suite d’expériences directes, voici une mise en relief de peurs incarnées. Michel Triet est un artiste peintre : son œil sait observer la nature en œuvre. Au travers de son texte il souligne à quel point un exemple banal de prédation d’insectes peut réveiller chez les spectateurs la peur jusqu’à l’horreur.

docteur Bernard Pernel : Moi, la violence et les autres

Pourquoi cette violence ? Il n’y a pas de violence sans peur ou sans souffrance. PEUR ET SOUFFRANCE sont les racines de la violence. D’où naissent cette peur et cette souffrance ? Probablement à l’aube de notre existence, dès la première phase de la naissance, quand exilé du paradis perdu de l’unité primordiale avec notre mère, nous tombons dans l’enfer de la dualité dès les premières contractions utérines.

Docteur Jacques Vigne : Violence et sacré

Certes chez l’homme, il y a des pulsions comme chez l’animal. Mais ce qui fait que l’homme est homme, disait Aristote « c’est qu’il est plus apte à l’imitation. » (Poétique) Cette faculté d’imitation, Girard en fait un axe de sa pensée. Il l’appelle mimésis. Le singe en possède le germe, lui qui a la faculté précisément de « singer ». Mais c’est chez le petit de l’homme que le mimésis prend tout son développement. Quel appren­tissage culturel serait possible sans cette faculté ? Le bébé n’apprend-il pas déjà sa propre langue maternelle par imitation essentiellement ?

docteur Jacques Vigne : Peut-on guérir un fanatique ?

Le mécanisme le plus évident du fanatisme est la projection paranoïaque qui fait dire : « Moi, j’ai raison, tous les autres ont tort, moi je suis bon, tous les autres sont mauvais ». Le mental fonctionne en grande partie sur le non : il se pose en s’oppo­sant. Le fanatisme est l’exacerbation de ce non, non aux sentiments, non à la réalité qui peut faire passer du refoulement névrotique du monde intérieur au déni psychologique du monde extérieur. La dissociation manichéenne entre les bons et les mauvais est le meilleur signe de ce non.

le docteur Pierre Wiltzer : Couple et violence

La violence au sein du couple peut prendre, comme par ailleurs, des formes variées ; il peut s’agir de violence physique certes, mais bien plus souvent de violence morale ou psychologique ; si elles sont accep­tées elles s’inscrivent alors toutes deux dans une relation sado­masochiste. À l’opposé la violence peut ne pas exister au sein d’un couple au départ et peu à peu se constituer lorsque l’un des deux partenaires perd ses possibilités de réalisation, lorsque les idées de chacun évoluent dans des sens opposés, ou encore lorsqu’il y a une évolution dans la problématique de l’un des partenaires à la suite d’une thérapie de réflexion qui peut, éventuellement, remettre en cause le contrat de départ, avec un besoin plus important de liberté au détriment de la sécurité…