Annick de Souzenelle : Le principe féminin dans la Bible

L’archétype de l’Intelligence dans la Tradi­tion biblique est appelée « Mère divine ». L’intelligence est accouchement perpétuel à soi-même. Nous lui avons donné un organe mâle pour pénétrer les événements. Ce sont les événements qui, porteurs de la Sagesse – appelée « Père divin » – nous pénètrent, nous brisent à nos champs de conscience périmés et font jaillir en nous la lumière nouvelle riche des ténèbres qui viennent d’être épousées.

Pierre D'Angkor : Jésus et Judaïsme

De vieilles traditions juives reproduites dans les écrits talmudiques, antidatent d’un siècle l’existence historique de Jésus. Elles le font naître sous Alexandre Jeannée et le montrent, durant sa jeunesse, obligé de fuir, avec son Maître Juif, Ben Perachiah, les persécutions édictées par ce monar­que contre les initiés. Il dut en conséquence, nous assurent-elles, se réfugier en Égypte, à Alexandrie, où il étudia et travailla. D’autre part, les historiens juifs du 1er siècle, Philon-le-Juif et Flavius Josèphe, qui ne nous parlent pas de Jésus de Nazareth, nous renseignent abon­damment sur les milieux juifs, mystiques et éclectiques de ce temps (Esséniens de Palestine et thérapeutes d’Égypte), dont l’importance fut grande à cette époque et dont les rapprochements avec l’Église primitive – qui finit d’ailleurs par les absorber – sont tels que la question de Jésus essénien, ou Réformateur de l’Essenisme, s’est souvent posée à la critique…

Dominique Dussaussoy : Le désordre traditionnel

C’est bien là ce que réalisent les sciences traditionnelles : elles reposent sur une tradition antique et inchangée qui n’a pas besoin d’être démontrée pour être tenue pour vraie. Elles affirment leur valeur comme se situant au-delà de toute vicissitude historique, au-delà du temps et de l’espace. Si elles se proclament immuables, ce ne peut être qu’à sous-entendre dans leurs principes l’inter­vention du divin. On sait, par exemple que les opérations alchimiques sont dans un premier temps purement chi­miques jusqu’au moment où l’esprit intervient, c’est-à-dire jusqu’au moment où l’on cesse d’opérer sur le plan scientifique pour passer au plan métaphysique. De même, l’astrologie traditionnelle réfute toute exigence démons­trative puisqu’elle repose sur le postulat hermétique de l’union du microcosme humain au macrocosme.

Solange De Mailly-Nesle : Astrologie/science: chiens de faïence

L’astrologie est avant tout science de l’âme, science de l’être humain, et s’appuie sur le fait que l’image de l’homme est symbole à part entière ; elle ne se réduit pas à des concepts, des définitions, de longues chaînes de raison, car elle ne peut être sai­sie que par l’homme lui-même, l’homme de chair et de sang. Si elle se sert comme support de principes ou de corps physiques tels que les signes ou les planètes, elle ne les voit pas comme « objets » de démonstration, mais comme références de sens, d’abord collectif puis individuel. La plupart des personnes qui prennent rendez-vous avec un astrologue viennent quérir une assurance sur le destin, alors que l’événement extérieur n’a d’importance que dans la mesure où il nous renvoie à nous-mêmes, à la saisie de nous-mêmes dans notre rela­tion avec l’universel.

Dominique Dussaussoy : L'énergie des esclaves

Jusqu’au XIXe siècle, il faut plusieurs semaines aux navi­res pour traverser l’océan. Les voiliers affectés à la traite son vieux, sales et lents. Ils restent parfois encalminés dans la torpeur intense des mers tropicales pendant des jours, subissent des tempêtes aux approches des côtes américaines. Enchaînés dans les soutes fétides, les hom­mes souffrent de la chaleur, de la soif, de la faim et meurent dans des proportions effroyables. Vendus sur leur terre, par leurs propres frères, sans espoir de retour, ignorants parfois du sort qui les attend, ils n’ont em­porté d’Afrique que leurs souvenirs et leurs chants. Et, pour vivifier leurs souvenirs, pour apaiser l’esprit de ceux qui meurent et pourrissent à leur côté, pour se donner à eux-mêmes la force de ne pas crever, ils chantent.

Dominique Dussaussoy : Musique et psychosomatique

Selon Altschuler, le stimulus sonore parvient simultanément au thalamus et au cortex, entre lesquels existe un mécanisme d’aller et retour (effet de balance). Cette liaison directe avec les centres thalamiques permet de comprendre pourquoi il est possible d’entrer en contact avec des patients qui ont rompu le contact verbal au cours d’un épisode confu­sionnel, hallucinatoire, dépressif ou autistique. Leur cor­tex ne réagit plus aux stimuli habituels : il semble être court-circuité au profit du thalamus qui devient le cen­tre principal de perception à partir duquel, indirecte­ment, le cortex peut être stimulé, permettant au patient de sortir de son isolement.

Le Son de l'Âme entretien avec Jean During

On peut s’appuyer sur une icône comme support de méditation, comme cela se pratique dans le Christianisme, particulièrement en Grèce, mais la musique, elle, joue sur plusieurs plans à la fois. On y trouve la dimension du temps, celle de l’espace, de l’espace sonore, tous les niveaux de l’être que nous évoquions à l’instant ; ce pour­quoi on arrive plus facilement à une expé­rience totale… … La thèse qui sous-tend les musiques spirituelles dans tout l’Islam, depuis les premiers textes soufis jusqu’aux derniers maîtres contemporains — tous sont unanimes sur ce point — est qu’il existe des sens spirituels.

Dominique Dussaussoy : Le souffle et le miroir

De la préhistoire la plus reculée à nos jours, jamais, dans aucune culture, cette foi en la puissance musicale ne s’est affaiblie. Les chamanes sibériens battent tou­jours le tambour sur cadre et les Indiens entonnent leurs chants du peyotl. Partout, on fait de la musique. Pour élever l’âme, exalter les émotions, bercer, charmer, mar­cher, danser, travailler, rêver. Et chacun saisit intuitive­ment que ce pouvoir musical est le plus grand qui soit, le pouvoir même du verbe : le pouvoir de créer.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : L'Épée ou la cohérence opérative de l'énergie

À Première vue, contrairement au symbolisme du feu ou du serpent, celui de l’épée paraît simple et de peu d’envergure : signification guerrière, séparatrice, diaïrétique, axiale. Cependant, replacé dans une théorie générale de la circulation des Énergies, et grâce à l’apport de la tradition judaïque et chrétienne, ce symbole révèle une grande richesse et une utilité indubitable. L’épée représente la quaternité cohérente, orientée, flamboyante et opérative ; elle complète tout naturellement nos trois études précédentes.

Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Serpent

Le serpent est en rapport avec les cinq éléments (terre, eau, air, feu et éther), avec l’ombre et la lumière, la lune et le soleil, le cercle, l’hélice et la spirale, l’homme et la femme, avec les forces telluriques et célestes, la vie, la mort et la renaissance, la magie et la gnose, avec les nombres 2, 3, 7, 8, 12, 43, 55, 72, etc. D’innombrables traditions et exégèses en font le support de valeurs multiples, au point qu’on peut se demander s’il n’est pas LE symbole primordial, fondamental, mystérieusement lié à la nature même de l’homme, à la structure de sa pensée et de sa vision du monde. En tout cas, pour ne pas redire ce qui a été si abondamment exposé, nous allons tenter de montrer que ces valeurs multiples font partie d’un champ homogène, et qu’on peut les ramener à des lignes de force simples et claires, voire à un seul principe d’explication.