Vincent Bardet : L'état féerique

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La relation que chaque être humain entretient avec le merveilleux demeure une affaire hau­tement personnelle. Il y va du retour à l’ori­gine, toujours nouvelle écoute du chant de la source intime. Les astres, les vents et les nuages ont partie liée avec cette entreprise. L’enchantement nous fascine et nous façonne en nous donnant chance de réaliser notre humanité au plein sens d’animalité et de divinité que la danse implique.


Vincent Bardet : Paradise now

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Tous ceux qui l’ont vécue intimement peuvent témoigner du caractère illuminant de cette révo­lution-là, qui fut à peine une révolte – et par-dessus tout une performance. De cette traversée du paradis dramatisée sur fond d’abîme il me reste une certitude : la grande libération est toujours à faire ici et maintenant.


Le théâtre et le sacré entretien avec Wolfram Mehring

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Si l’on veut accéder à une vie sacrée il nous faudra d’abord assumer celle qui nous emprisonne actuellement et la rendre consciente. Sinon nous risquons toujours de parler du sacré tout en conti­nuant à appartenir, sans le savoir, au profane. Tel qu’il se présente actuellement, le théâtre me paraît immobile, arrêté. Le foisonnement de formes différentes, cette agitation culturelle où chaque chose nouvelle vieillit aussitôt pour laisser place à la nouveauté du jour ne font que le confirmer. Le théâtre est soumis aux modes au lieu de traduire des changements de fond. On change sans cesse les meubles de place mais continue à habiter dans la même chambre. Au lieu de faire éclater les murs qui nous emprisonnent nous nous enfermons chaque jour davantage dans la sécurité d’une pensée utilitariste et pro­fane. Cette production théâtrale est en étroite relation avec la société qui la finance ; elle la sert consciemment ou inconsciemment. Elle veut influer sur le public, le convaincre ou simplement l’in­former. C’est un théâtre de la vulgarisa­tion, qu’elle soit politique, culturelle, esthétique ou métaphysique.



Jean Klein : Une observation non sélective

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Pédagogiquement parlant, je vous conseillerais d’observer ce qui est perçu : votre corps, vos sensations, votre émotivité, vos pensées, votre entourage, tout ce qui fait partie de la mani­festation ; vous verrez qu’en réalité, votre attention est distraite, partielle, meublée par la mémoire, par vos insécurités, vos peurs, vos anxiétés, etc. Cette constatation va aiguiser votre lucidité qui, par la suite, perdra son caractère volitif. Une fusion s’élaborera, à ce moment-là, entre l’observateur et l’observé. Si vous regardez avec plus d’acuité, un peu plus en pro­fondeur, vous vous apercevrez que l’objet de votre intérêt existait uniquement parce qu’il était maintenu, alimenté par le méditant. Lorsque celui-ci perd sa qualité, l’objet en question ne trouve plus d’argument pour subsister et meurt en quelque sorte. Seule la disparition du contrôleur permet donc une véritable transformation.


Docteur Jacques Vigne : Violence et sacré

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Certes chez l’homme, il y a des pulsions comme chez l’animal. Mais ce qui fait que l’homme est homme, disait Aristote « c’est qu’il est plus apte à l’imitation. » (Poétique) Cette faculté d’imitation, Girard en fait un axe de sa pensée. Il l’appelle mimésis. Le singe en possède le germe, lui qui a la faculté précisément de « singer ». Mais c’est chez le petit de l’homme que le mimésis prend tout son développement. Quel appren­tissage culturel serait possible sans cette faculté ? Le bébé n’apprend-il pas déjà sa propre langue maternelle par imitation essentiellement ?


Jean-Gaston Bardet : Le symbole des symboles : le Tétragramme hébraïque

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Nous connaissons, désormais, la structure du Tétragramme et comprenons que ce n’est pas un mot humain à deux bouts pouvant se lire linéairement. Ne le traduit-on pas : l’Éternel !… Il ne peut avoir ni commencement, ni fin. Il ne doit donc pas se lire linéairement, mais se spirer circulairement, d’un seul souffle. Il est, d’ailleurs, interdit, aux copistes patentés, de s’arrêter en le graphiquant.


Vaghaspati Mishra : Introduction au Sankhya

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Comment obtient-on cette perception du pur Purusha distinct de tout autre chose ? Réponse : Par la connais­sance discriminative du manifesté, du non-manifesté et du Connaisseur. La connaissance du manifesté précède celle du non-manifesté qui est sa cause. Tous deux étant subordonnés à un autre (principe), le Soi est connu comme étant cet autre.


XXX : L'appel du dedans

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quel besoin y a-t-il de faire part à autrui de ce que l’on a pu ressentir, éprouver comme phénomènes qui, de toute façon, ne peuvent se situer qu’au niveau individuel. Quel besoin de confier à tout venant ce qui appartient au plus intime de soi-même, étant ce qui existe de plus simple et de plus naturel ? Ce déshabillage intérieur traduit d’abord un manque de retenue, et ensuite l’ignorance que les phéno­mènes ne sont que la manifestation sur le plan individuel physique ou affectif d’une Réalité qui jamais ne sera éprouvée de la même manière chez tout autre. En sorte qu’en incitant autrui à essayer de faire les mêmes expériences et de ressentir les mêmes choses que soi, en un mot à passer par le chas de la même aiguille, on le distrait et l’on risque de l’égarer et qu’il se tourne vers ses petites affaires personnelles, au lieu de l’inciter à regarder inlassablement vers le dedans de lui-même jusqu’à ce qu’il entende l’appel intérieur qui le mènera par la voie qui lui est propre, unique, sans référence à quoi que ce soit, vers son accomplissement…


docteur Jacques Vigne : Peut-on guérir un fanatique ?

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Le mécanisme le plus évident du fanatisme est la projection paranoïaque qui fait dire : « Moi, j’ai raison, tous les autres ont tort, moi je suis bon, tous les autres sont mauvais ». Le mental fonctionne en grande partie sur le non : il se pose en s’oppo­sant. Le fanatisme est l’exacerbation de ce non, non aux sentiments, non à la réalité qui peut faire passer du refoulement névrotique du monde intérieur au déni psychologique du monde extérieur. La dissociation manichéenne entre les bons et les mauvais est le meilleur signe de ce non.