Micheline Bazin : Le terrain: une notion familière aux médecines traditionnelles

[…] cet affinement de la notion de terrain se font dans un mouvement de réestimation de la matière, de découverte du « génie de la cellule ». Mais pas d’ivresse inconsidérée : le terrain représente peut-être un des constituants de ce qu’on nomme l’âme mais pas plus… L’Esprit et la matière sont les deux faces de la lune, les deux visages de la même médaille l’un en camée et l’autre dans le filigrane, mais on ne peut les regarder en même temps. Leur complémentarité, leur globalité n’apparaît qu’à l’Œil du Centre — l’œil du Soi. On peut peut-être avancer que la notion de terrain se situe dans la zone frontière entre la Psyché et la matière mais aller plus loin serait inconsidéré. La cause de cette dichotomie dans notre perception, c’est la suprématie que nous attachons à cette fonction : la conscience.


Robert Powell : De la réflexion

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Que se produit-il quand la pensée arrive à son terme (comme par exemple, dans un sommeil sans rêve) ? Le penseur est-il toujours là ? La réponse est claire : on n’est jamais conscient d’autre chose que de la pensée. L’idée d’un penseur différencié de sa pensée est née de la mémoire et de la vitesse incroyable avec laquelle une pensée en suit une autre. Ce mécanisme est semblable à celui d’une projection cinématographique où la marche d’un homme en mouvement continu et intégré est en fait la juxtaposition d’une douzaine d’images représentant autant de moments de la marche.


Aimé Michel : L'espace silencieux

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la vie une fois apparue évolue-t-elle forcément vers l’intelligence ? Là encore, on ne dispose que d’un cas particulier, mais lui aussi très fort : c’est qu’il y a eu sur la Terre, à plusieurs reprises, plusieurs lignées contemporaines montant vers l’intelligence de type humain. C’est ainsi, par exemple, que l’Homme de Neandertal, étranger pourtant à notre lignée, n’en est pas moins un Homo sapiens. L’Homo sapiens est apparu au moins deux fois.


Jean Guitton et Michelle Reboul : Pèlerinage & Apparitions

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Il est remarquable que dans « L’Ancien Testament » ce sont surtout, semble-t-il, des phénomènes auditifs, des « voix » : Dieu parle, et souvent dans le sommeil. Ce sont aussi des apparitions de messagers divins (angélophanies). Dans « Le Nouveau Testament », l’accent est concentré sur un phénomène unique en son genre : les apparitions du Christ après sa mort (christophanies). Il semble que dans les temps contemporains (et c’est peut-être signe que la fin approche) les apparitions de la Vierge (mariophanies) se présentent à notre attention, comme un message qu’il faut tenter de déchiffrer, comme un « signe des temps » que nous vivons ou plutôt que nous allons vivre : car nul ne peut rien que nous approchions d’une crise sans pareille.


Odile le Gall : Les rites funéraires: étranges mais signifiants

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Il est une pratique qui demeure très vivace dans de nombreux pays, c’est celle des offrandes —offrandes de tous genres : céréales, objets familiers du mort, parfois même de l’argent, des animaux sacrifiés. Jadis, même des humains étaient immolés. En effet, lorsqu’un Inca mourait, des jeûnes rituels, des chants funèbres, des processions avaient lieu et certaines de ses femmes étaient enivrées puis étranglées pour l’accompagner dans l’autre monde…


Robert Powell : Notre dilemme

La méditation est donc un processus de « perception pure » sans autre identification à ce qui est perçu, sans aucun désir d’y changer quoi que ce soit. On ne fait que constater l’agitation de l’esprit et refuser d’être entraîné dans le fossé de « l’individualité ». Ce refus n’est pas un acte de volonté, mais une manifestation spontanée, dans un état d’attention dépouillée et totale, où l’esprit résiste aux nombreux pièges qui pourraient le leurrer.


Aimé Michel : Le crépuscule du matin

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On souffre toujours, on meurt toujours seul. Tout se partage, sauf la douleur. L’être le plus tendre et le plus aimé ne peut, quand vous souffrez, que se pencher sur vous et se tordre les mains. Tout son amour ne vous soulage de rien. Et parce que c’est là un état de violence contraire à notre condition et la douleur un désordre, tout patient est à la fois un peu moins et un peu plus qu’un homme, un peu moins par la privation qu’il endure, un peu plus par tout ce qu’il découvre en lui-même d’inconnu en se débattant. L’homme bien portant est un prisonnier paresseux qui rêve sur sa paillasse, ignorant qu’il est en prison. Mais que la prison prenne feu et le paresseux va pour la première fois frapper de son front et palper de ses mains le mur enfin découvert, à la recherche d’une issue.


Philippe Camby : Jean Biès: dialogue avec des chercheurs d'absolu

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Même dans l’éventualité de la disparition d’une religion, l’on n’a pas de droit d’oublier que la dimension initiatique ne périt point, ni ne le peut. Prises dans leur acception symbolique, la crucifixion et la résurrection, par exemple, sont de tout temps, de tous lieux, et concernent à la fois macrocosme et microcosme. On ne doit pas oublier non plus que le logos subsiste éternellement par-delà dogmes et rites, comme le fil traversant les perles du collier.


Jean Chevalier : Les multiples visages du judaïsme à travers deux penseurs

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En montrant l’implacable déroulement d’un génocide, « Holocauste » a bouleversé la sensibilité de l’Occident, comme si le brutal spectacle d’un crime immense et collectif réveillait ses consciences assoupies dans l’oubli. Des familles unies, paisibles, laborieuses d’un côté ; de l’autre, des monstres glacés, traversés parfois d’un sentiment humain, vite réprimé, et conduisant leur entreprise sinistre et systématique jusqu’à la « solution finale ». Tant de haine ou d’indifférence, en face de tant d’innocence et de douleur ! On était ému : plus jamais cela ! Mais a-t-on compris ?


Raymond Ruyer : L'Immortalité est inutile : avoir vécu suffit

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Je crois qu’il est vain de penser à une survie, à une immortalité personnelle sous quelque forme que ce soit. Je ne finis pas de m’étonner que tant d’hommes, et tant de civilisations, appellent « espérance », la croyance en une survie personnelle, alors qu’ils devraient parler plutôt du cauchemar que promet une telle croyance. Cauchemar, le Scheol des Hébreux, d’où une sorcière, éventuellement, peut vous tirer, d’où elle peut vous faire monter pour quelques instants…