La sagesse antique se montrait plus clairvoyante que nos philosophes et nos hommes de science matérialiste. De temps immémorial, elle nous a enseigné que Dieu, l’Etre pur, est unité, mais que sa manifestation dans l’univers et l’homme apparaît comme dualité et trinité. Elle nous enseigna donc la dualité des pôles opposés en notre nature même, en précisant que notre moi conscient n’est que la réflexion inférieure dans le cerveau d’une Réalité plus intime, plus profonde, de nous-même, L’Esprit, l’Etincelle divine en nous.
La sagesse et la science poursuivent le même but, dit-on souvent. Elles recherchent la Vérité. Oui mais ce n’est pas la même Vérité! Entre la sagesse et la science, il y a d’abord une différence de niveau dans la connaissance : il y a ensuite une différence d’instrument utilisé pour atteindre à cette connaissance.
Il n’y a pas un homme sur terre qui puisse, sans être de mauvaise foi, nier que l’altruisme est supérieur à l’égoïsme et que ceux qui visent dans tous leurs actes le bien-être de la collectivité sont dignes d’admiration. Mais pratiquement, quelle somme d’égoïsme demeure encore dans le monde!
A notre époque de décomposition sociale, où les cadres moraux et religieux qui maintenaient les hommes sont fortement ébranlés, sinon même détruits, ce fond secret et vaseux des individus remonte à la surface et déborde au dehors dans les mœurs, les tendances et les goûts avoués du public. C’est ce dont témoignent à suffisance — sans même parler des guerres et autres catastrophes publiques qui en dérivent — l’immoralité générale de notre temps, l’augmentation inquiétante de la criminalité, et la vogue croissante d’une certaine littérature qui est comme le reflet de toute cette pourriture sociale.
Est-il certain que nos activités mentales soient ainsi, toujours et nécessairement, inspirées par un désir ou un sentiment égoïste ? L’homme serait-il donc incapable d’oubli de soi-même et d’une pensée sincère de désintéressement personnel ? Nos conceptions philosophiques et religieuses sont-elles nécessairement aussi le produit de ces causes subjectives, désir ou crainte, du « moi » ? Sont-elles ces constructions factices d’un mental toujours avide ? N’apparaissent-elles pas, plutôt et depuis les premiers âges, comme les intuitions naïves, vagues encore, et toutes approximatives et symboliques d’une vision directe de l’univers où nous vivons, vision que le mental primitif des hommes s’est efforcé de traduire en des formules le plus souvent puériles ?
Pour suggérer la notion de l’effacement du moi en tant que représentation distincte (la cessation de la réflexion, pour parler comme Lavelle) on peut imaginer des spectateurs assistant à la projection d’un film dont les passionnantes péripéties suscitent un intérêt qui, à aucun moment, ne fléchit.
La connaissance véritable consiste à voir les choses correctement, à penser aux choses correctement, à saisir les choses correctement, à contempler les choses correctement, et, par dessus tout, à posséder des choses une « intuition » juste.
C’est l’amour qui crée la vie. La vie ne peut se suffire à elle-même sans l’amour. Ma conviction intime est que l’atmosphère suffocante de haine et de crainte des temps présents résulte de la disparition de l’esprit d’amour et de bonté et de l’absence de fraternité universelle. Il n’est pas besoin de dire que cette atmosphère suffocante résulte de la non-réalisation de la vérité que la communauté humaine est un réseau complexe et vaste de dépendance mutuelle.
Il n’y a pas de processus progressif se réalisant pas à pas. Il y a une brusque rupture, un plongeon direct dans le vide. Nous devons dépasser l’intellect, déclara-t-il, en l’ayant utilisé au maximum de ses possibilités. L’intellect nous conduira au précipice, où nous devons sauter dans le vide.
Pour un esprit capable d’une exacte appréciation du présent, il n’y a pas de futur. En d’autres termes, une connaissance pénétrante, une connaissance qui réalise une complète transparence du présent, enveloppe implicitement une considération du futur. On peut dire encore que, psychologiquement, le futur n’est que le présent profond; qu’il se laisse saisir non comme une chose à venir mais comme une chose actuelle, ou plus exactement intemporelle, dans les profondeurs du présent. Cela ne signifie pas que la connaissance exhaustive et objective d’un état de conscience présent puisse nous livrer le détail des évènements à venir, mais il nous révèle le sens intérieur, le résultat spirituel, le résultat en valeur de ces évènements, résultat qui est indépendant des formes qu’ils peuvent prendre dans l’espace et dans le temps.
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