Pierre d'Angkor : La science et le mystère de l'homme

S’il est un fait pourtant dont la constatation est univer­selle, c’est l’existence en chaque être humain d’une dualité opposée de tendances, comme s’il y avait réellement en chacun deux natures différentes, étroitement associées, mais orientées dans des directions contraires : d’une part donc des tendances centripètes, poussant chaque homme vers la satisfaction de soi-même, de ses instincts, de ses appétits, de ses désirs égoïstes, et, d’autre part, des tendances plus affinées, centrifuges, nous aiguillant vers quelque chose qui dépasse l’homme et répond à des aspirations altruistes allant même chez les meilleurs d’entre-nous jusqu’à l’oubli de soi, l’esprit de dévouement et de sacrifice pour le bien d’autrui. Pour être les unes et les autres évoluées en chacun à des degrés très différents, ces deux tendances opposées n’en existent pas moins en tout homme normal.

Jacques de Marquette : Le monde et l'homme dans les religions

En gros, dès son début, le 2e millénaire avant notre ère avait vu se réaliser un premier commencement de syncrétis­me, dans une réduction parallèle de la multiplicité des dieux secondaires des Panthéons des peuples du Proche-Orient au rôle de sujets d’un Dieu suprême et universel. Ce Souverain de l’Univers s’accommodait avec une souveraineté débonnaire de la persistance des cultes de déités inférieures; mais dès le XIIe siècle avant Jésus-Christ, Moïse exigea un culte exclusif pour un Dieu Unique de l’Univers, rejetant les autres au rang de simples créatures. En même temps, les divers clergés avaient tendance à échanger leurs conceptions, celles en particulier sur la constitution septénaire de l’Uni­vers, ainsi que sur une hiérarchie de sept légions d’esprits célestes, ministres de Dieu dont ils réalisaient les intentions créatrices sur les sept plans fondamentaux du Cosmos et dont la classe des anges la plus proche des humains, guidait ceux-ci dans leurs efforts de fidélité aux intentions du Créateur.

Jacques De Marquette : Les divers aspects de dieu

Depuis le Polythéisme extrême qui porte les conceptions populaires des Hindous à décrire des centaines de milliers de Dieux, avec THALÈS s’écriant : « Tout (l’univers) est plein de Dieux ! », jusqu’au Bouddhisme enseignant que les hu­mains ont trop à faire pour réaliser leur salut pour se per­mettre de perdre leur temps en divagations sur l’existence et la nature de Dieu, il y a une grande variété de nuances. Cependant, on peut en gros diviser en deux catégories l’en­semble des conceptions théologiques : 1° Celles des primitifs dont les formes variées relevant de l’animisme, du fétichis­me et du Totémisme, n’ont pas grand-chose qui soit prati­quement utilisable. 2° Les grandes formes religieuses con­temporaines qu’on peut diviser en trois groupes : Polythéis­me, Panthéisme, Monothéisme. Nous allons les examiner superficiellement.

Jacques De Marquette : Coup d’œil sur l'histoire des religions d'occident

Peu à peu dans les principales religions, en Égypte, en Syrie, en Mésopotamie, en Grèce, on vit émerger au-dessus de l’assemblée des Dieux-forces de la nature, puis des Dieux-in­carnations d’attributs, un Dieu suprême, de qui tous les au­tres procédaient, et sur lesquels il régnait en monarque sou­verain. C’était le dieu solaire des Égyptiens et son char, le dieu lunaire masculin des Chaldéens qu’Abraham, après son père Terach, devait adorer à Ur, dans son enfance. Probable­ment à la même époque, tandis que le Mahabharata et la Ramayana résumaient les légendes mystiques des Indiens, les Brahmanes dont la sagesse allait étonner les conquérants Persans et Macédoniens, élevaient au-dessus de Brahma, Vishnou et Shiva, ces trois personnes de leur Trimourti…

Annick de Souzenelle : Le principe féminin dans la Bible

L’archétype de l’Intelligence dans la Tradi­tion biblique est appelée « Mère divine ». L’intelligence est accouchement perpétuel à soi-même. Nous lui avons donné un organe mâle pour pénétrer les événements. Ce sont les événements qui, porteurs de la Sagesse – appelée « Père divin » – nous pénètrent, nous brisent à nos champs de conscience périmés et font jaillir en nous la lumière nouvelle riche des ténèbres qui viennent d’être épousées.

Pierre D'Angkor : Jésus et Judaïsme

De vieilles traditions juives reproduites dans les écrits talmudiques, antidatent d’un siècle l’existence historique de Jésus. Elles le font naître sous Alexandre Jeannée et le montrent, durant sa jeunesse, obligé de fuir, avec son Maître Juif, Ben Perachiah, les persécutions édictées par ce monar­que contre les initiés. Il dut en conséquence, nous assurent-elles, se réfugier en Égypte, à Alexandrie, où il étudia et travailla. D’autre part, les historiens juifs du 1er siècle, Philon-le-Juif et Flavius Josèphe, qui ne nous parlent pas de Jésus de Nazareth, nous renseignent abon­damment sur les milieux juifs, mystiques et éclectiques de ce temps (Esséniens de Palestine et thérapeutes d’Égypte), dont l’importance fut grande à cette époque et dont les rapprochements avec l’Église primitive – qui finit d’ailleurs par les absorber – sont tels que la question de Jésus essénien, ou Réformateur de l’Essenisme, s’est souvent posée à la critique…

Dominique Dussaussoy : Le désordre traditionnel

C’est bien là ce que réalisent les sciences traditionnelles : elles reposent sur une tradition antique et inchangée qui n’a pas besoin d’être démontrée pour être tenue pour vraie. Elles affirment leur valeur comme se situant au-delà de toute vicissitude historique, au-delà du temps et de l’espace. Si elles se proclament immuables, ce ne peut être qu’à sous-entendre dans leurs principes l’inter­vention du divin. On sait, par exemple que les opérations alchimiques sont dans un premier temps purement chi­miques jusqu’au moment où l’esprit intervient, c’est-à-dire jusqu’au moment où l’on cesse d’opérer sur le plan scientifique pour passer au plan métaphysique. De même, l’astrologie traditionnelle réfute toute exigence démons­trative puisqu’elle repose sur le postulat hermétique de l’union du microcosme humain au macrocosme.

Solange De Mailly-Nesle : Astrologie/science: chiens de faïence

L’astrologie est avant tout science de l’âme, science de l’être humain, et s’appuie sur le fait que l’image de l’homme est symbole à part entière ; elle ne se réduit pas à des concepts, des définitions, de longues chaînes de raison, car elle ne peut être sai­sie que par l’homme lui-même, l’homme de chair et de sang. Si elle se sert comme support de principes ou de corps physiques tels que les signes ou les planètes, elle ne les voit pas comme « objets » de démonstration, mais comme références de sens, d’abord collectif puis individuel. La plupart des personnes qui prennent rendez-vous avec un astrologue viennent quérir une assurance sur le destin, alors que l’événement extérieur n’a d’importance que dans la mesure où il nous renvoie à nous-mêmes, à la saisie de nous-mêmes dans notre rela­tion avec l’universel.

Dominique Dussaussoy : L'énergie des esclaves

Jusqu’au XIXe siècle, il faut plusieurs semaines aux navi­res pour traverser l’océan. Les voiliers affectés à la traite son vieux, sales et lents. Ils restent parfois encalminés dans la torpeur intense des mers tropicales pendant des jours, subissent des tempêtes aux approches des côtes américaines. Enchaînés dans les soutes fétides, les hom­mes souffrent de la chaleur, de la soif, de la faim et meurent dans des proportions effroyables. Vendus sur leur terre, par leurs propres frères, sans espoir de retour, ignorants parfois du sort qui les attend, ils n’ont em­porté d’Afrique que leurs souvenirs et leurs chants. Et, pour vivifier leurs souvenirs, pour apaiser l’esprit de ceux qui meurent et pourrissent à leur côté, pour se donner à eux-mêmes la force de ne pas crever, ils chantent.

Dominique Dussaussoy : Musique et psychosomatique

Selon Altschuler, le stimulus sonore parvient simultanément au thalamus et au cortex, entre lesquels existe un mécanisme d’aller et retour (effet de balance). Cette liaison directe avec les centres thalamiques permet de comprendre pourquoi il est possible d’entrer en contact avec des patients qui ont rompu le contact verbal au cours d’un épisode confu­sionnel, hallucinatoire, dépressif ou autistique. Leur cor­tex ne réagit plus aux stimuli habituels : il semble être court-circuité au profit du thalamus qui devient le cen­tre principal de perception à partir duquel, indirecte­ment, le cortex peut être stimulé, permettant au patient de sortir de son isolement.