Les objets cylindriques ou en forme de parallélépipèdes rectangles sont aérodynamiquement médiocres. Le cas de la sphère — en artillerie, le boulet a été remplacé par l’obus ! — est franchement mauvais, mais celui du cube est le pire de tous. C’est un véritable défi à l’aérodynamique, dont il bafoue toutes les règles. Un défi qui a pourtant été jeté, car il paraît bien établi — et nous avions eu jadis la stupeur de nous en rendre compte — que des « soucoupes volantes » cubiques, ou peu s’en faut, ont été observées.
Catégorie : Fouéré René
Écrire sur Krishnamurti
Krishnamurti ne donne pas un enseignement « à comprendre intellectuellement » comme nous comprenons généralement les choses. Il doit être intensément senti et vécu. C’est cela qui est suprêmement important. J’expose ce que l’enseignement de Krishnamurti suggère dans des transformations récentes de ma conscience et ma sensibilité et ce, sans aucune prétention.
René Fouéré : Krishnamurti, L'homme et sa pensée
En dépit de tous ses efforts vers une condition immuable, l’individu s’interroge avec angoisse. Cette chose immortelle qu’il désire, est-ce sa conscience banale ? Hélas ! Si fortement qu’il la veuille corseter, elle n’est que fluctuations. De plus le sommeil, la syncope lui imposent des éclipses évidentes. Il va chercher quelque chose d’invariable au-delà de ces mouvements incessants et de ces interruptions. Alors il imagine — ou plutôt on imagine pour lui — un noyau permanent et abstrait, une âme substantielle, dont la conscience vulgaire est l’expression intermittente. Et, avec l’âme, voici Dieu et ses interprètes infaillibles, les crédos et l’exploitation religieuse; tout cela est entretenu par la soif de l’immortalité individuelle. Voici la foi et la haine du doute, du doute qui crée le sentiment que le moi est un assemblage mal fait, incohérent et précaire. L’individu mécanisé s’endort dans son rêve de survie statique et de permanence…
René Fouéré : Parapsychologie et Soucoupes Volantes
Le précepte socratique, « Connais-toi toi-même », reste le guide le plus sur de ceux qui veulent savoir ce qu’ils font, pourquoi ils le font, et ne pas suivre des chemins d’illusion – ces chemins fussent-ils immémoriaux -, en s’imaginant qu’ils y rencontreront une vérité dont ils seront, à la face du monde, les proclamateurs.
La recherche qui se veut digne de ce nom doit être désintéressée. Elle doit tendre à la découverte de ce qui est et non à l’affirmation de ce qu’on voudrait qui fût. Elle est inséparable d’une certaine forme d’humilité.
René Fouéré : Lucidité, analyse et jugement
Il nous faut inlassablement mettre en question cette mosaïque d’opinions reçues, tous les éléments de cette verrière colorée qui nous dérobe la lumière blanche, la lumière directe de l’expérience. Une telle mise en question ne peut être opérée que par un individu qui s’est « idéologiquement » détaché du milieu, qui a consenti à la solitude perplexe de sa propre pensée. La connaissance de soi, nous dit Krishnamurti, ne passe pas par « l’introspection » (Sur le sens donné par Krishnamurti au terme « introspection », des réserves s’imposent que nous préciserons plus loin.): en essayant d’analyser sur le vif un sentiment qu’on éprouve, on le détruit.
René Fouéré : Indications sur mon chemeniment et l'enseignement de Krishnamurti
Par sa base, l’enseignement de Krishnamurti repose, en effet, sur un art de découvrir ces propositions, ces « théorèmes » psychologiques, et d’en établir solidement, au jugement de tout observateur de soi honnête, lucide et attentif, la réalité ; sur une mise en lumière impitoyable et irrécusable de la structure et de l’inévitable fonctionnement de notre esprit au niveau de conscience qui est celui de l’immense majorité des êtres humains. Dans ces conditions, il n’est absolument pas concevable qu’un individu intelligent, s’observant honnêtement, puisse, dans son for intérieur, entrer en conflit avec un tel enseignement une fois qu’il en a bien compris la véritable nature. Cela reviendrait pour lui à entrer en conflit avec lui-même, à renier sa propre transparence.
René Fouéré : De la prise de conscience partielle à la prise de conscience totale ou le chemin de la libération
L’action de la prise de conscience est, comme je l’ai déjà dit, un phénomène psychologique naturel qu’on observe, dans la vie courante, lorsqu’on découvre soudainement et perçoit très clairement qu’une conduite particulière est, de façon indiscutable et flagrante, foncièrement et irrémédiablement inapte à produire l’effet, le résultat qu’on en attendait et en vue duquel on l’avait adoptée. Cette perception entraîne une chute, un retrait instantanés de l’énergie et de l’attention qui se trouvaient jusque-là investies dans la mise en œuvre et l’entretien de cette conduite.
René Fouéré : Une parenthèse métaphysique
Quelque chose est là, éternellement là, caché sous le manteau des apparences, et qui est l’être même, la substance de l’être et l’essence de tout. Cette essence est là depuis toujours. Un « toujours » qu’elle a inventé, de même que l’espace, cette autre illusion de la fragmentation apparente de l’être. Mais ni le temps ni l’espace, qui sont ses fabrications engrenées, ne peuvent menacer son essentiel, son immuable « être-là ».
René Fouéré : « Etre » ou « être » pour « faire »
Comme si, incertain d’être là, inquiet de soi, on voulait se rassurer en se donnant la certitude de sa propre présence au monde. Comme si l’on voulait sortir de soi-même, en quelque sorte, pour se donner le spectacle, matériel ou psychologique, de sa propre existence effective. Ou encore comme si l’on voulait se trouver en mesure de dégager de sa propre conscience un observateur qui, de l’extérieur, se ferait le témoin de soi. En fait, ce témoin extérieur ne serait qu’une illusion de témoin. Car il devrait faire encore partie de la conscience s’interrogeant sur l’existence d’elle-même, sur la réalité de son être. S’il en était autrement, elle ne pourrait, en effet, avoir un accès intime à la conscience dudit témoin, elle ne pourrait entrer en lui.
René Fouéré : Prise de conscience résolutoire plénitude de l'énergie et perte de la conscience distinctive, oppositionnelle de soi
Les contradictions internes s’étant évaporées au feu de la prise de conscience résolutoire, l’énergie individuelle, jusque-là divisée en fractions rivales, se trouve dès lors totalement rassemblée, atteignant ainsi son plus haut niveau, s’élevant à une intensité qui efface toute conscience distinctive, oppositionnelle de soi. On pourrait dire que la conscience sent, perçoit ou agit tellement, si parfaitement, si pleinement, qu’elle ne « se » sent plus [1]; ne se perçoit plus, en tant que foyer spécifique de ce qu’elle éprouve ou de ce qu’elle fait — et faire, c’est encore éprouver ! Elle perd conscience de sentir ou d’agir, elle est la sensation ou l’action mêmes, sans se préoccuper d’en discerner, d’en identifier le siège.