De la physique à l'homme, entretien avec Basarab Nicolescu

Un des grands mystères de la physique actuelle est le passage de la physique quantique à la physique classique. Comme si le véritable mystère est notre monde, et non le monde quantique qui a une cohérence totale, théorique et expérimentale. Et lors du passage au niveau microphysique, on ne comprend pas, d’où sort la séparabilité, d’où sortent toutes les caractéristiques de ce monde. Comment se fait-il, par exemple, qu’on peut avoir dans le monde quantique une multiplicité de valeurs possible dune certaine observable physique, comme l’énergie par exemple, mais quand on passe au niveau macrophysique, un seul état, ou une seule valeur, se manifeste; c’est la réduction du paquet d’ondes, comme on dit. Comment s’opère cette réduction? Comment passe-t-on d’un monde non-séparable à un monde séparable? Comment se fait-il qu’en partant d’un monde, où coexistent des aspects mutuellement exclusifs, on aboutit à un monde, où ces aspects ne coexistent pas?

René Nelli : Le destin

Dès que, par la force des choses, l’homme et la femme se libèrent quelque peu de leur égotisme — c’est généralement dans l’amour, — l’harmonie qui s’établit entre ce qu’ils éprouvent l’un pour l’autre et les événements imprévisibles qui ne dépendent pas d’eux se met à devenir signifiante : signes et intersignes foisonnent. On dirait que tout le réel est devenu pour eux subjectif.

Michel Paty : Physique et Philosophie

La totalité insécable est la condition à l’origine de l’univers, on peut bien le dire. Maintenant ce qui se passe, c’est que dés qu’on focalise notre pensée sur une partie de cet univers à ce moment là on a découplé cette totalité insécable, donc on a changé les conditions initiales qui deviennent celles qu’on a choisi en choisissant cette portion de l’univers même si elle est très grande. Donc je crois qu’à la limite c’est plus un principe métaphysique qu’un principe de physique…

André DUMAS : Parapsychologie : Quelques tentatives d’explications

A mon avis, ce qui transforme, c’est l’élément psychique. C’est lui qui invente, qui crée, qui modifie les éléments et là nous trouvons tout le problème du mimétisme, l’étude des mutations, le problème de l’énergie de la vie, de son développement coordonné qui fait que les mutations dont on a dit qu’elles étaient la cause de l’évolution, ne se font jamais toutes seules.

Parapsychologie : Psychokinésie et Communications avec les morts ? Par André Dumas

Il serait dangereux de vouloir, avec des messages venus de l’au-delà, créer des systèmes philosophiques, car les messages sont relatifs à l’époque et au pays où vivaient ceux qui les donnent et qui ont gardé l’empreinte des enseignements qu’ils ont reçus dans leur jeunesse. Ce sont des reflets du monde terrestre qui signifient que le monde de l’au-delà est encore proche de nous et possède la même mentalité que nous. Les messages de ce genre n’ont aucune valeur révélatrice philosophique, les vivants pouvant en dire autant, même parfois mieux.

André Dumas : Parapsychologie : La « Connaissance extrasensorielle »

On est donc en présence d’un phénomène inverse de celui fonctionnant dans la connaissance sensorielle normale, dans laquelle des vibrations du monde extérieur frappent nos sens matériels, nous permettent de percevoir réellement quelque chose qui se transforme dans notre système cérébral en image, son, etc., dont nous prenons conscience. Inversement dans la connaissance supranormale, l’image se forme avant qu’il y ait passage par les sens, image qu’on est seul à percevoir.

Konrad Lorenz : Les grandes étapes de ma carrière scientifique

Cinq étapes marquent mon histoire scientifique. J’ai abordé la théorie de l’évolution grâce au livre de Bölsche et de Selma Lagerlöf ; j’ai appliqué la méthode comparative au comportement avec l’aide d’Hochstetter, je me suis lancé dans l’éthologie, poussé par Bülher, tandis que le violoniste du quatuor d’Heidelberg me permettait d’aller plus avant dans la découverte de Kant ; puis je découvris la science des névroses par l’intermédiaire de la psychiatrie. Dans ma quatre-vingt unième année j’achève un ouvrage : La Destruction de l’humanité et ce que l’on pourrait faire pour l’éviter. Il constitue la somme de ces cinq étapes.

Gabriel Monod-Herzen : Sri Aurobindo

Sri Aurobindo, par sa vie et son œuvre, est un lien, d’une part entre l’Inde et l’Europe moderne, et de l’autre entre la tradition indienne immémoriale des voies menant au Yoga — union de notre conscience avec son Principe — et les conditions de la vie actuelle pour qu’elle conduise à un avenir d’harmonie et d’unité.

Henri Hartung : Ramana Maharshi

Un jeune hindou, d’une très modeste famille, vivant à l’extrême sud de son immense pays. Fin du dix-neuvième siècle. Naissance en 1879. Aucune formation particulière autre que celle dispensée par les professeurs de l’école locale. Dix-sept ans. Une expérience fulgurante suscitée par la crainte de la mort. Un appel intérieur : se rendre sur le mont sacré d’Arunachala. Un quart de siècle de silence dans les grottes naturelles de cette montagne. Puis, une durée un peu plus prolongée au milieu de quelques modestes maisons situées à ses pieds. Mort physique juste au milieu du vingtième siècle. Quelques très rares récits. Aucune connaissance des langues étrangères, à part quelques rudiments d’anglais. Aucune étude particulière sur les grandes Traditions orientales. Encore moins, si je puis ainsi écrire, sur les religions lointaines, comme le christianisme. Jamais une initiative « publicitaire » afin de se faire connaître. D’ailleurs, connaître Qui? et pourquoi? Existence vide du moindre événement extérieur, retirée de la société dans une région retirée du monde, sans la moindre « activité », la plus petite « création » de quoi que ce soit.

Henri Hartung : Karlfried Graf Durckheim

Formé par des maîtres zen lors de son séjour au Japon, Dürckheim a transmis à de nombreux Occidentaux, particulièrement Allemands, Français et Hollandais, la méthode Zazen. C’est là son irremplaçable contribution à l’éveil spirituel contemporain. Mais, d’abord, qu’est-ce que le ZaZen? Za signifie s’asseoir. Za-Zen, c’est la méditation assise du Zen. Pour le maître Dogen-Zenji, l’assise est l’essence même du Zen : « seulement » s’asseoir… mais en étant strictement attentif à sa posture, à sa respiration et à ses pensées. Justement pour dépasser celles-ci et retrouver l’état d’esprit originel de la « pensée sans pensées », le vide, point de rencontre entre l’homme et l’Absolu. Selon une autre formule de Dürckheim, « le but de la méditation Za-Zen est la grande expérience appelée Satori. Elle est l’état de l’homme parvenu jusqu’à l’ETRE, retourné à l’ETRE, libéré à la vie par l’ETRE ». Aussi, toutes les indications données par Dürckheim peuvent-elles se résumer à deux aspects : d’une part, méditer régulièrement, avec une posture juste et un contrôle précis de sa respiration afin d’autre part d’éprouver, d’abord, la transcendance immanente en se fondant dans l’ETRE et de devenir conforme, ensuite, à Celui-ci. RIEN que cela, mais justement TOUT cela.