[…] le nirvâna n’est pas du domaine des sens, il ne peut être connu de quelque façon que ce soit, car, disent les bouddhistes, il est du domaine de l’inconnaissance ; de la même façon, ils assurent que l’homme est sans âme, sans rien de permanent en lui, mais qu’il doit s’efforcer d’échapper à la transmigration ; or, puisque, de toute évidence, ce n’est pas le corps qui renaît et qu’il n’y a pas d’âme immortelle, comment comprendre ? Justement, rétorquent les théologiens de l’un et l’autre Chemins, il n’y a rien à comprendre…
Catégorie : Traditions
Djime Momar Gueye : L'islam et la tolérance
C’est le lieu de dire que beaucoup de cœurs honnêtes ignorent l’attitude tolérante de l’Islam et ne connaissent souvent à cet égard l’Islam d’autre visage que celui de la guerre sainte : la Djihâd. La Djihâd n’est pas selon la loi religieuse le droit ou l’obligation de soumettre à l’Islam par la guerre. C’est le droit et l’obligation, chaque fois que cela est nécessaire et possible de secourir toute communauté islamique qui voit entraver par des moyens brutaux le libre exercice de son culte et la vie selon sa foi. Mais cette loi n’a pas toujours été rigoureusement respectée. Des conquêtes ont été faites au nom de l’Islam dans des circonstances qui n’étaient pas toujours celles que prévoit la loi.
Taïkan Jyoji : Le koan une parole-parabole pour l'adepte zen
Comment s’y prendre pour accéder à soi-même ? Avoir la Vue juste, la vue qui permet de voir avec l’œil de l’esprit n’est pas une petite affaire. Voir dans sa véritable nature signifie vivre cette nature, dépouillée de tout le fatras d’idées, de conceptions, de théories, de conjectures, de fausses croyances. Celui qui cherche avec sa tête, seule partie qui fonctionne encore un peu chez l’individu de cette fin de siècle, s’efforce de résoudre toutes les questions avec l’intellect. Mais quoi que l’on pense, on ne trouve pas, car l’éveil, si on veut le saisir, nous échappe. Il nous échappe également si on ne veut pas le saisir.
Rokaya Boubakeur : Aperçu sur le soufisme musulman
Peu importe le résultat pour le soufisme; ce qui compte c’est la lumière qui illumine un cœur ivre de Dieu, la sincérité de l’élan vers Lui. Le paradis et l’enfer que le commun des mortels considère comme une équitable rétribution, une récompense pour les justes et une sanction pour les pécheurs, le soufi les tient pour un bas commerce échangiste, indigne de Dieu, du croyant sincère et du véritable amour. Tout calcul doit être banni, à ses yeux, dans les rapports de l’homme avec Dieu ; la vraie dévotion ne consiste pas à multiplier les « actions rentables », à se livrer à « d’intelligents investissements » pour accéder au paradis qui n’a aucun rapport avec les transactions, la spéculation boursière. C’est être fou que de matérialiser l’immatériel et d’aimer pour mériter.
Antoine Verleye, capucin : Le catholicisme et l'idée de la tolérance
Chaque époque a eu ses thèmes préférés. Si des générations antérieures se sont passionnées pour la rédemption par l’initiation aux mystères, comme c’était le cas au début de l’ère chrétienne, pour l’unification et l’expansion de la chrétienté — thème dominant le Moyen âge — pour le principe des nationalités, pour la liberté, pour le progrès technique et le bien-être généralisé, dont les temps modernes se sont faits les avocats enthousiastes, l’on peut dire qu’une des préoccupations saillantes de l’humanité contemporaine consiste dans le problème de la tolérance, lié lui-même au thème de la Paix.
Julien Tondriau : Les philosophies chinoises
A l’origine existait le terrifiant géant Pan-Kou. Il créa le ciel et la terre en les dissociant « comme on sépare le jaune de l’œuf du blanc », disent les textes. Laborieuse fut sa création, puisqu’elle dura dix huit mille ans, encore était-elle incomplète à son décès. Lorsqu’il mourut, son squelette en s’écroulant forma les montagnes de Chine, sa chair les plaines, ses larmes les grands fleuves, sa graisse la mer de Chine et, ajoutent les Célestes qui savent être caustiques même à leurs dépens, sa vermine devint le peuple chinois
le swami Ananyananda : Le Védantisme
Le Védanta est la religion éternelle de l’Inde. On le désigne généralement sous le nom d’hindouisme, mais cette expression n’est pas adéquate. Les termes « hindous » et « hindouisme » nous ont été donnés par des étrangers et ils nous sont restés. La religion principale de l’Inde devrait être simplement désignée par les termes de « védantisme » ou religion védique. Les hindous doivent être considérés comme les disciples de la religion et de la philosophie des Védas. Ceux-ci peuvent être considérés comme la plus ancienne littérature religieuse de l’Inde. Les Védas ont été transmis oralement de génération en génération. Pour les hindous l’autorité des Védas est suprême. Le terme védanta signifie la fois la fin et l’essence des Védas.
Pierre Rambach : La symbolique des gestes bouddhiques
Dans les rites tant hindous que bouddhistes, l’exécution de mudra, accompagnée de la récitation de mantra, va jouer un rôle essentiel sur la voie, pour les uns de la réintégration, pour les autres de l’Eveil. Avec l’apparition et le développement du Tantrayana, de ce « troisième tour de la Roue de la Loi », ces sept mudra, qui contiennent et résument la doctrine du Bouddha historique, seront complétées par une dizaine d’autres et un grand nombre de variantes, pour transmettre l’enseignement secret de Vairocana dont le Sakyamuni n’était qu’une manifestation terrestre.
Annie Garnier : Noël dans toutes les traditions
Hérode, lui, n’est pas ravi de l’arrivée d’un nouveau roi, lui qui est seigneur et maitre de notre monde intérieur actuel, ainsi que du monde extérieur. Hérode, c’est le représentant du monde conventionnel, des pouvoirs qui émanent de la vie sociale, avec toutes ses valeurs matérielles et le faux bien-être qu’elles impliquent et qui nous lie, sans cesse davantage. Toute nouvelle tendance naissante, ainsi la spiritualité qui s’éveille en nous, la « Naissance de l’Enfant d’or », est une menace mortelle pour le règne d’Hérode, car cette tendance se consolidera et deviendra reine. Et Hérode perdra son sceptre, c’est-à-dire perdra tout ce qui fait le plaisir d’un homme profane et qui ne nous intéresse déjà plus au fur et à mesure de notre évolution intérieure.
Swami Avyaktananda : Les idées sociales de Swami Vivekananda
La grande tradition de l’Age d’Or inspira Swâmi Vivekânanda qui voulait rétablir le Satya Yuga sur un niveau plus élevé en Inde et dans le monde. Sa théorie et sa philosophie de l’histoire sont fondées sur la tradition du Satya Yuga, et il a demandé spécialement à l’Inde moderne de ne pas perdre de vue les objectifs du Satya Yuga. Nous vivons, de par le monde, l’ère des gens ordinaires et Swami Vivekananda a imaginé une civilisation védique dans laquelle une égalité spirituelle et sociale pourrait être réalisée.