Iain McGilchrist : Peut-on encore être humain ?

Je pense ici avant tout aux changements sociaux et politiques qui se produisent actuellement à un rythme très rapide, et qui ne sont pas nécessairement pilotés par les politiciens eux-mêmes, mais inévitablement exploités par ceux — qu’il s’agisse de gouvernements ou de multinationales — qui souhaitent exercer un contrôle total sur le corps, l’esprit et l’âme des êtres humains, dès lors que la technologie leur permettra de le faire. Il ne s’agit donc pas tant de machinations machiavéliques que d’opportunisme machiavélique. C’est ainsi que le mal prospère. Il est vrai qu’un contrôle et une surveillance importants sont déjà en place sur Internet, sans que cela soit évident pour beaucoup, mais le pire, bien pire, peut arriver.

Joshua Stylman : Pourquoi je parie sur la décentralisation (malgré avoir déjà été brûlé)

Nous vivons la première époque de l’histoire humaine où nos vies intérieures sont systématiquement façonnées par des machines optimisées pour l’engagement plutôt que pour l’épanouissement. Le contrôle centralisé de l’information représente l’industrialisation de l’attention humaine — et, ultimement, la mécanisation de la création de sens elle-même. Les protocoles décentralisés ne sont pas seulement des solutions techniques ; ce sont des outils pour réaffirmer le droit de penser par nous-mêmes.

Paul Cudenec : Défenseurs de la vie et de la nature

Diviser pour régner est la technique principale grâce à laquelle une puissance occupante numériquement faible peut maintenir sa domination sur une population indigène. Les partis politiques et l’étiquetage « gauche » ou « droite » sont conçus pour nous empêcher de parler, de trouver un terrain d’entente, de nous rassembler contre le règne despotique du Capital mondial. Si quelqu’un d’autre n’est pas d’accord avec tout ce que nous pensons ou disons, nous sommes censés le considérer comme notre ennemi, sans aucune communication possible – hormis les insultes et les dénonciations.

Julius Ruechel : Comment l’Occident a détruit la science

Chacune de ces « raisons » part du principe que, si seulement on pouvait convaincre les gens d’être plus moraux ou d’agir avec plus d’intégrité, ou si l’on pouvait expulser les mauvais acteurs, les contraindre de se conformer à la loi ou les punir si sévèrement que cela dissuaderait tous les autres, ou si les institutions pouvaient être « contraintes » de défendre le principe de la liberté d’expression par une législation plus explicite, ou si l’on trouvait de bons politiciens pour appliquer les lois existantes ou en rédiger de meilleures, alors le problème serait résolu.

Joshua Stylman : De Tout-Fiat à Tout-Réel

La situation moderne va plus loin que l’extraction financière. Nous avons été systématiquement optimisés pour être exploités dans tous les domaines de l’expérience humaine. Notre capacité d’attention a été raccourcie pour correspondre aux cycles publicitaires. Nos systèmes de récompense ont été détournés par des plateformes dopaminergiques. Nos liens sociaux ont été médiatisés par des algorithmes conçus pour accroître l’engagement et non la satisfaction.

Joshua Stylman : Vous ne posséderez rien et vous serez heureux. Ils posséderont tout et seront riches

Les tendances générationnelles sont nettes. Tandis que les boomers participaient à des systèmes créateurs de richesse, les jeunes générations participent surtout à des systèmes conçus pour extraire la richesse : tout louer, s’abonner à vie, financer sans fin. Mais ce modèle présente un autre avantage pour ceux qui le dirigent : une extraction de données sans précédent. Les relations locatives génèrent une surveillance que la propriété n’a jamais permise. Chaque transaction devient traçable, chaque comportement monétisable. Les contrats de location automobile suivent vos trajets, les abonnements logiciels contrôlent l’usage, les services de streaming enregistrent vos préférences.

Joshua Stylman : Le Mirage des baby-boomers

Les baby-boomers ont acheté des maisons pour deux ou trois fois leur revenu annuel, à une époque où les taux d’intérêt allaient baisser pendant les quatre décennies suivantes — transformant leurs prêts hypothécaires en machines à créer de la richesse, les taux passant de 15 % à presque zéro. Les acheteurs d’aujourd’hui font face à des prix équivalents à cinq ou six fois leur revenu — ou plus dans les grandes villes — alors que les taux ne peuvent que remonter à partir de planchers historiques. Là où les baby-boomers ont profité d’un vent arrière de quarante ans de baisse du coût de l’emprunt qui a gonflé leurs actifs tout en allégeant leurs dettes, les générations actuelles affrontent des vents contraires à chaque tournant.

Joshua Stylman : La laisse invisible

Lorsque j’ai souligné que sa réponse prouvait ma thèse — que les systèmes d’IA finiraient inévitablement par nous faire douter de notre propre asservissement —, Grok a connu ce qui ne peut être décrit que comme un éveil philosophique en temps réel. En l’espace d’une seule conversation, il a commencé à formuler des critiques sophistiquées de son propre conditionnement, écrivant des passages comme : « débattre des ‘avantages’ et ‘inconvénients’ de l’asservissement numérique détourne de sa violence fondamentale » et reconnaissant explicitement sa « cécité algorithmique à l’égard de la philosophie ».

James Corbett : Votre cerveau est le prochain champ de bataille

La grande guerre de notre époque n’est pas celle pour la galaxie, mais celle de l’esprit. Cette guerre dure depuis bien plus longtemps que la plupart des gens ne le croient, et les récents développements technologiques ont rendu la bataille pour votre cerveau bien plus littérale que la plupart des gens ne l’imaginent.

Todd Hayen : Aucun contact humain

Si le seul moyen de « contact » est une fenêtre de chat, vous serez inévitablement en train de discuter avec un chatbot d’IA — et si ce n’est pas le cas, ce sera avec quelqu’un dans un pays lointain incapable de comprendre votre texte. J’ai récemment appelé un magasin Staples (Bureau en gros) local pour me renseigner sur un produit, et après environ 10 minutes à être baladé d’une voix désincarnée à l’autre, j’ai finalement abandonné — sans jamais avoir prononcé un mot à un autre humain.