Traduction libre. Le titre est de 3e Millénaire Extrait de How Shall I Live My Life ? On Liberating the Earth from Civilization, édité par Derrick Jensen, PM Press, 2008. (En juillet 2000, Derrick Jensen a réalisé un long entretien décousu avec Abram, au Nouveau-Mexique. L’entretien devait être publié dans The Sun plus tard cette même […]
Étiquette : Modernité
Ioan Culiano : Éros — magie et manipulation des masses
(Revue 3e Millénaire. Ancienne série. No 18. Janvier/Février 1985) C’est en analysant l’imaginaire et la théorie de la magie à la Renaissance que l’on peut comprendre les sciences de cette époque (médecine, alchimie, mnémotechnique) . La magie apparaît alors comme un ancêtre à un phénomène que nous croyons récent, la psychologie des masses et par […]
L'écologie de la perception. Entretien avec David Abram
Dans cette interview, l’écologiste culturel et philosophe David Abram parle de l’animisme, du pouvoir et de la puissance du monde vivant. En ces temps d’instabilité écologique et sociétale, il nous invite à nous rappeler de notre participation inhérente à la chair collective et incarnée de la Terre. Le changement climatique est la simple conséquence de […]
Daryush Shayegan : Le réel est toujours ailleurs
La Tour de Babel devient une réalité non seulement en ce qui concerne les langues — encore que là aussi nous ayons des problèmes quasi insolubles — mais les mentalités. Délire religieux, obsession révolutionnaire, émancipation des femmes, régression vers des utopies de plus en plus fumistes, guerre des étoiles, résurgence des croyances obsolètes, se côtoient les uns les autres dans un kaléidoscope d’opinions, de croyances, et de visions du monde où personne ne sait de quoi il parle, ni quelles sont les prémisses qui fondent tel discours politique plutôt que tel autre. Alors que les souhaits et les espoirs renvoient aux croyances les plus émotivement chargées d’antiques traditions, les structures conceptuelles aptes à les articuler restent celles-là les rejetons les plus tardifs et les plus monstrueux d’une modernité incomprise. L’entre-deux devient en quelque sorte la norme de la vie ; on essaie de comprendre, d’analyser, mais à force d’expliquer les détails et les motivations coupables de part et d’autre, on rate l’essentiel ; à savoir les ruptures historiques qui ont fait de l’Occident un bastion de la modernité et des autres civilisations du monde de grands monuments du passé.
le Dalaï Lama : "La connaissance ne peut ignorer la science"
Le bouddhisme a une perception de la réalité du monde qui nous entoure toute différente des hommes de science, des rationalistes. Les choses, les êtres, ont à nos yeux une existence apparente qui nous empêche d’accéder à la connaissance ultime. Prenez cette table. Si l’on cherche à connaître réellement l’objet désigné — la table elle-même — c’est impossible. Si je démonte la table, si j’analyse les qualités de la matière table, si je la décompose, je ne trouverai jamais le tout qu’est la table. En fait, nous faisons, directement en nous, la distinction entre le Tout et les éléments du Tout, de telle sorte que chaque chose nous apparaît comme étant un Tout ou l’élément d’un Tout. En réalité cela n’est pas. Cela ne veut pas dire que la table n’existe pas. Nous l’utilisons bien, nous la fabriquons. Ce mode d’existence-là est conventionnel.
Jean Markale : Un druidisme actuel est-il possible ?
Dieu — peu importe le nom ou le sexe qu’on lui donne — est gênant. C’est la raison pour laquelle on l’enferme dans des sanctuaires. C’est la raison pour laquelle on a établi la distinction entre la vie religieuse et la vie profane. Il faut bien dire que Dieu est devenu gênant parce qu’on s’en est servi abondamment pour lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit, pour opprimer tant et plus au nom du Ciel. Toutes les Eglises, toutes les religions institutionnalisées portent, dans ce domaine, une responsabilité accablante. Mais le fait est là : on a coupé l’être humain en deux, et il ne s’en est pas remis.
L'aventure humaine s'inscrit dans un Grand Dessein : Lanza Del Vasto et la non-violence
Je n’allais pas du tout en Inde pour chercher la spiritualité. J’avais retrouvé non sans peine ma propre religion et ma propre tradition. J’allais aux Indes pour y chercher très paradoxalement la solution de notre problème d’Occidentaux. Notre problème essentiel est celui de la guerre et de la paix. Si nous ne le résolvons pas, tous ceux que nous résoudrons, et nous qui les aurons résolus, seront emportés par la prochaine guerre. Je ne trouvais pas de réponse, en Occident, ni à l’Église ni dans les philosophies, moins encore dans les politiques. Donc je vis Gandhi. Je l’ai interrogé, j’ai trouvé en lui ce que je cherchais. J’avais quelque impression que la guerre ne tombait pas du ciel comme un bolide, qu’elle était liée avec l’espèce de paix que nous vivons, et qui la rend inévitable. Gandhi m’a indiqué tout cet ensemble, et ce que j’ai pris de lui, c’est l’unité de vie que j’ai tâché de rapporter à la maison.