Le but du vivant est moins l’évolution que la diversité. Dans notre vie quotidienne une part de la diversité réside dans la perpétuelle mouvance des langages. Chaque société possède ses marginaux, ses minorités agissantes. Presque toujours en opposition avec la majorité, elles inventent des mots, des langages pour se reconnaître, s’affirmer, exister. Souvent leur action est forte, elle influence l’ensemble social et peu à peu amène une nouvelle société. Ces mots et ces langages deviennent communs, ils sont prêts à entrer dans les dictionnaires. Tout est mûr pour la naissance de nouvelles minorités, de nouveaux marginaux. Ainsi va la vie sans cesse renouvelée, sans cesse différente. Sinon, il n’y aurait que sclérose et mort.
Étiquette : langage
A l'écoute de soi pour comprendre l'univers. Un entretien avec le docteur Tomatis
Il est difficile de définir l’écoute pour plusieurs raisons. D’abord, sous prétexte que l’on a des oreilles, tout le monde croit pouvoir écouter. Pour une meilleure définition, il faut distinguer «entendre», qui est quelque chose de passif, et «écouter», qui prend une autre dynamique d’activité dans laquelle est impliquée la volonté. Écouter, c’est «tendre» l’oreille volontairement; entendre, c’est se laisser inonder de sons, tout en pouvant éventuellement penser à autre chose. Se prendre à écouter, c’est tendre tout son corps vers l’autre…
Roger Farney : Quelques considérations sur le Langage, l’Art et la Pensée
Mais la pensée ne se divise pas, ses éléments ne s’évanouissent pas; ils concourent tous à son évolution continue et se consultent encore en se mêlant pour se féconder mutuellement. Or les concepts accumulés ne se reconnaîtraient pas sans la mémoire, et la mémoire ne les retient que par le mot qui offre son symbole à l’idée à laquelle il permet de survivre. Le mathématicien qui pense en dehors de la réalité apparente et qui dénude les concepts à mesure qu’il les rationalise, économise son effort en un langage concentré que le philosophe essaye d’imiter, sans pouvoir éviter les définitions que la précision risque au contraire de prolonger au delà du champ permis à l’entendement. Il lui faudra pourtant les emporter avec lui avant de s’engager dans une méditation préparée, où les mots s’élargiront progressivement pour libérer la pensée pure dont ils auront été les auxiliaires nécessaires.
Hélène Foglio : La dimension spirituelle du langage
L’instrument le plus prestigieux qui distingue l’homme de tout le reste de la création est incontestablement le langage. Certes, les animaux ne sont pas dépourvus de signaux acoustiques, mais à leur niveau les informations émises et reçues demeurent toujours très rudimentaires en regard du code verbal humain descriptif et symbolique, qui traduit des pensées et des sentiments d’une extrême complexité. Par lui, l’être humain structure son ego, exprime sa spécificité individuelle, découvre l’autre, et s’il pénètre le mystère du verbe, il parvient même à saisir la raison profonde de son être-au-monde.
Gabriel Monod-Herzen : Communication et engagement
Vous avez passé votre vie à vous fabriquer une personnalité à laquelle vous tenez beaucoup, d’autant plus que vous avez bien réussi. Vous n’admettez pas qu’on y touche. C’est encore la superstition de l’âge et de l’expérience acquise. C’est faux ! Tout le monde est éperdument jeune. On est à n’importe quel âge en position de pouvoir changer. Si nous croyons que nos habitudes, nos souvenirs sont nous-mêmes, nous allons devenir de plus en plus rigides. La moindre observation, la moindre des choses… Regardez les disputes entre automobilistes !
Jacques de Backer : Conscience, Langage, Vérité
Il m’a paru intéressant d’établir une relation entre la parole et la conscience, car on peut penser qu’il y a coïncidence entre le « champ » de la conscience et la parole comme expression de la pensée. En fait, si « l’être conscient » est aussi un pensé, la parole sera, pour une part nécessairement, l’expression du pensé de la conscience.