Dominique Casterman : Robert Linssen, Un penseur de notre temps à l’intersection des sciences et de la spiritualité

Les aspects visibles et invisibles de l’univers sont une totalité une. Il n’y a aucune dualité radicale entre ce que nous définissons conventionnellement comme étant de l’ordre du physique, du psychique et du spirituel. C’est la tendance exclusivement analytique du mental qui découpe, par le moyen de la pensée fonctionnant en mode dualiste, cette totalité une en entités séparées. Dans les faits bruts, il n’y a pas d’esprit qui soit opposé à la matière, pas de dedans qui soit opposé au dehors, en bref il n’y a pas de cloisons étanches car tout est solidaire de tout.

Michel Random : La réalité et la grande mutation

Avons-nous les justes questions et les vraies réponses pour que quelque chose change, pour que la « Mutation », la grande mutation, ne soit pas un leurre ? On peut le croire, l’imaginer, l’espérer. Ce ne sera pas si facile. L’homme n’a pas besoin de changement, mais de profit, il n’a pas besoin de vérité, mais de pouvoir. Il n’a pas envie de faire des efforts, il veut des recettes. Pour qu’une mutation s’opère, il faut autre chose que des changements de points de vue culturels, il faut que rien ne soit plus comme avant, — ou plutôt que tout redevienne comme avant, quand la Connaissance n’était pas encore perdue, quand l’homme fils de la terre était aussi un fils du ciel.

Maurice Lambilliotte : L'Homme en mutation - Évolution et Mutation

La mutation autour et au delà du mental que nous entrevoyons ici, ne s’inscrit donc pas nécessairement dans le sens d’un appauvrissement de l’homme, ni dans celui d’une ablation de ses facultés, mais bien dans celui d’une libération à l’égard de la tyrannie de nos constructions mentales et de leur prétention à une connaissance ou à une situation de nous qui leur est interdite, en raison même de leur processus de dualisation. Libération, intérieure cela va sans dire à l’égard aussi de notions comme celles d’espace et de temps, qui ne sont non plus que de simples projections mentales au départ d’une connaissance sensorielle, sans autre valeur que celle d’un reflet, d’une équation mouvante avec un immédiat, effacé presque aussitôt qu’apparu.

Nouvelles voies d'accès à la connaissance : Une interview de Raymond Abellio

Il existe un «progrès» indéfini des sciences, c’est un fait. Il est lié à l’avancement continu des mathématiques, lui-même en rapport avec la montée du pouvoir d’abstraction qui semble bien caractériser le fonctionnement du cerveau humain. Mais, une fois cette constatation faite, il ne faut pas en oublier une seconde, moins apparente. C’est que, conjointement, ce qu’on appelle la «désoccultation» de la Tradition (on devrait dire plutôt sa compréhension, sa re-création vécue) ne peut qu’avancer du même pas, ou, plus exactement, que nous arrivons à un moment de l’histoire où ces deux mouvements vont s’appuyer l’un sur l’autre comme les deux affluents dont je viens de parler.

René Fouéré : Mutation intérieure

J’ai été sans cesse intrigué par la vie et, par conséquent, depuis toujours j’ai été à la recherche du sens qu’elle pouvait avoir, même si j’ai été entouré de gens qui avaient la conviction de le connaitre et le désir de me l’apprendre, de me le communiquer. L’humanité a pu, depuis des siècles, faire des progrès techniques remarquables, mais ses éléments individuels sont restés agressifs et, dans l’ensemble, douloureux.