Je ne suis ni mortel ni immortel, ni démon, ni chanteur céleste, ni génie gardien des trésors, ni spectre malfaisant; je ne suis ni homme, ni femme, ni eunuque : je suis Shiva qui est en lui-même la Lumière par excellence.
Étiquette : Non-dualité
Shankaracharya : L'enseignement méthodique de connaissance du Soi
Lorsque le Soi (en tant que jîvâtmâ ou être conscient) le pénètre tout entier, le corps se meut (avec l’apparence d’une activité spontanée), de même qu’une bûche enflammée (se confond avec le feu). Dès que le Soi le quitte, le corps est (inactif) comme une bûche et ainsi le Soi apparaît comme étant distinct du corps (qui alors se situe exclusivement dans la sphère objective des autres êtres conscients de l’état de veille).
Jean Klein : Être sans qualification

La première pensée est celle du « je ». Elle est sans objet, et si nous dirigeons notre attention sur elle, elle se résorbe immédiatement dans une lucidité silencieuse, ce qui signifie être, sans qualification, absolument non-duelle. Ce je est ce que nous sommes. Il est suprême sujet et absolument non saisissable, il n’est ni une image, ni un objet. La différence entre le sujet suprême conscience et l’objet est seulement apparente, elle est due à la dualité : percipient-perçu. Ce que nous croyons être, l’extension dans un espace-temps, le monde, les objets ne sont rien d’autre que des expressions, des prolongements de ce « je » ultime.
Jean Gontier : Connaissance et croyances
L’appréhension par la vision d’une certaine forme donne naissance à des images qui vont être désignées chacune par un mot : sapin, chêne, bouleau, par exemple. Mais le concept d’arbre n’a aucune existence en dehors du mental qui l’a conçu. On ne peut voir, toucher, mesurer un arbre, mais seulement l’élément sensoriel, qui, avec d’autres similaires, a donné naissance au concept d’arbre. Enfin, de la même manière, l’intellect, à partir des concepts issus des premiers phénomènes sensoriels, en élabore d’autres de plus en plus généralisateurs. Après le concept d’arbre, on passe à celui de végétal, à côté de ceux de minéral, d’animal, de liquide ou de gaz. A un niveau d’abstraction encore plus grand, on arrive au concept d’être vivant, à l’opposé d’être inanimé et en dernier lieu, de généralisation en généralisation, on parvient au concept d’élément universel qui suivant les temps et les civilisations aura un vocable différent. En sens inverse, à partir de cette source commune, on reconstruit logiquement tous les systèmes métaphysiques et cosmogoniques.
Wei Wu Wei : Illusion et servitude

Le fait de reconnaître que la « libération » ne peut pas exister comme telle parce qu’elle n’est qu’un concept de « la libération de ce que déjà je suis », et ainsi ne peut être quelque chose ni à acquérir ni à perdre, devrait être le seul sens valable de « libération », un sens qui donnerait à la conscience la possibilité de s’ouvrir immédiatement à sa véritable identité.
Wei Wu Wei : L'Innommable

Comment l’illusion se produit-elle ? Chaque `geste’ a lieu maintenant, chaque `endroit’ est ici, chaque `objet’ est ceci, de tels faits évidents, les concepts conditionnés de la spatialité-temporelle produisent l’illusion de `mouvement’, de la `durée’, et du `changement’. Lorsque nous nous éveillons des rêves (dans le sommeil) nous ne croyons plus à ce que nous avons rêvé, il en est de même quand nous nous éveillons du songe `vécu’.
connaitre votre terrain : Débutez

Habituellement, nous dressons « un opposé » au conditionnement qui nous choque : coléreux, nous nous efforçons de devenir paisibles, nous engageant ainsi dans un autre conditionnement, ou bien encore, nous avons recours à diverses évasions. Grâce à de tels procédés, nous sommes contraints de parcourir éternellement le même cercle vicieux. Il ne nous reste donc plus qu’une attitude de pure observation, qui nous permettra de connaître notre terrain en question, de saisir sur le vif les activités de notre corps, de notre psychisme, les démarches de notre pensée, nos motivations.
Wei Wu Wei : Voie directe

La traduction ‘voie’ a été trouvée peu satisfaisante, parce que les textes révèlent la vérité fondamentale qu’aucun déplacement n’est nécessaire pour atteindre un ‘chez-soi’ qu’aucun voyageur n’a jamais quitté.
Patrick Lebail : Lumière de la Brihad-Aranyaka-Upanishad: Lumière et libération
Certains rêves de grande paix baignent dans une béatitude inexprimable, laquelle subsiste quelquefois alors que les formes du rêve proprement dit se sont effacées. Dans cet état, le rêveur ne participe à nulle fantaisie onirique; il vit intensément une satisfaction. Yâjnavalkya y voit la « jonction » avec le sommeil profond qui vient l’effacer.
Maitre Yin de la passe
On connaît l’épisode légendaire de Lao-tseu migrant en Occident, et de son interception par l’officier Yin-hi qui, ayant perçu l’émanation d’un Sage, lui demanda d’écrire le Tao-te-king avant de franchir la Passe du silence. Riche de symboles, l’événement soulève en outre une question : qui était ce « Gardien de la Passe » ? Sage lui-même, ou fonctionnaire perspicace ? Maître ou comparse ?