À Première vue, contrairement au symbolisme du feu ou du serpent, celui de l’épée paraît simple et de peu d’envergure : signification guerrière, séparatrice, diaïrétique, axiale. Cependant, replacé dans une théorie générale de la circulation des Énergies, et grâce à l’apport de la tradition judaïque et chrétienne, ce symbole révèle une grande richesse et une utilité indubitable. L’épée représente la quaternité cohérente, orientée, flamboyante et opérative ; elle complète tout naturellement nos trois études précédentes.
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Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Serpent
Le serpent est en rapport avec les cinq éléments (terre, eau, air, feu et éther), avec l’ombre et la lumière, la lune et le soleil, le cercle, l’hélice et la spirale, l’homme et la femme, avec les forces telluriques et célestes, la vie, la mort et la renaissance, la magie et la gnose, avec les nombres 2, 3, 7, 8, 12, 43, 55, 72, etc. D’innombrables traditions et exégèses en font le support de valeurs multiples, au point qu’on peut se demander s’il n’est pas LE symbole primordial, fondamental, mystérieusement lié à la nature même de l’homme, à la structure de sa pensée et de sa vision du monde. En tout cas, pour ne pas redire ce qui a été si abondamment exposé, nous allons tenter de montrer que ces valeurs multiples font partie d’un champ homogène, et qu’on peut les ramener à des lignes de force simples et claires, voire à un seul principe d’explication.
Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Miroir
De nombreuses significations, disparates et même contradictoires, sont traditionnellement rattachées au thème du miroir. Pour y mettre un peu d’ordre, un seul moyen, qui n’a guère été utilisé jusqu’ici : établir la métaphysique du miroir. Il s’agit essentiellement de cette clef ontologique que constitue le passage du UN au DEUX, principe du déploiement des nombres, et arcane de la Vie divine comme de la Création. La Vie divine, en effet, selon ce que nous apprennent la spéculation et l’expérience théologiques, est polarité, échange, amour. Son expression chrétienne est la notion de Couple éternel Dieu-Père et Dieu-Fils : le Fils étant l’image, l’icône, le miroir, l’Alter Ego du Père, sur tous les plans. « Qui m’a vu (tel que Je suis) a vu le Père », dit le Christ…
Yves-Albert Dauge : Les clefs des symboles : Le Feu
Élément particulièrement fascinant, le Feu n’a cessé d’inspirer les poètes, les psychologues, les théologiens, les mystiques, les gnostiques, les philosophes, comme symbole de l’Énergie une et multiple, de la vie et de l’action divines, de l’essence de l’homme, et des processus de transmutation. Ne pouvant tout dire sur un sujet aussi vaste, nous avons organisé notre réflexion sur les rapports entre Feu cosmique, Feu divin et Feu humain, pour une prise de conscience de l’unité du dynamisme universel.
Michel Random : Le pouvoir des symboles

Le pouvoir des symboles tient à leur disposition géométrique qui anime à son tour un champ de forces physiques, psychiques et spirituelles. Tout symbole a un pouvoir d’incarnation (la Manifestation), de mouvement (la dynamique des forces opposées) de Révélation ultime (la centralité). Il situe l’espace-temps sous ses trois aspects, continu (la forme et la mesure), discontinu (l’aspect vibratoire-l’amour) éternel : l’essence-être. Le rapport de chaque être à l’égard du symbole situe le plan le plus élevé de cet être. Sa compréhension dépend de son propre accès spirituel, de ces identifications psychiques, de ses interdits religieux. Tout symbole fonctionne comme un amplificateur de ses propres possibilités. Ainsi la fonction sociale, religieuse ou magique même du symbole est une interaction constante et particulière du symbole lui-même avec chaque être particulier.
Jean Markale : L'alchimie dans l'épopée occidentale

Car l’essentiel se trouve là : avant d’être opérative, l’Alchimie est un mode de pensée, une véritable structure mentale, une remise en cause de la logique aristotélicienne, une sorte de science paralogique ou plutôt hétérologique. Or il apparaît bien que le système de pensée des Celtes ait été lui aussi hétérologique. L’Alchimie met en relief la « mystérieuse et profonde unité » de la nature, de l’homme et du divin. La pensée celtique n’envisage pas l’être humain autrement que participant pleinement à la nature et à la divinité. L’Alchimie prétend agir en même temps sur le corps et sur l’esprit, sur l’inanimé et sur l’animé, en niant la différence que la pensée classique établit entre ces deux notions. Les Celtes ont toujours refusé le fossé entre nature et culture, entre corps et âme, insistant sur le fait que l’esprit ne s’incarne pas, mais se matérialise, ce qui n’est pas la même chose…
Éloi Leclerc : Les clartés de la nuit

Cette signification cosmique et religieuse de la nuit nous introduit dans la dimension proprement psychique du symbole. Il est aisé de voir, en effet, que, sous le symbole maternel et nourricier de la nuit, l’âme a affaire à ses propres profondeurs nocturnes, celles de son inconscient et celles de son mystère total. L’homme se regarde et se retrouve dans l’image qu’il se fait de la nuit et de ses clartés. De ses clarté surtout. Elles sont un miroir…
Jean Markale : Bréviaire noirs pour les temps

Alors, que faire ? Devenir végétarien ? Un certain Adolf Hitler l’était, et cela n’a pas donné les résultats escomptés par certains théoriciens naturistes qui prétendent que le végétarisme rend pacifique. Manger de tout ? Illusion, pure illusion : il faut se rendre à l’évidence que nous devons manger avant tout ce qui est spécifique au pays où nous vivons. Cela rentre parfaitement dans le cadre de la lutte pour le droit à la différence. Il ne faut se laisser imposer par personne sa façon de manger, au même titre que sa façon de penser ou de faire l’amour. Il y a eu assez de tyrans pour nous enseigner « le bon choix ». Comme si quelque roitelet qui se prend pour un empereur du monde pouvait, sans arrière-pensée de domination, enseigner un quelconque « bon choix » ?. Le choix, il est en nous, comme le Graal. Il suffit de le réveiller s’il s’est endormi. Notre époque est celle de la fuite devant les responsabilités. C’est rassurant de ne pas être responsable, c’est rassurant d’être conseillé par un personnage qui joue le rôle d’un père. Soyons adultes, que Diable… Le monde crève sous des puérilités que même des enfants désavoueraient.
Edouard Finn : La dame à la licorne
La licorne a donc acquis d’abord une réputation terrible à la suite d’une erreur de traduction et à leur tour les pères de l’église assimileraient à la licorne tout ce qui résiste à l’enseignement du Christ. Certains écrits patristiques font de la licorne le symbole du monothéisme austère des juifs (uni-corne) tandis que d’autres voient dans notre animal fabuleux le diable lui-même. Avec le pape Grégoire le Grand, la licorne allait, si j’ose dire, redorer son blason. En effet, bien qu’assimilant la licorne au prince des ténèbres, Grégoire, dans un long traité théologique, ravale Saül de Tarse au rang de licorne durant la partie de sa vie où il persécuta les chrétiens ; une fois devenu l’apôtre Paul, cette « furie » s’est assagie et Grégoire conclut : « Dieu a placé sa confiance dans cette licorne. » Plus tard saint Ambroise, avec des réserves et saint Augustin plus franchement allaient réhabiliter la licorne en en faisant un symbole d’unité de la foi.
Jean Markale : La fontaine magique

C’est dire l’importance de la source dans le nemeton. Il s’agit d’un point où convergent toutes les forces du monde et de l’Autre Monde. Là, le prêtre ou le mage, en tous cas celui qui sait s’emparer de ces forces, peut connaître tous les secrets de la vie et de la mort et agir sur le déroulement des événements. Les trois éléments, Ciel, Terre et Eau, qui sont les seuls éléments permanents, seront alors transformés provisoirement, d’une façon toute transitoire, en ce qu’on a coutume de nommer le quatrième élément, le Feu, symbole de l’Esprit se manifestant et créant, l’un n’allant pas sans l’autre puisque toute création implique une incarnation et que toute manifestation requiert l’apparition d’un contraire grâce auquel l’être prend conscience de son existence.