Sans fin, l’Univers, fuyant l’unité fondamentale qui se trouve en lui, s’échafaude en organismes de plus en plus compliqués. Cependant, à chaque étape, se retrouve, transformée, sublimée peu à peu, l’éternelle inquiétude. La soif de l’Unité perdue, l’obscure soif de Dieu, embrase l’Univers. Certes, mille preuves physiques ne valent pas une seule intuition de l’âme. Ce désir, ce besoin d’Unité tourmentant la Création qui se connaît séparée, nous l’éprouvons au plus aigu de l’esprit.
Étiquette : Unité
Marcel Hennart : Nostalgie de l'Unité
On rencontre assez fréquemment la conception dualiste. Elle s’applique, d’ailleurs, aux notions les plus diverses qui soient notion du monde réel et du monde illusoire, notion de l’être et du non-être, notion de l’âme et du corps, notion de l’amour et de la raison, notion du bien et du mal… notions plus physiques, enfin. Il est curieux de voir combien ces notions sont anciennes et se retrouvent chez les peuples les plus dissemblables.
Marcel Hennart : La joie de l'unité
C’est le même souci constructif, la même recherche de l’Un qui a conduit le mental à ce qu’on appelle communément : le désir de l’ABSOLU. La connaissance des différentes beautés nous amène à la connaissance de l’essentielle Beauté ; la connaissance des différentes vérités nous amène à la connaissance de l’essentielle Vérité. Ainsi est possible pour le mental la connaissance de l’Être, muni des différentes perfections, dont nous ne connaissons que des pâles reflets.
Serge Young : Charles Morgan l'art et l'unité de l'esprit
Alors donc, il existe quelque chose en nous qui dialogue avec l’univers tout entier. Et notre solitude que nous croyons sans voix n’est qu’une solitude sans oreille. Quelque chose détient le secret que nous cherchons en vain. Et il suffit d’écouter, direz-vous ? Mais cela n’est pas si simple. La chair de l’homme a pris une importance extrême. L’homme est perdu dans cet univers des apparences qu’il a voulu à tout prix, concevoir et approfondir. L’homme qui se rue dans sa crainte d’être seul, les bras ouverts, dans sa soif d’étreindre les formes et les surfaces, alors que seule en lui quelque chose est là qui n’est séparé de rien ! La vie des aspects à laquelle il a donné crédit se boursouffle et l’entoure, le retient prisonnier sans parvenir à pénétrer en lui. Il est aveuglé par le temporel et le variable. Il se dispute avec des fantômes qui lui échappent. Il est semblable à celui qui, cherchant la porte de sa cellule, lui tournerait le dos et se heurterait en vain au mur opposé.
Swami Satyananda Sarasvati : Les vedas
Le terme de Véda signifie littéralement « connaissance révélée ». Il provient de la racine sanskrite Vid : connaître. Dans la tradition védique, la connaissance n’est pas seulement intellectuelle elle vient aussi à travers une expérience vécue. Le Yoga se réfère toujours à une connaissance qui est de deux ordres : connaissance directe, à travers les sens, le mental et les objets; connaissance indirecte qui vient du « dedans ». C’est ce qu’on appelle la connaissance intuitive.
Robert Linssen : Spiritualité antique et science moderne
Ainsi, selon les traditions anciennes, depuis qu’un univers est né, il y a cette sorte de réseau de mémoires qui s’accumulent de plus en plus, puisque rien n’est oublié, et finalement en nous et par nous, ce réseau de mémoires s’arroge définitivement le droit à l’existence et se croit un ego qui, d’après la notion fondamentale la plus élevée des mystiques et dans la vision des sages, n’est constitué que d’éléments impermanents, d’agrégats d’éléments, tandis que dans le cœur de l’Univers il y a cette Énergie Une, cette Unité Ultime qui est dans le cœur des choses et dans notre cœur. Ce n’est pas une abstraction, au contraire, c’est une réalité vivante qui peut être appréhendée par notre intuition la plus adéquate, et qui ne peut se traduire en parole ou en image.
Madeleine Groffier : Vers l'Unité
La Vie est une, et toute forme n’est qu’une condensation de l’Énergie unique. Toute différence entre les aspects innombrables que revêt cette Vie se réduit finalement comme nous le montre si clairement notre ami Ram Linssen en ses articles et ses causeries de vulgarisation — à une question de chiffres : un nombre plus ou moins élevé d’électrons dans la composition des atomes.
Gabriel Monod-Herzen : Opposistion, complémentarité & Unité
Nous n’existons que tant que notre conscience et notre corps sont unis et forment une unité. Par conséquent on ne peut pas chercher en dehors de cela. Ce qu’il faut, c’est rétablir l’unité d’une façon complète, faire le point entre l’expérience intérieure et l’expérience extérieure. Nous pouvons peut-être essayer de voir quels sont les parallèles à faire entre la culture de la conscience en Orient et les connaissances psychologiques, scientifiques que nous avons développées en Occident.
pir zadé vilayat inayat khan : Psychologie de la méditation dans le soufisme
On fait souvent, en religions comparées, une distinction, que je considère comme très superficielle, mais qu’il est tout de même bon de connaître, entre mystique naturelle et mystique surnaturelle. La mystique naturelle serait l’expérience d’une identité intrinsèque vécue sous forme d’une participation mystique. Qui dit transcendant dit « autre », car il y a toujours un peu d’altérité dans la transcendance. Ainsi, en l’absence de cet autre que soi-même, ou plutôt — car ce n’est pas un autre que soi-même — de cet élan qui nous fait transcender notre acte d’exister, nous nous renfermons dans la tour d’ivoire de cette conscience d’être. Et l’esseulement devient alors un isolement assez artificiel qui nous appauvrit.
Marie-Magdeleine Davy : L'homme et l'univers (microcosme et macrocosme)
Aujourd’hui, nous oublions volontiers l’intime rapport entre le microcosme et le macrocosme. Même si l’homme moderne est tenté de minimiser ce lien, il n’en reste pas moins essentiel. La pensée exposée au XIIe siècle par Honorius d’Autun demeure toujours valable. Dans son ouvrage Elucidarium, Honorius situe l’homme à la jointure du monde matériel et du monde spirituel. Ainsi l’homme est relié à l’univers par son corps et son âme, c’est-à-dire par son animation. Quant à l’esprit situé à la fine pointe de l’âme, il prend ailleurs ses racines ; il plonge dans le divin. A la fois terrestre et céleste, condamné au flux du temps, à la mort, mais immortel grâce à son image divine, l’homme échappe à la mortalité dans la mesure où cette image devient en lui éveillée et vivante.