Swami Satyananda Sarasvati : Les vedas

Le terme de Véda signifie littéralement « connaissance révélée ». Il provient de la racine sanskrite Vid : connaître. Dans la tradition védique, la connaissance n’est pas seulement intellectuelle elle vient aussi à travers une expérience vécue. Le Yoga se réfère toujours à une connaissance qui est de deux ordres : connaissance directe, à travers les sens, le mental et les objets; connaissance indirecte qui vient du « dedans ». C’est ce qu’on appelle la connaissance intuitive.

Robert Linssen : Spiritualité antique et science moderne

Ainsi, selon les traditions anciennes, depuis qu’un univers est né, il y a cette sorte de réseau de mémoires qui s’accumulent de plus en plus, puisque rien n’est oublié, et finalement en nous et par nous, ce réseau de mémoires s’arroge définitivement le droit à l’existence et se croit un ego qui, d’après la notion fondamentale la plus élevée des mystiques et dans la vision des sages, n’est constitué que d’éléments impermanents, d’agrégats d’éléments, tandis que dans le cœur de l’Univers il y a cette Énergie Une, cette Unité Ultime qui est dans le cœur des choses et dans notre cœur. Ce n’est pas une abstraction, au contraire, c’est une réalité vivante qui peut être appréhendée par notre intuition la plus adéquate, et qui ne peut se traduire en parole ou en image.

Madeleine Groffier : Vers l'Unité

La Vie est une, et toute forme n’est qu’une condensation de l’Énergie unique. Toute différence entre les aspects innombrables que revêt cette Vie se réduit finalement comme nous le montre si clairement notre ami Ram Linssen en ses articles et ses causeries de vulgarisation — à une question de chiffres : un nombre plus ou moins élevé d’électrons dans la composition des atomes.

Gabriel Monod-Herzen : Opposistion, complémentarité & Unité

Nous n’existons que tant que notre conscience et notre corps sont unis et forment une unité. Par conséquent on ne peut pas chercher en dehors de cela. Ce qu’il faut, c’est rétablir l’unité d’une façon complète, faire le point entre l’expérience intérieure et l’expérience extérieure. Nous pouvons peut-être essayer de voir quels sont les parallèles à faire entre la culture de la conscience en Orient et les connaissances psychologiques, scientifiques que nous avons développées en Occident.

pir zadé vilayat inayat khan : Psychologie de la méditation dans le soufisme

On fait souvent, en religions comparées, une distinction, que je considère comme très superficielle, mais qu’il est tout de même bon de connaître, entre mystique naturelle et mystique surnaturelle. La mystique naturelle serait l’expérience d’une identité intrinsèque vécue sous forme d’une participation mystique. Qui dit transcendant dit « autre », car il y a toujours un peu d’altérité dans la transcendance. Ainsi, en l’absence de cet autre que soi-même, ou plutôt — car ce n’est pas un autre que soi-même — de cet élan qui nous fait transcender notre acte d’exister, nous nous renfermons dans la tour d’ivoire de cette conscience d’être. Et l’esseulement devient alors un isolement assez artificiel qui nous appauvrit.

Marie-Magdeleine Davy : L'homme et l'univers (microcosme et macrocosme)

Aujourd’hui, nous oublions volontiers l’intime rapport entre le microcosme et le macrocosme. Même si l’homme moderne est tenté de minimiser ce lien, il n’en reste pas moins essentiel. La pensée exposée au XIIe siècle par Honorius d’Autun demeure toujours valable. Dans son ouvrage Elucidarium, Honorius situe l’homme à la jointure du monde matériel et du monde spirituel. Ainsi l’homme est relié à l’univers par son corps et son âme, c’est-à-dire par son animation. Quant à l’esprit situé à la fine pointe de l’âme, il prend ailleurs ses racines ; il plonge dans le divin. A la fois terrestre et céleste, condamné au flux du temps, à la mort, mais immortel grâce à son image divine, l’homme échappe à la mortalité dans la mesure où cette image devient en lui éveillée et vivante.

Patrick Lebail : Le temps et l’espérance

Vous êtes ici, sur votre chaise, en cet instant où vous jetez un regard sur vous-mêmes. Il est 21 heures. Votre passé est derrière vous : revivez votre arrivée en bas de l’escalier, sa montée, le passage du couloir, le moment où vous avez choisi votre chaise. Quant à votre futur immédiat, c’est moi-même qui m’en trouve chargé pour une heure. Vous voici donc posés entre votre futur et votre passé. Vous êtes « en situation » entre les temps révolus et les temps à venir, comme serait situé au milieu d’un élastique bien tendu le nœud que vous y auriez fait.

Jean Klein : Du désir à la joie sans objet

Il est important d’observer que tout désir tend vers un état de non-désir. L’objet convoité, ne l’est qu’en vue de l’état de contentement qu’il procure. Celui-ci, tout passager qu’il soit, est celui d’un non-désir total, suprême félicité, qui est la nature véritable de l’homme. Toute autre convoitise n’est qu’une compensation. Le contentement n’est pas dans l’objet, il est en nous.

Pierre d'Angkor : Religion et Civilisation mondiale

Il est difficile pour qui a reçu la formation Chrétienne et qui, depuis l’enfance, a été élevé dans la chaude atmosphère conformiste d’une famille de tradition catholique, de faire abstraction, ne fût-ce qu’un instant, des mille souvenirs et liens sentimentaux qui le rattachent par ses fibres les plus secrètes à sa foi ancestrale, pour envisager avec le calme et l’objectivité qui conviennent le problème qui se pose, et émettre un jugement qui ne soit pas influencé de façon inconsidérée par les habitudes de son esprit ou les entraînements de son cœur.