Jean-Louis Barrault : Le corps magnétique

| Catégories : Essais | Mots-clés : , ,

Ce qui a facilité « notre rapprochement » c’est la soli­tude dans laquelle me plonge la société des humains qui, subconsciemment sans doute, s’ingénie à tout casser et à dresser des barrières entre ce qui me semble être la Vraie Vie et moi. Quand, la suite de cette « grande casse » accomplie par la société, tant sur le plan de l’enseignement, que de l’éducation, des programmations politiques, des schismes religieux, eux aussi politiques, que sur la confusion qui jette le trouble entre la liberté et la licence, de l’exploitation marxiste, psychanalytique, anti-chrétienne, au détriment du vrai socialisme, de la vraie psychanalyse et de la vraie chrétienté, je me trouve entouré de ruines, mon corps, mon corps tout simple mais « complet » est là, qui me fait comprendre qu’à nous deux nous sommes capables de reconstruire « Le Temple ».


Alexander Ruperti : Le Symbolisme de l’univers

| Catégories : Ruperti Alexandre | Mots-clés : , , ,

Dans notre expérience de l’existence il y a deux éléments que l’on peut considérer comme les plus fondamentaux : la réalisation que tout change constamment mais que, derrière ce changement, on peut discerner un certain ordre, une périodicité, des lois structurales. Chaque existant est une réalité spatiale et temporelle ; c’est un tout différent de, mais lié à tous les autres tout et son existence a une certaine durée. Pendant ce temps – la vie de l’existant – ce qui est potentiel à la naissance cherche à s’actualiser aussi pleinement que possible. On peut donc déceler un certain processus, structuré sous forme de phases définies. Un cycle devient évident, qui structure le processus dont l’existant est une expression…


Vincent Bardet : L'état féerique

| Catégories : Bardet Vincent

La relation que chaque être humain entretient avec le merveilleux demeure une affaire hau­tement personnelle. Il y va du retour à l’ori­gine, toujours nouvelle écoute du chant de la source intime. Les astres, les vents et les nuages ont partie liée avec cette entreprise. L’enchantement nous fascine et nous façonne en nous donnant chance de réaliser notre humanité au plein sens d’animalité et de divinité que la danse implique.


Vincent Bardet : Paradise now

| Catégories : Bardet Vincent | Mots-clés : ,

Tous ceux qui l’ont vécue intimement peuvent témoigner du caractère illuminant de cette révo­lution-là, qui fut à peine une révolte – et par-dessus tout une performance. De cette traversée du paradis dramatisée sur fond d’abîme il me reste une certitude : la grande libération est toujours à faire ici et maintenant.


Le théâtre et le sacré entretien avec Wolfram Mehring

| Catégories : Entretien/Interview | Mots-clés : , ,

Si l’on veut accéder à une vie sacrée il nous faudra d’abord assumer celle qui nous emprisonne actuellement et la rendre consciente. Sinon nous risquons toujours de parler du sacré tout en conti­nuant à appartenir, sans le savoir, au profane. Tel qu’il se présente actuellement, le théâtre me paraît immobile, arrêté. Le foisonnement de formes différentes, cette agitation culturelle où chaque chose nouvelle vieillit aussitôt pour laisser place à la nouveauté du jour ne font que le confirmer. Le théâtre est soumis aux modes au lieu de traduire des changements de fond. On change sans cesse les meubles de place mais continue à habiter dans la même chambre. Au lieu de faire éclater les murs qui nous emprisonnent nous nous enfermons chaque jour davantage dans la sécurité d’une pensée utilitariste et pro­fane. Cette production théâtrale est en étroite relation avec la société qui la finance ; elle la sert consciemment ou inconsciemment. Elle veut influer sur le public, le convaincre ou simplement l’in­former. C’est un théâtre de la vulgarisa­tion, qu’elle soit politique, culturelle, esthétique ou métaphysique.



Jean Klein : Une observation non sélective

| Catégories : Entretien/Interview, Klein Jean | Mots-clés : , ,

Pédagogiquement parlant, je vous conseillerais d’observer ce qui est perçu : votre corps, vos sensations, votre émotivité, vos pensées, votre entourage, tout ce qui fait partie de la mani­festation ; vous verrez qu’en réalité, votre attention est distraite, partielle, meublée par la mémoire, par vos insécurités, vos peurs, vos anxiétés, etc. Cette constatation va aiguiser votre lucidité qui, par la suite, perdra son caractère volitif. Une fusion s’élaborera, à ce moment-là, entre l’observateur et l’observé. Si vous regardez avec plus d’acuité, un peu plus en pro­fondeur, vous vous apercevrez que l’objet de votre intérêt existait uniquement parce qu’il était maintenu, alimenté par le méditant. Lorsque celui-ci perd sa qualité, l’objet en question ne trouve plus d’argument pour subsister et meurt en quelque sorte. Seule la disparition du contrôleur permet donc une véritable transformation.


Docteur Jacques Vigne : Violence et sacré

| Catégories : Vigne Jacques | Mots-clés : , , , , , ,

Certes chez l’homme, il y a des pulsions comme chez l’animal. Mais ce qui fait que l’homme est homme, disait Aristote « c’est qu’il est plus apte à l’imitation. » (Poétique) Cette faculté d’imitation, Girard en fait un axe de sa pensée. Il l’appelle mimésis. Le singe en possède le germe, lui qui a la faculté précisément de « singer ». Mais c’est chez le petit de l’homme que le mimésis prend tout son développement. Quel appren­tissage culturel serait possible sans cette faculté ? Le bébé n’apprend-il pas déjà sa propre langue maternelle par imitation essentiellement ?


Jean-Gaston Bardet : Le symbole des symboles : le Tétragramme hébraïque

| Catégories : Bardet Jean-Gaston | Mots-clés : , ,

Nous connaissons, désormais, la structure du Tétragramme et comprenons que ce n’est pas un mot humain à deux bouts pouvant se lire linéairement. Ne le traduit-on pas : l’Éternel !… Il ne peut avoir ni commencement, ni fin. Il ne doit donc pas se lire linéairement, mais se spirer circulairement, d’un seul souffle. Il est, d’ailleurs, interdit, aux copistes patentés, de s’arrêter en le graphiquant.


Vaghaspati Mishra : Introduction au Sankhya

| Catégories : Traditions | Mots-clés : ,

Comment obtient-on cette perception du pur Purusha distinct de tout autre chose ? Réponse : Par la connais­sance discriminative du manifesté, du non-manifesté et du Connaisseur. La connaissance du manifesté précède celle du non-manifesté qui est sa cause. Tous deux étant subordonnés à un autre (principe), le Soi est connu comme étant cet autre.