Brian Fang : Pourquoi les mathématiques fonctionnent : la connexion entre l’esprit et la réalité

Brian Fang examine les nombreux cas où les mathématiques, développées sans motivation empirique, se sont révélées décrire précisément les schémas physiques de la nature. Pourquoi des primates évolués pour chasser et cueillir auraient-ils développé la capacité cognitive de dévoiler la structure mathématique sous-jacente du cosmos ? Il soutient que la réponse la plus plausible est que la nature est elle-même l’expression de structures de type mental également présentes directement dans l’intellect humain. L’introspection mathématique est donc une exploration des paysages mentaux sous-jacents du cosmos dans son ensemble.

Kevin Bass : L’absence de témoignages de courage moral dans la spiritualité moderne : comment nous méditons paisiblement sur nos tapis de yoga pendant que Rome brûle

La passion des sages et des saints a beaucoup en commun avec la méchanceté, ce qui rejoint la discussion sur Batman et le Joker. L’histoire des origines de Batman est celle d’un traumatisme, qu’il a sublimé de manière éthique pour devenir Batman. Le Joker a eu les mêmes origines, mais il a extériorisé sa douleur et est devenu un méchant dérangé. Batman et le Joker étaient tous deux des hommes d’une grande passion, cette passion prenant une forme différente : l’un héroïque, l’autre maléfique.

Richard W. Stevens : Un neurochirurgien montre pourquoi l’IA ne pourra jamais devenir humaine

L’esprit humain n’a pas besoin d’un cerveau entier. Les fonctions mentales supérieures ne sont pas clairement cartographiées dans le cerveau. Un cerveau divisé ne crée pas deux personnalités. Les jumeaux qui partagent leur corps et leur tissu cérébral sont deux personnes distinctes. La stimulation cérébrale et les crises d’épilepsie ne font pas de mathématiques. Les expériences de mort imminente confirment que l’esprit et la personnalité uniques survivent malgré un cerveau en état de mort cérébrale.

David E. Lloyd : La géométrie du monde : la forme comme expression du sentiment

David Lloyd nous invite à considérer la forme comme l’expression du sentiment, une notion selon laquelle le monde physique devient l’expression géométrique de l’émotion intérieure, portant en elle, ou plutôt reflétant dans ses motifs, les structures qualitatives du sentiment. Cet essai n’est pas un argument analytique, mais une invitation à imaginer la réalité d’une manière différente et plus riche, en s’inspirant métaphysiquement d’une forme d’idéalisme objectif.

Drew M Dalton : La réalité est maléfique

Une métaphysique qui répond à toute l’ampleur de la révolution thermodynamique doit reconnaître la fonction dissipative et destructrice qui se cache derrière la force « générative » qui semble à l’œuvre dans la réalité. Pour ce faire, il faut passer de la métaphysique classique optimiste du devenir à une métaphysique beaucoup plus pessimiste de la finitude absolue et de l’inéluctable dé-devenir (unbecoming) : une métaphysique qui revoit les êtres comme de simples rouages dissipatifs dans une machine destructrice.

Steven French : Briser la chaîne

Un élément crucial du formalisme de la mécanique quantique est un dispositif mathématique connu sous le nom de « fonction d’onde ». Celle-ci est généralement considérée comme représentant l’état d’un système donné — tel qu’un atome ou un électron — comme une superposition de tous ses états possibles. Prenons donc un électron et la propriété connue sous le nom de « spin ». Le spin se présente sous deux formes, appelées « up » (haut) et « down » (bas). Ainsi, lorsque nous utilisons la fonction d’onde pour représenter l’état de spin de notre électron lorsqu’il se déplace vers notre détecteur, il s’agit d’une superposition non classique du spin « up » et du spin « down ». Cependant, lorsque nous mesurons ce spin, le résultat est toujours l’un ou l’autre, soit « up », soit « down », jamais une superposition des deux. Comment expliquer la transition de cette superposition à un résultat définitif lorsque nous effectuons une mesure ?

John Torday : La membrane cellulaire comme « chaînon manquant » de l’évolution de la conscience

Bien que le professeur Torday soit d’accord avec Federico Faggin sur le fait que la mécanique quantique est essentielle à la conscience, il soutient que le rôle de la membrane cellulaire — qui sépare un organisme de son environnement — est essentiel à l’assimilation sélective ou au reflet des propriétés quantiques du cosmos dans la conscience différenciée de l’organisme. Cet essai est court, dense et peut être difficile à analyser. Mais il récompense largement l’effort du lecteur patient et déterminé. Les nombreuses références bibliographiques de l’essai offrent également un terrain riche pour des explorations ultérieures.

William Egginton : La conscience ne peut pas être téléversée

Téléverser des esprits dans des ordinateurs n’est pas seulement techniquement impossible — l’idée même repose sur une profonde méprise de la conscience et de notre place dans la réalité. C’est ce que soutient William Egginton, dont le livre récent explore les relations entre les philosophies de Kant, Heisenberg et Borges. Traçant un parallèle entre les esprits et les singularités de l’espace-temps à l’intérieur des trous noirs, il affirme que tenter de connaître de telles choses revient à vouloir aller au-delà des simples apparences vers la réalité en soi — un projet futile, selon lui. Et si les esprits ne peuvent pas être véritablement connus, ils ne peuvent certainement pas être copiés ni téléversés dans des ordinateurs. Des futuristes comme Ray Kurzweil et Dmitry Itskov, qui visent l’immortalité cybernétique, courent après un mirage métaphysique.

Brandon Keim : Comment les animaux comprennent-ils la mort

Comment les animaux comprennent-ils la mort ? C’est la question qui anime ce récit. Un ami m’a raconté que son chien avait vu son plus proche compagnon canin se faire écraser ; depuis, le chien devient inconsolable et agité chaque fois qu’ils passent devant la rue où cela s’est produit. Quelqu’un que je suis sur les réseaux sociaux a soutenu qu’il est éthiquement acceptable de tuer des animaux parce qu’ils ne savent pas ce qu’est la mort. J’ai lu le témoignage d’une primatologue qui dirige un sanctuaire pour animaux au Costa Rica ; chaque année, une guenon qu’elle avait sauvée lui présente son nouveau bébé, mais une année lui a apporté un bébé mort. Peut-être espérait-elle qu’un humain qui l’avait aidée autrefois pourrait l’aider à nouveau. Pourtant, la primatologue ne pouvait rien faire, et après plusieurs heures, la mère singe, semblant admettre sa défaite, s’est mise à hurler.

David P. Barash : Même les vers ressentent la douleur

Qui ressent le plus de douleur, une personne ou un chat ? Un chat ou un cafard ? On suppose largement que l’intelligence animale et la capacité de ressentir la douleur sont corrélées positivement, les animaux les plus intelligents étant plus susceptibles de ressentir la douleur, et inversement. Mais si notre intuition était fausse et que l’inverse était vrai ? Peut-être que les animaux moins intelligents ressentent non seulement autant de douleur, mais même davantage.