Jean Herbert : Swami Sivânanda Sarasvati

J’ai parcouru toutes les écritures du monde, lu toutes les doctrines essentielles des principales religions qui sont celles de la majorité des peuples de la terre, mais je n’ai trouvé nulle part une semence qui puisse engendrer la discorde, la désunion, la haine et la désharmonie qui caractérisent la vie de l’humanité d’aujourd’hui. J’affirme que le Seigneur Jésus, le Seigneur Buddha, le Seigneur Krishna, le Seigneur Mahomet, le Seigneur Zoroastre, Confucius, en fait tous ceux qui ont apporté le Message de Vérité pour l’avancement de l’humanité, ont donné le même Message d’Amour et d’Unité, bien qu’en termes différents, afin d’être compris de leurs adeptes.

Jean Herbert : Chants bauls

Les Bauls du Bengale sont des « fous de Dieu », dont la discipline spirituelle fait une large part au chant et à la danse. Ils cherchent « Celui qui est dans le cœur », le Dieu qu’ils appellent Manermânush et qui est tout amour.

Les visions divines de Ma Suryananda Lakshmi

Toutes ces visions portent en elles leur certitude absolue qui demeure même lorsque, sur un plan de conscience inférieur, le doute et la ratiocination les assaillent parfois. Mais elles enseignent elles-mêmes, à la fois, de ne pas s’y arrêter en tant que visions. Elles sont indéniablement réelles, plus réelles que le ciel ou les étoiles que chacun voit. Mais la Réalité qu’elles reflètent est infiniment au-dessus d’elles encore.

Mahatma Gandhi

Pendant 30 ans et plus, l’immense majorité des Occidentaux n’a vu en Gandhi qu’un original, un exalté, ou pour mieux dire qu’un fou. On riait de bon cœur quand on apprenait qu’il avait refusé de mettre des pantalons pour aller voir le roi d’Angleterre, qu’il passait son temps à filer la laine ou qu’il voyageait accompagné d’une chèvre dont il buvait le lait. Son action politique paraissait chimérique aux plus avisés, démente ou incompréhensible à la plupart. Vaincre le plus puissant empire colonial du monde par des paroles ironiques ou par des jeûnes ? Proclamer la non-coopération pour quelques jours après la contremander ? Provoquer bagarres et émeutes pour le plaisir d’aller puiser un seau d’eau dans la mer ? Risible, pour le moins. Quant à son attitude religieuse et morale, elle ne provoquait que soupçons ou vertueuses condamnations. Notre plus grand indianiste, Sylvain Lévi, avait déclaré au Collège de France, du haut de la chaire, que la religion de Gandhi, c’était le culte de la vache. On racontait avec un frisson, que malgré sa connaissance du christianisme, il ne reniait pas le culte de ces abominables idoles hindoues sur lesquelles nos dévoués missionnaires nous rapportaient tant d’horreurs. Et l’on s’indignait de ce qu’au moment d’une guerre mondiale où l’Angleterre, la France et leurs alliés étaient en péril, il se fût permis de mettre en doute la justesse absolue de notre cause et le droit que nous avions de la défendre en enfreignant systématiquement le commandement: Tu ne tueras point. Faire une conférence sur Gandhi, j’en fis souvent l’expérience entre 1932 et 1939, était s’exposer à bien des sarcasmes, pour ne pas dire plus.

Jean Varenne : Questions à Jean Herbert l'introducteur en France de l'hindouisme

Eh bien, c’est tout à fait accidentellement que je suis arrivé en Inde au cours d’un voyage qui me ramenait d’Extrême-Orient en Occident. J’ai été orienté, sans savoir pourquoi (mais le hasard n’existe pas), sur l’âshram du Shrî Aurobindo. Avant d’y arriver, je n’avais même jamais entendu son nom et donc ne savais pas du tout qui il était. Or j’ai rencontré en lui un homme qui m’a passionnément intéressé et dont les œuvres m’ont paru et me paraissent encore de première importance dans le mouvement spirituel contemporain. A cette époque, j’avais déjà eu accès aux œuvres de Râmakrishna et de Vivekânanda. Il y avait là tout un ensemble qu’il m’a semblé urgent de faire connaître directement, c’est-à-dire en laissant la parole à ces maîtres eux-mêmes

Jean Herbert : Hommage à Krishnaji

Il est de coutume dans l’Inde de classer les yogins, débutants ou avancés, selon le mode de discipline auquel ils se soumettent: yoga de la philosophie et de l’intellect, yoga de l’adoration du Divin sous l’un ou l’autre de ses aspects, yoga de l’ascèse et de l’intériorisation, yoga de l’amour du prochain et du travail désintéressé. Mais ces différents yogas ne s’excluent pas mutuellement ; il est même normal qu’ils se combinent dans des dosages variables, jusqu’au point d’atteindre une rigoureuse individualisation.

Jean Herbert : Le rôle de la spiritualité dans le monde moderne

Ce que je voudrais faire, c’est essayer de dégager quelques grandes lignes de l’évolution qui s’opère actuellement en fait dans l’attitude de l’humanité envers les problèmes religieux et spirituels, ou, en termes plus vastes, envers ce qui détourne l’homme du souci de ses intérêts exclusivement matériels et immédiats. Au moment où la plus haute autorité de la communauté chrétienne la plus importante envisage, avec tout le sérieux qu’exige la gravité des problèmes soulevés, d’éventuelles réformes dans divers domaines, il peut ne pas être inopportun d’élargir un peu le champ de l’étude pour voir les tendances qui se manifestent dans le reste du monde, leurs origines, leur nature, leurs buts, leurs effets.

Jean Herbert : La contribution de Vivekânanda a la pensée philosophique

Je n’ai pas eu le privilège de connaître personnellement Swâmi Vivekânanda, mais j’ai eu celui de bien connaître plusieurs de ses condisciples, de ceux qui recueillaient avec lui l’enseignement de Shrî Râmakrishna et j’ai longuement fréquenté un grand nombre des disciples les plus intimes de Swâmi Vivekânanda lui-même, des moines et des laïcs, des hommes et des femmes, des Indiens, des Américains, des Européens et j’ai été très frappé, en lisant cette notice qui a été préparée par l’Ambassade de l’Inde pour cette occasion, d’y trouver comme conclusion ceci; je la cite : « S’il faut résumer la vie de Swâmi Vivekânanda en un seul mot, celui qui convient le mieux est la Force, la force indestructible ».

Jean Herbert : L'anatomie psychologique de l'Homme selon Shrî Aurobindo

Shrî Aurobindo est sans doute le psychologue qui a donné les descriptions les plus précises et les plus perspicaces de l’être humain, tant à l’état normal que dans les développements de la personnalité que permet le yoga. Malheureusement pour nous, il n’a jamais rassemblé ses enseignements à ce sujet dans un traité; il faut les chercher dans de très nombreuses lettres, en partie seulement publiées, qu’il a écrites à des disciples pour aider ceux-ci à surmonter des obstacles bien déterminés auxquels ils se heurtaient dans leur sâdhanâ individuelle.

Jean Herbert : Le Non-dualisme de Shankara et l'Occident

Le système philosophique non-dualiste (advaïta), tel qu’il fut exposé en particulier au début de l’ère chrétienne ou même auparavant, par Shankara, est considéré par la plupart des hindous comme le point culminant de la pensée classique indienne. Ce système présente pour l’élite intellectuelle de l’Occident, un attrait considérable; différents groupes « védantiques » le diffusent actuellement avec succès, en particulier dans les universités européennes. Il est donc utile d’examiner de près ce qu’il peut nous apporter, et pour cela il est intéressant de voir d’abord ce qu’il a donné à l’Inde.