C’est ainsi qu’avant même que la prostitution sacrée devienne un phénomène folklorique, avant qu’une théologie compliquée de la femme ne remplace la vénération évidente de la fécondité et que l’hospitalité sexuelle ne se transforme en commodité touristique, on peut soupçonner un usage collectif et réciproque des hommes et des femmes. Pourtant, malgré la prédominance très nette du féminin au point de vue théologique, il semble bien que ce soit davantage au profit de l’homme que ce collectivisme s’accomplisse…
Catégorie : M
Aimé Michel : Physique de l'an 2000, métaphysique d'il y a 2000 ans - une véritable nouvelle philosophie
L’infiniment petit qui enfante notre être n’agit pas par enchaînement de causes et d’effets. C’est un univers d’où est totalement exclue la « nécessité ». Le pire qui pourrait arriver, avait dit Planck, serait que l’on nous imagine une philosophie fondée sur une physique qui n’existe plus . Monod prophétisé… Mais il nous faut renoncer à cette philosophie et scruter celle que nous impose la nouvelle physique. Ce monde acausal qui supporte le nôtre, ce monde fermé au seul système d’explication connu de la science, du moins jusqu’ici, qu’est-il donc ?
Aimé Michel : La mascarade des siècles
C’est ce paradigme ancré depuis Descartes et par lui dans la conscience occidentale, qui bannit dans l’occulte des concepts tels que les causes finales, et plus forte raison la prémonition, la parapsychologie et tout ce qui s’y rattache. C’est lui aussi qui rejette en bloc toute forme de pensée présumée extrahumaine. Cette sorte de phénomènes est impossible dans le paradigme cartésien, où le temps doit obligatoirement s’écouler de façon univoque du passé vers le futur puisque, si quelque chose pouvait, du futur, agir sur le présent, cela reviendrait admettre la rupture de la causalité, donc la possibilité du miracle…
Léon-Jacques Delpech : Les nouvelles épistémologies
Pour Bachelard la science dans son histoire et dans ses processus de construction est l’affirmation de la dialectique. Une connaissance n’est qu’un moment sur l’axe du devenir. Au niveau de l’activité scientifique, l’homme est donc l’être de la dialectique. Il est dans le monde, mais il cherche à le réduire à l’expression qu’il en a. Son rapport au monde est dialectique, c’est-à-dire que le monde est sa représentation. Celle-ci est consécutive à sa façon de le penser, autrement dit aux moyens mis en œuvre, c’est-à-dire les cadres de l’intelligibilité.
Salim Michaël : L'homme n'est-il que le produit du hasard ?
Depuis son état d’être coutumier, l’homme ne peut concevoir ce qui est réellement impliqué pour lui dans le fait de dormir en lui-même — un bien étrange phénomène dont les conséquences sont difficiles, voire impossibles à saisir au premier abord. En réalité, ce sommeil diurne qui l’emporte presqu’aussitôt incarné sur Terre constitue, sans qu’il ne le réalise ordinairement, la véritable mort. L’être humain passe son existence dans un état qu’on ne peut qualifier que de mort-vivant — un curieux état de torpeur psychique qui s’empare de lui et s’interpose continuellement entre lui et l’Aspect Divin de sa double nature au travers duquel seul il lui serait possible d’appréhender sa situation dans le monde et de commencer à agir d’une manière juste dans la vie.
Aimé Michel : Le mystérieux chef-d’œuvre de Giulio Camillo
Dès l’Antiquité, les Grecs et les Romains avaient inventé un art de la mémoire. Brièvement résumé, ce système mnémotechnique consistait à imprimer dans la mémoire une série de « lieux » qui évoquaient immanquablement les images ou les mots dont il fallait se souvenir. C’est Quintilien qui explique que, pour former ces lieux dans la mémoire, il faut se rappeler un bâtiment spacieux avec toutes ses pièces et ses ornements. Les images qui doivent rappeler le discours (car cet art était surtout utilisé par les orateurs) sont alors placées en imagination dans les lieux qui ont été mémorisés dans le bâtiment.
Identité de la physique et de la psychologie dans la philosophie indienne Par Paul Masson-Oursel
Nous nous trompons gravement chaque fois que nous projetons dans des mentalités antérieures ou étrangères à notre civilisation basée sur Athènes et Jérusalem, nos conceptions relatives aux âmes et aux corps. Platon lui-même qui passe pour le prototype de tout spiritualiste, n’admet d’âmes que comme moteurs, et c’est pourquoi il en suppose chez nous, les humains, une triade afin d’expliquer les fonctions végétatives, affectives et rationnelles. Donc d’après lui, aucune opposition entre âme et corps, mais une énumération hiérarchique de phénomènes vitaux comme chez tant de peuples prétendus primitifs. Avant Platon et les Pères de l’Église on ne retrouverait nulle part l’admission d’âmes substantielles dont l’essence serait de penser.
monseigneur Germain : Marie, mère de dieu, fruit de toutes les religions, civilisations et races
Prenons l’Adam Primordial né dans le Paradis. Un jour, il quitte cet Éden et il va, disons, s’habiller ou s’enfoncer dans les couches qui sont les nôtres maintenant. Et la première couche dans laquelle l’homme va s’enfoncer, comment s’appelle-t-elle ? Très naturellement, « la couche religieuse ». Ce que l’homme met au point de manière initiale, c’est la couche religieuse. Là je suis bien obligé de m’appuyer sur la tradition, qui retrouve ses trois fils. Dans le récit biblique il y a Caïn, l’aîné, ensuite Abel et puis Seth.
Aimé Michel : Le sein ou l'œuf
Depuis trente-cinq ans nous avons entrepris d’extérioriser toutes les fonctions encombrantes de la pensée : la logique, le calcul et la mémoire. Nous sommes en train de rejeter dans le monde extérieur cette toison cérébrale qui nous assura la domination du monde, mais qui, le monde dominé, ne nous sert plus qu’à dissimuler à notre regard intérieur l’essence de notre être, qui est esprit.
Le voyage nocturne du soleil
Dans l’Egypte ancienne, le voyage au royaume des ténèbres — le monde d’en-bas — le royaume des morts, n’était pas le voyage ultime, mais un voyage à travers un monde intermédiaire. C’était la nuit, qui prend place entre le coucher du soleil et son lever, la mort, entre mourir et renaître, un monde des «devenir» et des «possibles», dans lequel se produisait le mystérieux renouvellement de la vie.