Gabriel Monod-Herzen : Auroville « la ville dont la Terre a besoin »

Il vous est certainement arrivé, au cours de votre existence, d’aspirer à vivre dans un monde meilleur… un monde où il n’y aurait aucune place pour la haine, pour l’envie, ni pour la souffrance — celle qui dégrade l’homme ; un monde où chacun aurait-la possibilité de s’épanouir, de construire l’avenir au lieu de subir le présent ; où la fraternité humaine ne serait pas un vain mot ; où les instincts combatifs et dominateurs ne seraient employés qu’à surmonter nos faiblesses et combattre notre ignorance ; où la soif de progresser aurait le pas sur la satisfaction des désirs et des passions. Un lieu, enfin, sur cette planète, où chacun aurait sa véritable place dans un bonheur non point statique, mais dynamique.

Gabriel Monod-Herzen : Yoga et liberté

Ces deux mots résument ce qui s’est présenté devant moi comme un problème et peut-être comme le problème le plus important. Je me suis aperçu plus tard qu’il en était de même pour beaucoup de mes amis. Je voudrais dire ici comment plusieurs parmi nous sont arrivés à lui trouver une solution. Ce n’est sûrement pas la seule, aussi ce qui suit est donné dans l’espoir de servir de point de départ à des recherches personnelles.

Gabriel Monod-Herzen : Vie et oeuvre de Sri Krishna Prem

Ceci est le récit de l’existence d’un homme qui eut deux vies, et de celles que beaucoup d’entre nous ont rêvé. Le 10 Mai 1898 naissait à Cheltenham, Ronald Henry Nixon. Son père, expert en porcelaines chinoises, faisait le commerce de la verrerie et de la porcelaine. Sa mère était christian scientist : elle fit de son fils un végétarien, ce qui lui fut fort utile lors de ses voyages. Quand il eut fini ses études secondaires, le jeune Nixon obtint son admission au King’s College de Cambridge, dans la section des sciences. Il ne devait pas en profiter immédiatement en raison de la guerre de 1914-1918: engagé dans l’aviation, il passa toute l’année 1917 en France ; mais il ne semblait pas avoir d’avenir dans l’armée : l’extrême franchise de ses réponses déplaisait à ses chefs.

Gabriel Monod-Herzen : Le paradoxe alchimique

Il existe, ou plutôt il existait, un paradoxe alchimique. Depuis le 1ier quart du XVIIIe siècle en France et un peu plus tard en Angleterre, l’Alchimie était scientifiquement et moralement condamnée par les plus hautes autorités intellectuelles comme un tissu de superstition exploitées par des escrocs, et nulle voix ne prenait sa défense. Mais on constatait en même temps que cette doctrine fausse et ses pratiques avaient obtenu, après mûr examen, parfois l’adhésion et en tous cas le respect d’esprits aussi élevés et désintéressés que ceux de Saint Albert le Grand ou d’Arnaud de Villeneuve. En même temps, on voyait les Alchimistes accepter de souffrir la torture plutôt que de révéler leurs secrets : on comprend mal comment une pure supercherie pouvait obtenir de telles preuves d’estime et de dévouement.

Gabriel Monod-Herzen : Notre science est-elle moderne ?

On entend souvent qualifier la science de « Moderne », comme s’il existait une distinction, voire une opposition, entre la science d’aujourd’hui et celle d’hier, or il ne peut pas s’agir de la science du Moyen-âge ou de l’Antiquité, qui étaient l’une et l’autre construites sur des bases différentes de celle de notre science actuelle. Faut-il alors placer la limite entre anciens et modernes au XVIIIe siècle avec Lavoisier, au XIXe avec Pasteur, au XXe avec Planck et Einstein ?

Rohit Mehta : Krishnamurti et l’éducation créatrice

Dans l’éducation créative, l’intelligence prend la place de la médiocrité. La conformité et la sécurité produisent « la nébulosité du mental et du cœur. » Krishnamurti dit :
« Ce n’est que lorsque nous regardons en face l’expérience et ne cherchons pas à écarter les ennuis que nous gardons notre intelligence hautement éveillée ; l’intelligence hautement éveillée appelle l’intuition, laquelle est le guide réel de la vie ».

Henri Methorst : L'éducation

Mais l’éducation n’a qu’un pouvoir limité en ce qu’elle peut éviter de mouler, de façonner, de conditionner le jeune et qu’elle peut lui laisser suffisamment d’air et d’espace pour qu’il développe sa propre originalité, sa propre authenticité, son jugement et sa prise de position d’être humain. Car en fin de compte la coopération, et la construction d’une société humaine valable, ne sera possible qu’avec des individus ayant un point de vue personnel.

Henri Methorst : Krishnamurti

A mon avis, Krishnamurti est le seul à avoir tenté d’établir ce contact intime entre la complexité subtile et illogique de la psychologie humaine avec ses frustrations d’une part, et la flamme d’un amour intelligent et perceptif de l’autre et d’avoir réussi à communiquer ce qui est incommunicable grâce à sa façon éducative et psychologique de procéder. Je suppose que plusieurs grands esprits dont nous ne possédons plus exactement les paroles ont été inspirés de la même mentalité. Mais son « message » est en cela différent de toutes les méthodes, de tous les enseignements qui exhortent et encouragent et se servent de systèmes par le fait que lui abolit radicalement la distance, l’« aliénation » qui existe entre l’homme et son propre esprit, entre l’homme et les buts qu’il poursuit. Car tout ce qui n’est pas authentique, qui n’est pas immédiat, dont on se laisse persuader et par lequel on est conditionné, est une auto-aliénation et n’est pas « créateur » (terme dangereux) — dans un sens comparable à celui que donne Erich Fromm à l’aliénation et le danger créé par la société d’abondance et du succès.

Gabriel Monod-Herzen : Connaissance du Yoga

Yoga signifie union, et même unification : c’est à la fois un état et l’ensemble des moyens per­mettant de l’atteindre. Pour les penseurs de l’Inde, le yoga est l’un des six points de vue auxquels on peut se placer pour arriver à connaître notre nature et la raison d’être de notre existence, afin d’en atteindre le but. Car la vie a un but, une signification dont l’existence est prouvée par celle d’un signe particulier qui accompagne chaque mouvement qui nous en rapproche : la joie, le bonheur (qu’il ne faut pas confondre avec le plaisir).