Jean-Louis Siémons : Les chemins de la théosophie

Si l’homme cultivé reconnaît facilement l’origine grecque du mot Théosophie, peu de gens, sans doute, savent qu’il fut employé au IIIe siècle après J.-C. par Ammonius Saccas et ses disciples, les Théosophes Éclectiques de l’école néo-platonicienne, tels que Plotin, Porphyre et leurs successeurs. Cette Théosophia, ou sagesse divine, était fondée sur une croyance en une Divinité absolue, incompréhensible et suprême, ou essence infinie, considérée comme la source de la nature entière – visible ou invisible – l’homme lui-même étant, dans sa nature immortelle, une émanation d’une Ame Universelle, identique dans son essence à la Divinité. Dans la pratique, la discipline rigoureuse de purification et de recherche de la communion mystique conduisait à l’illumination et permettait à certains, par les pratiques occultes de la Théurgie, d’entrer en rapport avec le monde des dieux et d’obtenir ainsi la révélation des mystères divins.

Pierre d'Angkor : Religion et théosophie

Si l’on considère depuis ses origines le passé religieux de l’humanité, l’on constate qu’elle s’est toujours trouvée divisée en deux grandes catégories opposées : les agnostiques et les croyants. Les grandes religions historiques qui se succédèrent eurent toutes leurs sceptiques, leurs incrédules. De nos jours, beaucoup de théosophes étaient des agnostiques, des esprits areligieux. Ils ne sont venus à la théosophie que parce que leur esprit philosophique a été écœuré par les insuffisances, ou effrayé par les dangers, que présente une science purement matérialiste, ou parce que leur attention a été attirée par des phénomènes parapsychiques ou paranormaux que la science officielle n’explique pas. Quant aux croyants des diverses religions, sous l’empire de leur raison critique, analytique et discursive, ils ne tardèrent pas à se diviser eux-mêmes, à s’opposer en sectes rivales, prétendant chacune être dans la vérité, sectes où le fanatisme aveugle apparaît toujours en rapport avec l’étroitesse et l’irrationalité des dogmes définis, la foi qui ne discute pas étant alors la condition nécessaire pour les faire accepter.

Robert Tournaire : Le problème scientifique de la Conscience

Souvenir… Dans un jardin de Bretagne où j’étais en vacances courant après les éclats du soleil et une libellule, j’ai cassé la tige d’une rose-trémière. Devant la tige brisée, devant cette blessure mortelle, mon chagrin fut immense. Afin de l’adoucir, mon père m’expliqua que les plantes n’avaient pas, à proprement parler, de système nerveux et que la rose-trémière n’avait pas souffert. Le lendemain, dans le jardin de notre maison, un jeune garçon qui venait jouer avec moi, m’apporta, parmi les mêmes éclats de soleil, une fleur de rose-trémière et me dit : « Tu es mon ami… » Ensemble nous avons construit avec des branches de noisetier un grand cerf-volant polychrome. Ma joie, mon émotion furent immenses. Tout le problème de la conscience, du psychisme, de la conscience réfléchie est là. D’une part une plante mutilée mais qui n’a conscience ni de sa blessure ni de sa mort; d’autre part un homme, un enfant auquel la conscience réfléchie lui procure grande joie parce qu’un autre être lui a dit : « Tu es mon ami… »

Robert Tournaire : La conscience et la vie

Le Professeur Robert Tournaire ne retient pas l’expression de révolution biologique pour caractériser ce qu’il considère comme le plus prodigieux moment de la connaissance humaine. Il préfère une expression telle que « La naissance d’une nouvelle biologie ». Dès l’exergue, Robert Tournaire souligne combien ce nouveau savoir est — en même temps — signifiant pour l’Homo, mais toujours magnifiquement fascinant.

Robert Tournaire : Essai sur le sens de la Vie, au seuil du deuxième millénaire

Il serait vain d’essayer de construire une étude exhaustive du sens de la vie humaine, sans se poser les mêmes questions sur le sens du cosmos et de l’espèce humaine. En d’autres enceintes et peut-être devant vous, j’ai eu maintes fois l’occasion d’expliquer que l’homme était lié beaucoup plus qu’on ne le pense généralement à son cosmos. J’irai même jusqu’à dire que le sens d’une vie, d’une étoile, d’une galaxie ne correspond rigoureusement à rien. Il y a une interdépendance universelle. La conscience a un substrat universel comme la gravitation. Un philosophe, le Professeur Swedenborg, n’a pas hésité à déclarer que la terre était un homme; on pourrait ajouter que le cosmos c’est la vie.

Jacques Kalmar : Acupuncture chinoise

L’Acupuncture chinoise, en tant que discipline thérapeutique, est de prime abord assez déconcertante aussi bien par ses principes de base que par ses méthodes particulières d’examen des malades. N’usant pour agir contre les maladies — nous dirons de préférence les dérythmies — d’aucune substance médicamenteuse, l’Acupuncture s’écarte délibérément des voies tracées par la Médecine allopathique que l’Occident a la simplicité de déclarer universelle et seule véritable.

Gérard Tiry : L'Observation de soi

Il m’a semblé intéressant de considérer l’importance exceptionnelle que Krishnamurti donne à l’observation : Nous devons observer sans que notre mémoire intervienne, sans idées préconçues, sans être obsédés par des contraintes mentales qui, précisément, rendent nos observations incorrectes. La question qui se pose est de définir comment nous pouvons observer, autrement dit, à quel niveau de notre vie spirituelle peut se développer l’observation.

Gérard Tiry : Aspects de la Pensée objective

La pensée objective n’existe pas dès la naissance, elle n’apparaît que lorsque l’évolution de l’enfant a atteint un certain stade. La conscience est d’abord globale et inorganisée ; toutes les activités sont ressenties comme internes, aussi bien dans leurs origines, que dans leurs manifestations, elles ne sont pas différenciées mais vécues extatiquement.