L'écologie de la perception. Entretien avec David Abram

Dans cette interview, l’écologiste culturel et philosophe David Abram parle de l’animisme, du pouvoir et de la puissance du monde vivant. En ces temps d’instabilité écologique et sociétale, il nous invite à nous rappeler de notre participation inhérente à la chair collective et incarnée de la Terre. Le changement climatique est la simple conséquence de […]

David Abram : L’interdépendance du sensible

(Extrait de la Revue Dharma) Notre expérience directe de nous-même et du monde nous enseigne que nos sens ne sont pas séparés les uns des autres, et que les phénomènes du monde ne sont pas séparés de notre expérience. Expérimentons-nous le monde, ou est-ce le monde qui nous expérimente ? La synesthésie, fusion des sens […]

Gary Lachman : La métaphysique du ruissellement : De Nietzsche à Trump

Traduction libre Vers la fin de 1887 ou au début de 1888, le philosophe Friedrich Nietzsche – alors sans lecteur, malade et pratiquement inconnu – a eu une intuition qui, selon lui, allait déterminer l’histoire de l’Europe et, par défaut, celle du monde, pendant les deux cents années à venir. « Ce que je raconte », écrivait-il […]

U. G. : Le corps fait partie du décor

Les cinq sens changèrent en cinq jours, et le sixième jour j’étais étendu sur un sofa – Valentine était dans la cuisine – et soudain mon corps disparut. Il n’y avait pas de corps là. Je regardai mes mains. (Cette histoire est folle – vous m’auriez sûrement enfermé dans un asile d’aliénés.) Je les regardais. -« Est-ce que ceci est ma main? » En fait, il n’y avait pas de questionnement ici, mais toute la situation était surprenante – je tente de la décrire. Puis, je touchai ce corps – rien – je n’ai pas senti qu’il y avait quoi que ce soit, sauf le toucher, vous voyez, le point de contact. Alors j’ai appelé Valentine: « Vois-tu mon corps sur ce sofa? Rien en moi ne me dit que ceci est mon corps. » – Elle le toucha. – « C’est ton corps ». Et pourtant cette affirmation ne m’apporta ni satisfaction ni réconfort. – « Quelle est cette bizarrerie? Mon corps est absent. » Mon corps avait disparu, et il n’est plus jamais revenu. En fait de corps, il n’y avait que les points de contact – pour moi il n’y a là rien d’autre – d’autant plus qu’ici la vue est indépendante du toucher. Ainsi, il ne m’est même pas possible de créer une image complète de mon corps, parce que là où le toucher n’intervient pas, des éléments font défaut ici dans ma conscience.

Robert Tournaire : Essai sur le sens de la Vie, au seuil du deuxième millénaire

Il serait vain d’essayer de construire une étude exhaustive du sens de la vie humaine, sans se poser les mêmes questions sur le sens du cosmos et de l’espèce humaine. En d’autres enceintes et peut-être devant vous, j’ai eu maintes fois l’occasion d’expliquer que l’homme était lié beaucoup plus qu’on ne le pense généralement à son cosmos. J’irai même jusqu’à dire que le sens d’une vie, d’une étoile, d’une galaxie ne correspond rigoureusement à rien. Il y a une interdépendance universelle. La conscience a un substrat universel comme la gravitation. Un philosophe, le Professeur Swedenborg, n’a pas hésité à déclarer que la terre était un homme; on pourrait ajouter que le cosmos c’est la vie.