Un miroir reflétant – entretien avec U.G. Krishnamurti

Traduction libre Jan Kersschot : On dit parfois que l’une des caractéristiques de votre enseignement – si je peux utiliser ce mot – est que vous ne réclamez rien pour vous-même ? Est-ce exact ? U.G. Krishnamurti : C’est exact. Mais « enseignement » n’est pas le bon mot. Enseigner est quelque chose que vous […]

L'Anti-Enseignement de U.G. Krishnamurti

U.G. Krishnamurti (1918-2007) a vécu une transformation totale en 1967. Selon un de ses biographes (Mukunda Rao) avec qui nous sommes en accord, son anti-enseignement est passé par trois phases : « Nous pouvons discerner approximativement trois phases dans la vie d’U.G. et son anti-enseignement. La première a duré de 1967 jusqu’à la fin des […]

Charles Antoni : Pertinences impertinentes. Entretiens avec U. G.

(Revue L’Originel. Été 1996) C. A.: Pourquoi avez-vous tout rejeté en bloc ? U. G.: Les gens qui étaient autour de moi, et qui représentaient les fondations de la pensée indienne, m’ont trompé. Ils ont trompé tout le monde dans leurs croyances d’êtres supérieurs, d’autres états. Ces sages, quand ils me disaient « vous êtes […]

Entretien avec U.G. Krishnamurti : Nous sommes la connaissance

QUESTION : Quand vous dites « je », quel concept avez-vous de vous-même ? À quoi ce « je » fait-il référence ? U.G. : Pour moi, le « je » est un pronom singulier à la première personne. J’ai découvert cela étant très jeune. Ceci dit, je ne pense pas qu’il existe quelque « je », ou Soi, ou n’importe quel autre […]

U. G. : Le corps fait partie du décor

Les cinq sens changèrent en cinq jours, et le sixième jour j’étais étendu sur un sofa – Valentine était dans la cuisine – et soudain mon corps disparut. Il n’y avait pas de corps là. Je regardai mes mains. (Cette histoire est folle – vous m’auriez sûrement enfermé dans un asile d’aliénés.) Je les regardais. -« Est-ce que ceci est ma main? » En fait, il n’y avait pas de questionnement ici, mais toute la situation était surprenante – je tente de la décrire. Puis, je touchai ce corps – rien – je n’ai pas senti qu’il y avait quoi que ce soit, sauf le toucher, vous voyez, le point de contact. Alors j’ai appelé Valentine: « Vois-tu mon corps sur ce sofa? Rien en moi ne me dit que ceci est mon corps. » – Elle le toucha. – « C’est ton corps ». Et pourtant cette affirmation ne m’apporta ni satisfaction ni réconfort. – « Quelle est cette bizarrerie? Mon corps est absent. » Mon corps avait disparu, et il n’est plus jamais revenu. En fait de corps, il n’y avait que les points de contact – pour moi il n’y a là rien d’autre – d’autant plus qu’ici la vue est indépendante du toucher. Ainsi, il ne m’est même pas possible de créer une image complète de mon corps, parce que là où le toucher n’intervient pas, des éléments font défaut ici dans ma conscience.

U. G. : La mystique de l’illumination

Les gens disent que je suis un homme « illuminé » – je déteste cette expression -; ils n’arrivent pas à trouver un autre mot pour désigner la manière dont je fonctionne. En même temps, je fais remarquer qu’il n’y a pas d’illumination – qu’il n’existe rien de tel. Je le dis parce que toute ma vie durant j’ai avidement cherché à être un illuminé et j’ai découvert qu’il n’existe pas d’illumination, ni rien qui y ressemble. Dès lors la question ne se pose pas de savoir si telle ou telle personne est illuminée ou non. Je ne débourserais pas un franc pour un « Bouddha-du-sixième-siècle-avant-J.C. », sans parler des prétendants qui se trouvent parmi nous. Ils forment une belle bande d’exploiteurs, bâtissant leur prospérité sur la jobardise des gens. Il n’y a pas de pouvoir en dehors de l’homme. C’est à partir de sa peur que l’homme a créé Dieu. Par conséquent, la peur constitue le vrai problème, et pas Dieu.