La preuve est, pour la plupart d’entre nous, le poinçon de la responsabilité intellectuelle. Nous voulons qu’on nous démontre la vérité. Nous ne voulons avancer que munis de nos certitudes parce que nous avons peur. Nous voulons appliquer au domaine du Réel les processus habituels de l’analyse dans l’espoir d’obtenir une assurance, une preuve. Certes, si la pensée est utile et peut créer des miracles dans la technique elle est absolument incapable de nous livrer quoique que ce soit du réel. La mission suprême de la pensée est de se démontrer à elle-même le bien-fondé de son silence devant la plénitude de l’Être.