Comment décrire cette angoisse, cette inquiétude qui nous pousse d’un extrême à l’autre, qui consume et illumine, en même temps ? Comment dépeindre le désespoir, la plus noire mélancolie, le feu intérieur qui dévore et s’étend sur tout l’être ? Parfois l’adversité, la maladie suscitent cet état d’âme mais il se trouve aussi que l’infortune soit purement imaginaire.
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Stélios Castanos de Medicis : Le Complexe de Prométhée
Un « complexe », en effet, n’est point toujours nécessairement morbide. Le complexe, à titre général, serait une constellation de contenus psychiques chargés d’énergie affective. Par « contenus psychiques », l’on ne veut pas dire obligatoirement « contenus refoulés » ou « inconscients ». Il existe des complexes qui, tout en étant inconscients, ne sont pas refoulés, mais simplement ignorés par l’état actuel de la conscience: ce sont les virtualités de la personnalité, et ses possibilités futures n’ayant pas encore atteint le seuil du connu. Il est aussi des complexes conscients, nullement pathologiques: à cet égard, l’on peut considérer le centre même du conscient, c’est-à-dire le moi, comme un complexe psychique, si l’on veut bien y voir là une constellation d’énergies affectives, groupées autour d’un certain noyau qui agit comme centre de gravité…
Maurice Gazan : Les résultantes psychologiques du fonctionnement nerveux
L’Univers entier est la réponse de nos organes sensoriels et de nos techniques, à une réalité extérieure qui nous est inconnue et que nous ne connaîtrons probablement jamais. Les ondes électromagnétiques, qui expriment un coucher de soleil au physicien, ne sont pas plus objectives que les brillantes couleurs perçues par le peintre. Les sentiments esthétiques engendrés par ces couleurs et la mesure des ondes qui les composent, sont deux aspects de nous-mêmes ; dans la première position nous sommes caractérisés par un état émotif, dont toute intellectualité est absente; dans la seconde, par un état intellectuel, dont toute émotivité est exclue. Il intervient dans ces deux aspects non seulement les relations entre nous et les phénomènes, mais aussi les rapports des phénomènes entre eux. L’ensemble de nos réactions intérieures envers ces phénomènes ou conditions extérieures s’établit et est possible seulement par la haute différenciation de notre système nerveux. Il semble bien que le système nerveux est le système organique et fonctionnel le plus important de l’homme, on serait tenté de dire qu’il est « l’homme lui-même ».
le Professeur Gabriel Monod-Herzen : Morphologie

Nos ancêtres parlaient des « humeurs » et distinguaient aussi plusieurs espèces d’individus. Les médecins de l’époque s’en servaient très bien. La chose a été oubliée, puis réétudiée. M’étant toujours intéressé à la psychologie, j’ai vu qu’il y avait un rapport entre la psychologie et la forme, c’est-à-dire que la forme que nous avons, correspond plus ou moins bien à certains modes d’expression.
Madame Freudenberg : La chirologie d'après Julius Spier
La méthode de psycho-chirologie établie par Julius Spier trouve son application dans beaucoup de domaines et surtout dans la recherche caractérielle et de tempérament :
Au cours de ses études après la première guerre mondiale auprès des soldats mutilés de leur main gauche, Spier a constaté que la main droite de l’homme révèle ses dispositions héréditaires et que l’on peut donc, de cette main droite, tirer de nombreuses conclusions concernant les raisons des difficultés, des troubles, des hésitations, impressions et disposition des maladies, apparentes dans la main gauche qui était toujours significative pour l’individu lui-même, chez des mutilés de la main droite.
Maryse Choisy : L'apport des yogas aux écoles de psychanalyse
Au premier abord on ne voit pas le rapport entre la psychanalyse et les méthodes yoguies. Il est probable que Freud ignorait le Radja yoga. Je dis : « Il est probable ». La culture de Freud était immense. Il pouvait fort bien avoir connu quelques procédés indiens qui traînaient dans l’air des bibliothèques. Freud avoue lui-même sa parenté métaphysique avec Schopenhauer. Mais le schopenhauerisme à son tour, n’est-ce pas de l’indianisme déguisé ?… Malgré les déguisements, malgré les déviations, quelques étincelles du foyer primitif ont survolé le temps et l’espace. Tous les philosophes influencés par Schopenhauer retrouvent, sans connaître l’Inde, un concept hindou sous la cendre. Nous savons par exemple combien le bovarysme d’un Jules de Gaultier est proche de la Chandogya Oupanisad et de la mâyâ védantine. Jules de Gaultier en fut le premier étonné quand je le lui dis. Il n’avait pas lu les Oupanisads. Il aimait Schopenhauer.
Bruno de Jesse : Sophrologie et Bouddhisme
On peut parler de deux modes d’approche, l’approche scientifique, déterminée, moderne, qui dit que s’il y a des choses intéressantes pour nous, on verra ce qu’on pourra en faire, et puis il y a les promeneurs un peu explorateurs qui s’intéressent à l’histoire des communautés religieuses et qui essayent de trouver des matériaux pour de nouvelles psychothérapies. Nous appartenons à cette dernière et nous nous sommes mis à vivre la vie traditionnelle de l’Inde des Ashram, puis au Cambodge, au Vietnam, Hong-Kong, Taiwan et le Japon, compatible autant que possible avec des travaux qui nous permettaient de subvenir à nos besoins matériels.
Ysé Masquelier : Dialogue entre Jung et le yoga : à propos de la conscience et du symbole
« De quelle conscience parlons-nous en yoga ? Y a-t-il un champ commun entre lui et la psychologie jungienne ? ». Dans les deux cas, la conscience représente un fragment de la psyché, lié à l’existence d’un principe d’individuation (moi, ahamkara). Ce fragment ne trouve son sens et sa liberté qu’en fonction de son harmonie avec l’autre part (inconscient, samskara-vâsanâ). Jung pose ainsi le problème : qui suis-« je » dans ma totalité ? Que me manque-t-il, dont je ressens le besoin, pour m’accomplir dans mon intégralité ? Le yoga le poserait plutôt ainsi : De quoi dois-je me dépouiller pour recouvrer ma véritable identité ? De quels conditionnements dois-je délivrer l’âtman pour qu’il se dévoile et resplendisse ?
Jacques de La Rocheterie et l’apport de Jung à la psychologie
Pour Freud, la prise de conscience se fait par le processus de cause à effet: «Je suis comme cela parce que»… C’est pourquoi les freudiens ne peuvent plus prendre de patients au-dessus de quarante ans. Les souvenirs sont trop lointains et le conditionnement de la partie de l’existence déjà vécue bien installée de manière rigide. Pour Adler, le travail analytique est principalement finaliste mais cette finalité ne dépasse par l’insertion dans la vie sociale et la diminution des complexes d’infériorité ou de puissance troublant l’individu. Quant à Jung, il tient compte, bien entendu du passé de l’Analysant par l’anamnèse et les rêves de l’Inconscient personnel. Il tient donc compte du processus de cause à effet mais il est également finaliste du fait des rêves de l’Inconscient qui guident le rêveur tout au long de son Evolution.
Robert Linssen : Limites de l'analyse en physique et en psychologie
La preuve est, pour la plupart d’entre nous, le poinçon de la responsabilité intellectuelle. Nous voulons qu’on nous démontre la vérité. Nous ne voulons avancer que munis de nos certitudes parce que nous avons peur. Nous voulons appliquer au domaine du Réel les processus habituels de l’analyse dans l’espoir d’obtenir une assurance, une preuve. Certes, si la pensée est utile et peut créer des miracles dans la technique elle est absolument incapable de nous livrer quoique que ce soit du réel. La mission suprême de la pensée est de se démontrer à elle-même le bien-fondé de son silence devant la plénitude de l’Être.