Emile Gillabert : Vie naturelle et réalisation intemporelle

Ce qu’il faut souligner, c’est l’importance de l’état intérieur de celui qui recherche sa réalisation. La liberté et l’harmonie ne peuvent s’instaurer que chez l’homme qui a surmonté le dualisme: ce qui suppose que sa vision compensatrice du monde a pu se faire d’une façon aisée et naturelle favorisant une acceptation sans laquelle la vie conduirait au désespoir. L’homme qui reste dans l’optique dualiste tend à accorder au principe positif une valeur exclusive par rapport au principe négatif et à l’identifier à Dieu, tandis que le second devient le Diable. Cette opposition est contraire à l’idée de l’Etre suprême qui englobe les inverses complémentaires.

Salomon Lancri : Quelques aspects du message théosophique

La théosophie enseigne en effet l’existence dans l’homme d’un Soi Supérieur, masqué par l’exubérance du soi inférieur. La personnalité doit s’ouvrir à l’influence de ce Maître intérieur pour qu’il y ait progrès spirituel. Ses vibrations doivent donc être mises en accord, autant que possible, avec cet « Hôte inconnu », suivant l’expression de Maeterlinck. Or, elle s’exprime non seulement par les pensées et les sentiments, qu’il y a lieu de contrôler; mais aussi par le corps physique, qu’il importe également de purifier.

Maryse Choisy : Symboles et mythes

Nous oublions que les mythes valent ce que valent les hommes qui les nourrissent. Nous oublions que le mythe est une projection extérieure du conflit entre les instincts de vie et les instincts de mort, du conflit amour-haine, au plus secret des âmes. Voilà pourquoi tous les mythes cultivent l’amour pour certains êtres et la haine pour les autres. Il leur faut des alliés et des ennemis. « Dans les ennemis ils rangent tous ceux qui s’opposent à la convention mythique, soit par leurs actes, soit par leur existence même, soit parce qu’ils ont le malheur de prouver que le système auquel on a besoin de croire, ne s’impose pas rationnellement à toutes les intelligences. »

François Longchamp : Un sourcier à l'écoute de l'eau

Puis, j’ai eu le sentiment que les psychanalystes étaient mal armés pour manier les forces qui entrent en jeu dans la psychanalyse en général. Il leur manque peut-être le côté chamanique, d’être capables de se plonger dans la nature sans rien attendre de leurs patients. En fait, Freud est plus large qu’on ne le pense généralement, mais cela ne passe pas toujours dans la pratique. Tout ceci m’a éloigné de la psychanalyse et rapproché de l’astrologie, pour laquelle j’étais horriblement sceptique au départ…

La notion de culpabilité dans la morale indienne Par le Swâmi Siddheswarananda de l'ordre de Ramakrishna

Le sentiment de culpabilité, c’est le sens de cette aventure qui se joue avec nous, que nous le voulions ou non, c’est pour nous le sentiment de l’histoire, la mémoire de ce que nous avons fait à des époques révolues qui vient se croiser en nous avec l’éveil de l’ordre moral. Toute participation à la collectivité, consciente ou non, doit donc nécessairement faire peser sur ses membres un sentiment de culpabilité. Telle est, la destinée humaine que l’homme ne peut aspirer se délivrer seul.

Maryse Choisy : La psychologie du radja yoga et ses techniques mentales

Il est une expérience mystique naturelle de première importance : c’est la saisie de l’âme non seulement dans l’exercice de ses opérations spirituelles, mais dans son fond spirituel lui-même. Le grand paradoxe de la condition humaine, c’est que l’esprit y soit naturellement rendu mystérieux à lui-même par son incarnation et l’extraversion qu’elle entraîne. Le R. P. Gardeil a montré comment l’expérience mystique surnaturelle implique une radicale conversion, un passage de l’extra- à l’introversion.

Michèle Reboul : Vers une psychologie des racines de l'homme. Entretien avec le docteur Bour

Freud a fait une découverte inconsciente qui concernait son histoire personnelle qu’il a voulu rapprocher du drame de Sophocle, mais la façon dont nous est parvenue cette interprétation, est celle d’une fatalité qui amènerait l’enfant qualifié de pervers polymorphe à être poussé irrésistiblement, pour un fils vers sa mère, pour une fille vers son père, et à rejeter, jusqu’au désir de mort, l’autre parent du même sexe que lui. Si cela nous semble valable dans certaines complications pathologiques, cela nous paraît dommageable d’être érigé en dogme universel. Il serait plus profitable d’en venir à des notions plus simples et limpides, à savoir que l’enfant, après le stade d’attachement maternel, traverse une phase que j’ai appelée « nucléaire », le rattachant au noyau de ses deux parents, et cela d’une façon relativement complexe au plan inconscient, car, d’une part, il a besoin de s’identifier au parent du même sexe que lui s’il a la chance de trouver en lui un modèle valable, et, d’autre part, de vivre son attirance pour le parent de sexe différent…

le prof. Baldoon Dhingra : Pensée traditionnelle et Psychologie moderne

La sagesse indienne enseigne qu’il y a un Moi divin et qu’il y a des « moi » égoïstes qui nous en cachent la vision. Le rôle de la sagesse est d’écarter les erreurs et les opinions fausses sur la réalité. Le but est la découverte de l’esprit cosmique, c’est d’établir un lien entre l’esprit individuel et l’esprit cosmique. Une idée centrale est de dégager l’esprit des contingences qui le troublent. Nous ne pouvons consacrer un temple qu’après l’avoir nettoyé. Avant de prendre conscience de l’immersion du moi individuel dans le moi universel, nous devons être conscients de sa séparation.

André Dumas : Qu'y a-t-il derrière notre personnalité apparente?

Ce qu’on appelle le « Subconscient » n’est pas constitué seulement par une zone « passive » de notre personnalité, obéissant aux suggestions, enregistrant les impressions et conservant les souvenirs. D’une zone « active », créatrice, surgissent des inspirations d’ordre intellectuel, des éclairs de génie, qui s’imposent au savant et au philosophe comme à l’artiste et à l’écrivain. On en a souvent cité de nombreux exemples.

G. Aigrisse : Les tendances actuelles de la psychologie et de la psychanalyse

La psychologie des instances (des degrés) est née ainsi d’une confrontation de FREUD et de JUNG. Situant les instances les unes par rapport aux autres, BAUDOUIN arrive à une véritable construction de la conduite objective que je vais vous résumer en vous présentant les étapes de la personnalité humaine en croissance. Cette psychologie tend à être une synthèse confrontant les psychologies.