Je dirais, en d’autres termes, que si, dans cette vie, je n’ai pas conscience d’avoir vécu auparavant et ailleurs ; d’être, sous une enveloppe corporelle différente, une nouvelle manifestation, une réapparition, d’un moi-même antérieur qui a vécu en d’autres circonstances et qui a repris présentement, dans ce nouveau décor, possession de ses anciens souvenir; si j’ai, au contraire, le sentiment que ma conscience actuelle de mon identité et mes souvenirs ne remontent pas au-delà de ma naissance en cette vie, je n’ai aucune raison de penser que, si je me réincarne de façon analogue dans un autre corps, pour vivre une autre vie, j’aurai alors le sentiment de me perpétuer, de retrouver, dans de nouvelles conditions, le personnage que j’ai conscience d’être ici et maintenant, avec ses souvenirs.
Étiquette : Survie
Alfred Herrmann : De la survie et de la réincarnation
Le problème de la survie et de la réincarnation est angoissant. Que se passe-t-il après la mort ? Nous n’essayerons pas de répondre à cette question qui échappe à notre pouvoir de concevoir et de raisonner mais nous nous efforcerons de la placer dans un cadre logique et de formuler à son sujet des hypothèses vraisemblables et aussi dignes de créance que possible. Du temps où les hommes étaient de vrais croyants, convaincus d’une manière profonde et inébranlable de tout ce qui leur était enseigné par les religions et les prêtres, aucun problème ne se posait à leur esprit. La vie dans l’au-delà, copiée sur la vie terrestre, leur paraissait naturelle et même heureuse.
Robert Linssen : Le problème de la vie et de la mort
Dans les considérations qui suivent, la vie et la mort seront envisagées, sur tous les plans, comme les aspects opposés mais complémentaires d’un même processus. Qu’entend-on exactement par les mots « vie et mort » pris dans leurs sens les plus larges et les plus généralisés ? Lorsque nous parlons de la « vie » d’un homme de soixante ans, nous exprimons par là une continuité d’existence vécue où malgré les fluctuations de caractères et de détails dans les incidents de la destinée, une certaine identité de fond est conservée. Lorsque par la vieillesse ou la maladie ou par accident le cœur a cessé de battre, lorsque la vie physiologique et psychologique s’est arrêtée, nous parlons de mort.